Ce qu’on veut faire et ce qu’on fait réellement

En bonne adepte tes To Do Lists quotidiennes (et des listes d’objectifs mensuelles, et des déclarations d’intentions annuelles), je me rends compte qu’il est rare que je fasse tout ce que j’ai prévu. Ca n’a pas grand-chose d’étonnant en soi: je ne suis pas une machine et je peux manquer de temps, de motivation, d’opportunité, ou encore changer d’avis en cours de route. Ce que je trouve intéressant, c’est d’examiner les tâches pas faites qui restent à la fin, et de me demander pourquoi ce sont celles-là qui sont passées à la trappe. 
Les deux autres romans de John Ironmonger, commandés parce que j’ai adoré « Sans oublier la baleine »? Reçus vendredi dernier et descendus en deux jours chacun.
« Anxiété » de Scott Stossel, que je me suis fixé de lire dans le cadre de mon challenge non-fiction de 2016? Un vrai pensum que je fais traîner pour tout un tas de bonnes raisons (« C’est trop long », « Il y a plein d’infos qui ne me concernent pas »…)
Les deux MOOC auxquels je m’étais inscrite à l’automne dernier? Bouclés simultanément en un temps record et avec d’excellentes notes. 
M’inscrire à Code Academy pour apprendre les bases du html? Je repousse depuis bientôt 5 mois sous prétexte que j’ai trop de boulot en ce moment et le cerveau frit comme un filet de merlan. 
Des exemples comme ça, je pourrais en citer des dizaines, mais vous voyez l’idée. 
L’idée, c’est que dans une To Do List, il y a toujours des obligations incontournables – qu’on va accomplir en procrastinant un maximum, mais qu’on finira par accomplir parce qu’on n’a pas le choix. Ma déclaration 2035 annuelle, mettons: je n’ai pas envie que le Trésor Public me fasse des misères, donc je m’y colle mue par la peur. 
Et puis à côté, il y a les choses qu’on décide de faire pour soi. Sauf que toutes ne sont pas égales devant les divinités de l’Accomplissement. On peut les répartir en deux catégories:
– les choses qu’on veut faire par pur plaisir, parce qu’elles nous intéressent en elles-mêmes;
– les choses qu’on veut faire à cause d’une certaine pression sociale, ou pour en retirer un bénéfice ultérieur (dans mes exemples ci-dessus, une connaissance à mettre à profit dans la vie de tous les jours pour dompter mes angoisses ou bidouiller mon blog toute seule comme une grande).
Dans le premier cas, ce n’est pas le résultat qui compte, mais le processus. Pas la destination, mais le chemin. Pour ces choses-là, on trouve presque toujours du temps et de l’énergie, parce qu’on en fait une priorité et qu’on va se débrouiller pour réarranger le reste tout autour. 
Le plaisir immédiat est une motivation puissante. Le bénéfice à retardement? Bof bof. Souvent, je finis par laisser tomber les tâches que je reporte de semaine en semaine avec un agacement qui n’a d’égal que ma culpabilité. Je me dis que si je ne me suis pas résolue à les accomplir alors que j’ai fait plein d’autres trucs entre-temps, c’est que je n’en ai tout simplement pas envie, quel que soit le bénéfice ultérieur que mon cerveau me fait miroiter, et qu’il vaut mieux que je passe à autre chose. La vie est trop courte pour s’emmerder avec des obligations auto-imposées. 

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7 réflexions sur “Ce qu’on veut faire et ce qu’on fait réellement”

  1. Je valide totalement la conclusion.

    J’étais une grande spécialiste du « je me mets la pression toute seule pour faire plein de trucs que personne ne m’a demandés », ça me stressait, m’énervait, je ne m’en sortais aps et j’en devenais invivable… Ce qui allait finalement à l’encontre du but recherché…
    Depuis que je l’ai compris, je me soigne. Et je suis fière de moi quand j’arrive toute seule à m’enlever des contraintes que je m’étais imposées moi-même ! (Presque autant que quand j’arrive à ne plus procrastiner sur une tâche nécessaire).

    Et puis, on n’arrive à rien en forçant. Alors qu’en laissant le temps au temps, parfois, quelque-chose se débloque…

  2. Je suis comme toi: en écrivant mon billet "I want to" je sais quelque part d'avance ce qui va vraiment être fait et ce qui ne le sera (toujours) pas dans quelques mois – genre prendre le temps pour apprendre photoshop – ça doit faire 5-6 ans que c'est sur ma liste. J'ai essayé d'avoir une formation via le boulot, mais ça n'a pas été accepté…. Mais je n'abandonne pas l'idée: il faudra bien un jour que je fasse de nouvelles bannières de blog !

  3. 2035 est le numéro du formulaire qu'on utilise en France pour déclarer les Bénéfices Non Commerciaux 🙂 C'est le même tous les ans, comme 2042 est le formulaire de déclaration de revenus personnels.

  4. J'adore ta conclusion ! Mais parfois, je repousse un to do car j'ai peur du résultat, ou de la réponse : stratégie d'évitement en qq sorte !

  5. Jenny trinity

    Je déteste remettre au lendemain quelque chose qui m'emm… et que je me sens obligée de faire. Je suis une adepte du ce qui est fait n'est plus à faire, tout de suite et maintenant.Pourquoi se mettre autant de pression? Je m'interroge…parce que finalement, plus je vieillis et plus je recule. Serait ce le lâcher prise?

  6. Petit point qui n'a rien à voir : si tu veux bidouiller l'apparence de ton blog, ça ne serait pas le css qu'il faudrait apprendre ?

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