Avoir un odorat super développé, la plupart du temps, c’est une malédiction. Ca vous file la nausée dans les transports en commun aux heures de pointe; ça vous empêche de porter du parfum sous peine de migraine immédiate; ça vous donne envie d’étouffer votre conjoint dans ses propres flatulences; ça vous oblige à jeter vos bouquets de fleurs alors qu’ils pourraient encore tenir deux ou trois jours. Par contre, quand vous tombez sur une odeur qui vous plaît vraiment, c’est l’extase assurée. Voici les miennes:
Le pétrichor, parce qu’il faut bien que la pluie ait UN bon côté
La fleur d’oranger, sous toutes ses formes
Les livres, surtout ceux de chez Actes Sud, et certaines bédés dont l’encre a une odeur divine
Les polycopiés violets de mon enfance, auxquels je me shootais discrètement
La mer: je connais peu de choses aussi apaisantes que le parfum iodé des embruns
Un feu de bois: ça + un bouquin + une tasse de thé = paradis sur Terre
Les aiguilles de pin chauffées par le soleil, l’été en Provence
Le pain chaud quand j’ai le courage de me rendre dans une boulangerie le matin…
L’ail des ours, ma découverte olfactive la plus récente mais non la moindre
La fourrure de Scarlett: il paraît que l’être humain n’a pas de mémoire des odeurs; pourtant, 3 ans et demi après la mort de ma chatte, je sens encore la sienne quand elle me manque (souvent, donc)
L’herbe fraîchement coupée
Le gel douche menthe poivrée-romarin de Burt’s Bees, découvert à la faveur d’un swap beauté il y a quelques années et que je galère depuis pour retrouver chaque fois que mon flacon est vide
Le Yu Zi Hua Cha, thé vert délicatement façonné à la fleur de pamplemousse qui enchante mes matins depuis des années
Les gommes blanches rectangulaires avec une texture un peu élastique
Le café fraîchement moulu, alors que j’ai horreur du goût!
La viande grillée au barbecue, qui ravale mon discernement au niveau de celui d’une femme des cavernes
Le basilic et la lavande, qui me rappellent ma Provence natale
La peau de Chouchou (plutôt juste après la douche que juste après une séance de sport)
Merci, j'ai pu mettre un mot sur une senteur : pétrichor !
Une idée d'article très inspirante haha
Personnellement, il y a une odeur à laquelle je me "shoote" c'est le gel douche au Vétiver. Une odeur masculine mais j'adore.
Et comme toi, mon nez est si sensible que je suffoque au moindre parfum ou spray déodorant, désodorisant, eau de toilette et j'en passe. *tousse
Mais comment se fait-il que j'ignorais absolument le terme de pétrichor alors que c'est une odeur qui fait partie des mes favorites aussi ? Je dirais même qu'elle m'émeut.
Beaucoup de points communs avec ta liste.
Dont celui d'avoir une mémoire olfactive très active.
Quant à l'odorat développé, il doit être au moins un peu héréditaire. Ma mouflette est capable d'identifier en un câlin si je viens du bureau ou de la maison.
Ah, la fleur d'oranger… Rien que d'y penser… C'est l'odeur qui me transporte et m'apaise, depuis toujours…
Le pétrichor, c'est toi qui m'as fait découvrir ce mot récemment. Mais je trouve le nom moins joli que l'odeur…
Je te rejoins aussi pour l'odeur des livres – celle des vieux livres aussi. Mais t'est-il déjà arrivé de ne PAS pouvoir lire un livre à cause de son odeur ? Certaines encres/colles me soulèvent le coeur ! Et je me revois aérer un exemplaire du Seigneur des Anneaux (que j'adore pour ses illustrations ), page par page presque, le vaporiser d'eau de rose, y cacher des fleurs séchées, pour pouvoir le lire enfin…
Cela me fait penser à un Pennac ( La petite marchande de prose, je crois ) dans lequel la Reine Zabo identifie à l'odeur les encres utilisées, entre autres.
Sinon, je crois qu'on a beaucoup d'odeurs en commun, à part celle de la viande grillée (que je en digère plus ). Je te laisse évidemment ton Chouchou. ^^
En souvenir numéro un de la mémoire olfactive, il y a l'odeur du pain de mousse à raser de mon grand-père ( et par extension, de la salle de bain de mes grands-parents que je vois apparaître en détails). Je me suis dit souvent qu'un bon odorat était une plaie dans les transports en commun, jusqu'au jour où j'ai réussi sans le vouloir à isoler l'odeur des framboises qu'un passager mangeait sur le quai de la gare, sans l'avoir vu. Du coup, je me dit : quitte à sentir des horreurs que même une personne sans odorat particulier doit se farcir, j'ai au moins la chance de pouvoir me concentrer sur un parfum agréable plus subtil s'il devait passer par là 🙂