Le beau temps: mon moral est toujours directement correlé à la température et à la quantité de lumière. Je sais bien que c’est idiot, mais les catastrophes me semblent moins probables sous le soleil. Là, je bénis le retour du printemps et le passage à l’heure d’été qui nous a permis hier de dîner en ville et de rentrer à pied avant le coucher du soleil.
Un bouquin dans lequel je m’absorbe complètement: soit quelque chose de très feel good, comme le Jenny Colgan que je suis en train de lire, soit un truc palpitant avec une intrigue de ouf que je dois me concentrer pour démêler.
Un verre de vin avant le dîner. Un cocktail, c’est bien aussi. Evidemment, il ne faut pas forcer sur la dose sous peine d’obtenir l’effet contraire!
Les exercices de cohérence cardiaque: il faut absolument que je rachète un capteur car le nôtre est cassé, et c’est vrai que ça n’est pas bon marché, mais c’est sans aucun doute LE truc qui fonctionne le mieux pour moi hormis…
Le travail: non seulement mes angoisses ne m’empêchent pas de bosser, mais elles me rendent archi-productive, car me concentrer sur ma traduction en cours (ses difficultés, ses inepties) est un moyen hyper efficace de ne pas ressasser les idées noires. Résultat, les périodes où je meurs un peu dans ma tête à chaque minute sont celles où mon compte en banque est le mieux garni.
Une autre obsession: j’ai découvert qu’il m’est possible de remplacer un bruit de fond mental par un autre. En ce moment, donc, je me concentre sur le concept « bouger le plus possible, manger le moins possible » (dans des limites raisonnables).
Certains anxiolytiques: pas le Stresam dernièrement prescrit par mon médecin, hélas, qui ne me fait aucun effet même en doublant la dose prescrite, mais j’ai le souvenir que l’Alprazolam (du Xanax, quoi) était très efficace.
Faire de l’exercice: ouais, je déteste l’admettre, mais même si je n’ai jamais fait l’expérience du fameux pic d’endorphines censé rendre accro au sport, faire travailler mes muscles et transpirer un bon coup me donne l’impression d’être forte et physiquement capable; ça m’inspire confiance en mon corps et en sa capacité à lutter contre les vilaines maladies.
Avoir des projets à court terme enthousiasmants: les projets à long terme n’aident pas beaucoup – trop de facteurs source d’anxiété pourraient les faire dérailler. En revanche, je vais probablement survivre jusqu’à la visite de ma soeur et sa famille, la semaine prochaine, puis au week-end d’anniversaire de Chouchou, et je m’en réjouis d’avance.
Se moquer de soi: ma grande spécialité. Formuler mes craintes sous une forme ironique dégoulinante d’humour noir m’aide à les considérer sous un angle vaguement plus rationnel. (Inconvénient: les gens se disent que si j’arrive à en plaisanter, c’est que je ne vais pas si mal, alors que je serais capable de le faire sur mon lit de mort.)
Pourrais-tu expliquer un peu plus les exercices de cohérence cardiaque ? Merci !
Chouchou avait écrit un article là-dessus:
http://quelleheureestilatokyo.blogspot.be/2014/01/heartmath-et-la-coherence-cardiaque.html
En gros, tu as une application sur un appareil mobile et un capteur pincé à l'oreille qui mesure la cohérence entre ta respiration et les battements de ton coeur (la première étant censée te permettre de maîtriser les seconds). Tu regardes sur ton écran une sorte de fleur qui enfle et se rétracte à un rythme que tu as choisi, et tu essaies, en calant ta respiration dessus, de maîtriser ton rythme cardiaque. C'est un peu comme un jeu vidéo qui rend zen 🙂 Tu as différents niveaux de difficulté et, pour le côté un peu ludique, tu gagnes des trophées en fonction de tes progrès et de ton assiduité. Juste une dizaine de minutes par jour fait une vraie grosse différence pour moi, je le recommanderais à tout le monde sans le prix du capteur.
Voilàààà pourquoi je ne suis pas une grande angoissée : les soirées apéro où je me moque de moi-même 🙂
On m'avait aussi parlé de la cohérence cardiaque pour mes angoisses, j'ai essayé parfois quelques exercices (sans capteur) pour voir ce que ça donnait. Et comment dire… I'm the worst ! Dès que j'essaye de me concentrer ne serait ce qu'un poil sur ma respiration j'angoisse encore plus, tout à coup je n'arrive plus à respirer, ma poitrine se compresse, je tousse, pic de stress généralisé: mon dieu je ne sais pas respirer je vais mourir ! Au stade où ça en est il me faudrait un exercice spécifique pour me calmer avant de faire un exercice spécifique prévu pour lutter contre l'anxiété !
J'ai une montre / capteur qui ne me sers absolument plus et qui prends la poussière, fait signe si tu l'as veux
Ah oui, la cohérence cardiaque, il faudrait que je tente (et fasse tenter), mais argh le prix du capteur… :-/
L'humour aide pas mal chez nous, mais pas toujours, enfin, il faut que ça vienne de lui et pas de moi, disons.
J'ai une question un peu plus perso: comment Chouchou gère-t-il tes angoisses, que peut-il/fait-il pour t'aider/te soutenir?
Je ne sais plus quoi faire moi… à part entretenir la routine qui le rassure (mais qui parfois me rend dingue!).
Et je pense, peut-être à tort, que ne plus le pousser à faire des choses par lui-même (des trucs tout con, genre sortir acheter ses clopes) ne lui rend pas service.
Chouchou est déjà fort occupé à gérer ses propres angoisses par l'EMDR et le neurofeedback… Je ne lui demande pas en plus de gérer les miennes. Et puis c'est très rentré chez moi: vu de l'extérieur, je fonctionne tout à fait normalement. Je bosse, je m'occupe de la maison, je suis juste un peu moins enthousiaste que d'habitude et/ou un peu moins loquace. Mais je ne crois pas que quelqu'un qui ne me connaîtrait pas se douterait de quoi que ce soit.
Pour Pascale: Infos et conseils sur ce site très bien fait :
http://deploie-tes-ailes.org/
Pour lui et pour pouvoir le soutenir le mieux possible.
@Jeanne Blue: Ohhh, merci 🙂
Je vais aller voir ça. Bon, ça fait plus de 12 ans que ça dure, mais tout conseil est bon à prendre.
"Le beau temps: mon moral est toujours directement corrélé à la température et à la quantité de lumière. Je sais bien que c'est idiot, mais les catastrophes me semblent moins probables sous le soleil. "
Non ce n'est pas idiot. Dans les pays nordiques il y a plus de suicide car les journées sont courtes Il y a peu de soleil Quand j'aurais un peu plus de sous je m'occuperai de la décoration de mon appartement Pour avoir le moral il est important de se sentir bien chez soi A bientôt Lylou