Les croyances sociales

En tant qu’adulte raisonnablement intelligente, lucide quant à ses propres besoins et assez imperméable au jugement d’autrui, j’aime à penser que je fais les meilleurs choix pour moi, sans me soucier de ce qu’on pourrait attendre de ma part. Malgré le mythe selon lequel une femme ne saurait s’épanouir réellement que dans la maternité, je n’ai pas eu d’enfant parce que l’idée m’inspirait un non-désir viscéral, un rejet absolu. 
Mais parfois, les croyances sociales ont un effet plus insidieux, au point qu’on ne se rend même pas compte de leur existence et qu’on se trouve donc incapable d’y résister. Exemple concret: je suis issue d’une famille de la classe moyenne française, pour qui l’accession à la propriété constituait l’objectif matériel numéro un. C’était tellement acquis pour moi que je ne me suis pas posé de question. Dès que j’ai fini de rembourser mon prêt étudiant, j’ai ouvert un Plan d’Epargne Logement, et dès que celui-ci est arrivé à terme, j’ai cherché un appartement à acheter. 
Treize ans plus tard, je ne compte plus le nombre de fois où je m’en suis mordu les doigts. Je consacrerai un jour un billet à mes désillusions en la matière, non pas pour décourager les aspirants propriétaires, mais pour leur proposer un point de vue différent de ce qu’ils entendent partout et tiennent certainement, eux aussi, pour une vérité absolue. Parce que si une seule voix s’était élevée pour me dire, arguments concrets à l’appui, qu’acheter un appartement ne convenait pas à tout le monde, ma décision de l’époque aurait sans doute été bien différente. Mais cette voix n’a jamais retenti. En France, dans la classe moyenne, on aspire à posséder son logement, point. 
(En Suisse, c’est déjà différent: les prix de l’immobilier sont tellement élevés que la plupart des gens savent qu’ils resteront locataires toute leur vie, et je n’ai pas l’impression qu’ils s’en portent plus mal.) (En même temps, ils ont le meilleur chocolat du monde pour se consoler.) (Mais je m’égare.)
Du coup, depuis quelque temps, je m’interroge pas mal sur ce que j’appelle les « croyances sociales », c’est-à-dire, les pseudo-évidences qu’on ne songe généralement pas à contester. Genre:
– « Il faut faire des études pour réussir ». Ha ha. J’exerce depuis 20 ans, avec un succès fort raisonnable, un métier pour lequel je n’ai aucun diplôme. Et s’il y a bien des gens qui ne manquent pas de boulot en ces temps difficiles pour beaucoup d’entre nous, ce sont les travailleurs manuels comme les plombiers, qui n’ont pas été à l’école bien longtemps mais dont on aurait du mal à se passer. Sans parler de tous ceux qui inventent actuellement des métiers liés au web, pour lequel ils se sont formés sur le tas. 
– « On sera toujours moins bien seul qu’en couple ». N’importe quoi. Je me suis toujours sentie très bien seule, même si j’admets que ça ne convient pas à tout le monde. Et comme je le lisais récemment dans je ne sais plus quel article: être dans un couple qui ne fonctionne pas et qui vous rend malheureux, c’est avoir une étape de retard par rapport aux célibataires qui ne sont plus qu’à un pas de former un couple fonctionnel et heureux.

– « Hors la monogamie, point de salut ». Personnellement, je trouve que faire fonctionner une relation harmonieuse entre deux personnes, c’est déjà beaucoup de travail, et l’idée d’ajouter d’autres gens à cette équation complexe me fait l’effet d’un pur cauchemar. Mais Laurell K. Hamilton, une des auteurs que je traduis, vit en ménage à quatre et s’en trouve très épanouie; Amanda Palmer et Neil Gaiman ont un mariage ouvert, et ça ne les empêche pas d’être un couple admirablement aimant. A chacun d’inventer le modèle de vie qui lui convient, et tant pis pour la morale!

– « Une femme ne s’épanouit que dans la maternité ». J’ai réussi à éviter ce qui aurait été une grosse erreur pour moi. Mais deux ou trois de mes amies m’ont avoué, sous le couvert du secret, avoir eu des enfants parce que ça leur paraissait « naturel », et le regretter désormais. « J’aime mes enfants, mais si c’était à refaire, je m’abstiendrais d’en avoir », m’ont-elles dit en piquant du nez d’un air honteux, comme si elles se sentaient monstrueuses de constater que la maternité ne leur convenait pas. Je trouve ça triste – que non seulement la société les ait poussées à l’erreur, mais qu’en plus, elle les fasse culpabiliser de l’admettre. 
– « Le médecin a toujours raison ». J’ai beaucoup d’admiration pour les bons soignants. Mais ne nous voilons pas la face: 1/ comme dans tous les corps de métier, il y a aussi de fameux connards (au hasard: ces gynécologues maltraitants dont on parle pas mal en ce moment) 2/ même bien intentionné, le médecin n’est pas omniscient et peut prescrire certains médicaments ou examens qui causent plus de tort qu’autre chose. En ce moment, je me documente beaucoup sur la pertinence des mammographies préventives pour les femmes n’ayant pas d’antécédents familiaux, parce qu’il est hors de question que je remette aveuglément ma santé entre les mains de qui que ce soit. 
Et vous? Quelles sont les croyances sociales auxquelles vous avez adhéré sans vous poser de questions? Vous est-il arrivé de le regretter? 

29 réflexions sur “Les croyances sociales”

  1. Corinne (Couleur Café)

    J'aime les gens de conviction comme toi, et qui assument leurs choix de vie ! Bravo pour çà !

  2. Mille mercis pour ton article! J'ai un peu l'impression d'être un mélange de tout ca…je ne veux pas d'enfants, car mon mode de vie me convient bien et je n'en ressens pas l'envie surtout, j'ai bien essayé de me renseigner pour être propriétaire mais je me demande dans quel but au fond, et je suis célibataire, et la plupart du temps heureuse de ma vie…
    Pour beaucoup de gens je suis atypique, solitaire, bref que des consonances négatives… Moi je me trouve juste bien.
    Reste plus qu'à trouver l'homme qui me comprendra (et qui ne voudra pas d'enfants aussi ^^)

  3. On m'a toujours dit que 20 ans c'était le plus bel âge, que c'était mieux d'être jeune. Je n'ai jamais été mieux dans ma peau qu'à 30 et je ne doute pas d'être encore plus heureuse à 40!

  4. Marrant, je me suis réveillée avec le sujet de la propriété en tête ! D’ailleurs, qu’en est-il est en Belgique ? Vous n’envisagez pas d’acheter à Bruxelles, du coup ?

    Pour ma part, mes parents m’ont effectivement toujours seriné qu’il fallait que j’aie mon chez-moi, donc avec monsieur, on a acheté dès que mon 1er CDI en traduction s’est confirmé (vers mes 24 ans donc). Ce n’est que cette année que j’ai remis cette décision en cause : sans aller jusqu’à regretter, je dois dire que Paris me manque, le métro me manque, les boutiques me manquent. Dans Mavilledortoir, c’est gris, y a rien, les gens te regardent encore plus mal quand tu sors en jupe, etc. Parfois, je me demande donc si on ne s’est pas précipités, mais les loyers comme les prix à l’achat à Paris même sont démentiels. Et avec les temps qui vont être durs pour nous, on est contents d’avoir un chez-nous (pour l’instant, on doit posséder les toilettes, et encore) plutôt que de mettre la même somme dans un loyer pour un 25 m².

    Dans les autres croyances sociales, il y a évidemment le fait de devoir manger la viande pour être en bonne santé. Puis pour ma part, les études scientifiques qui ne m’ont pas trop servi en traduction et m’ont au contraire ostracisée par rapport à des ex-élèves de prépa littéraire. Et enfin, parce que ça me bouffe pas mal : à Paris, pas besoin de permis ! Ou comment se retrouver à galérer à 28 balais.

    Pour ce qui est de la maternité, c’est l’inverse : j’étais sûre de ne pas vouloir d’enfants puis j’ai changé d’avis.

  5. Je suis tout-à-fait d'accord avec toi, il y a beaucoup de théories inculquées per nos parents à remettre en question … ne serait-ce que parce que nous ne vivons pas à la même époque. Eux-mêmes étaient d'ailleurs déjà en retard là-dessus…

    – Mon père m'a seriné la fameuse phrase "plus tu fais d'études, plus tu réussiras dans la vie" tout au long de mon enfance et de mon adolescence. Moyennant quoi, j'ai un bac+5 qui m'a coûté cher (et je ne parle pas de finances), et pas de boulot. Alors que tous ceux autour de moi qui ont fait beaucoup moins d'études bossent (presque) sans problème. Je revois un de mes profs de maîtrise nous mettre en garde contre ce gros mensonge dont nous serions les victimes… D'autant que, bien sûr, enfoncés dans cette croyance, mes parents n'ont jamais pris la peine de me présenter le moindre métier ou la moindre orientation autre pour me donner le choix…

    – D'accord aussi en ce qui concerne le médecin. Combien ai-je vu de gens s'indigner qu'un médecin n'ait pas détecté tel symptôme ou réussi à soigner telle maladie, voire qu'il ait commis une erreur. Mais c'est oublier que le corps humain est extrêmement complexe (je sais de quoi je parle, c'est en biologie que j'ai obtenu ce fameux bac + 5), et qu'un médecin n'est qu'un être humain, lui aussi… Il peut nous aider beaucoup, pas faire de miracle. Cela dit, un bon médecin, à mon sens, c'est, outre ses connaissances, un médecin capable de se remettre en question régulièrement, et d'accepter la discussion avec ses patients. Et d'accepter que ses patients doutent, parfois. Si on ne se sent pas suffiamment en confiance avec son médecin pour lui demander des explications, il vaut mieux en changer… (je passe sur le problème évident des incompétents et des maltraitants, il y en a comme dans tous les métiers, hélas).
    Note : Je suis avec intérêt tes études sur les mammographies.

    -En ce qui concerne l'accès à la propriété, l'avantage était peut-être réel autrefois, c'est plus sujet à caution aujourd'hui… et de toutes façons beaucoup plus difficile. Même sans habiter en Suisse. (A défaut de chocolat, je me console avec le fromage, merci.)

    – Concernant les enfants… C'est chacun sa vie. Si moi-même me suis " épanouie dans la maternité " (quelle expression horrible, soit dit en passant ), je conçois tout-à-fait que ce ne puisse être le cas de tout le monde. Et je trouve nettement préférable qu'une femme ne fasse pas d'enfant si elle sent que ça ne lui convient pas, plutôt qu'elle se force , au détriment de son bonheur et de celui de ses enfants, justement.

    – Quant à la vie de couple, là encore, chacun sa vie… Ce qui convient à l'un ne conviendra pas à l'autre, sans compter que cela peut évoluer au cours de la vie, dans un sens ou dans l'autre.

    -On pourrait ajouter toutes les préconisations sur l'hygiène ( avnt ilf allait tout briquer à mort, maintenant on se rend compte qu'il vaut mieux ne pas en faire trop…), l'équilibre alimentaire (inutile de développer, non ? ), la nécessité d'avoir ci ou ça…

    Et si donnait à chacun la possibilité de voir ce qui lui convient le mieux, en fonction des circonstances ? C'est ça, qu'il aurait fallu nous apprendre..

  6. Shermane: non, on ne va pas acheter à Bruxelles, on fait tout pour s'en aller au pus vite! Dès que Chouchou sera géographiquement autonome par rapport à ses clients, on envisage de passer le plus gros de l'année à voyager à coup de 3 mois par-ci trois mois par-là, tout en bossant sur place.

  7. "Si on prive un enfant de faire comme les autres il sera exclus". Quand nous avons décidé de ne plus avoir de télé, nous avons eu droit à cette remarque. Quand nous avons décidé de ne pas leur acheter de console, smartphone, Ipad, nous avons eu la même remarque.
    Et bien non, mes enfants ont des copains et ils ne sont pas rejetés plus que les autres. ^^

  8. Les croyances sociales, c'est surtout pour imposer à tous un même mode de vie uniforme, le même moule pour tout le monde, sans aucune remise en question. Pas étonnant derrière qu'on soit des râleurs pessimistes vu que ce fameux moule ne convient évidemment pas à grand monde. Et bien sûr, dès qu'on s'écarte du "droit chemin", tout est fait pour nous ramener dedans, coûte que coûte, quitte à broyer quelques âmes au passage.
    Etre propriétaire, ça va bien à des gens casaniers et pantouflards comme moi mais pour ceux qui ont la bougeotte notamment, c'est plus aliénant qu'autre chose. Ce doit être un choix volontaire, conscient, qui corresponde à nos attentes.
    C'est l'un des avantages d'être homo, ça m'a obligée à remettre en cause pas mal de croyances sociales, vu que je sortais d'office du moule…

  9. En Suisse ce n'est pas qu'une question de moyens, mais une longue histoire, pays de paysans jusque dans les années 50, la "sagesse populaire" veut plutôt que tu n'achètes pas un appartement en ville mais une maison à la campagne, si tu peux. Devenu pays citadin, la "croyance" continue.

    On a aussi une gestion très différente des études, plus rapidement liées à "des vrais métiers" et où il n'y a pas 80% de la population qui passe le bac (qui ne sert qu'à aller faire des études plus longues et théoriques).

    C'est donc un article très "français" 🙂

    Mais on fait tous des choix en fonction de ce qu'on a appris "être bien", c'est souvent en voyageant qu'on se rend compte de nos automatismes intégrés involontairement face à d'autres manières de faire. Je conseille à tout le monde d'aller vivre un temps long dans une autre culture, et de l'observer de près, au quotidien. Ça permet de faire des choix conscients 😉

  10. Merci pour cet article!
    Les volets propriété/célibat/maternité me parlent particulièrement, et ça fait du bien de lire tes mots, plutôt que d'entendre une fois de plus "et toi alors, c'est pour quand?".
    Je suis assez sûre de mes choix, mais c'est usant et parfois déstabilisant je crois de devoir toujours se justifier … surtout quand de son côté on ne critique pas les choix des autres.
    Parfois j'en viens à me dire que "les gens" voudraient nous faire rentrer dans le moule parce que ça les rassurerait sur leurs propres choix, de voir qu'on fait les mêmes qu'eux …

  11. Le choix propriétaire-locataire me parle aussi. J'ai failli sauter le pas il y a peu, toute le monde me vantait le judicieux investissement que je faisais pour ma retraite et j'ai commencé à me sentir étouffée et voir toutes les réparations, les taxes et l'entretien que cette baraque allait me demander inlassablement pendant les 30 prochaines années. En fait je rêve de passer 3 mois par ci, 3 mois par là, tout comme toi.
    Pour la maternité, j'aurais beaucoup aimé avoir des enfants, mais je n'ai pas eu le choix. Mais ma mère et ma grand-mère m'ont toujours répété que tout le monde n'était pas fait pour avoir des enfants, et je me rappelle une collègue en pleurs me dire que je ne connaissais pas mon bonheur. Mais sommes-nous là uniquement pour essayer d'être heureux ou cette notion est-elle un peu surfaite et pet-être devrions-nous nous voir comme les maillons d'une chaîne. Auquel cas, je ne remplis pas mon rôle social, et je ne sers à rien (en dehors des impôts que je paie).

  12. Il existe des tas de manières de contribuer à la société autrement qu'en lui pondant de nouveaux membres! En plus, je pense qu'on n'a pas demandé à être là, et que tout ce qu'on peut raisonnablement nous demander, c'est de ne pas laisser le monde dans un état pire que ce qu'il aurait été sans notre présence.

  13. Merci Armalite

    C'est aussi un peu mon avis, mais c'est ce qu'on me renvoie de plus en plus souvent à la figure."T'as pas d'enfants toi, tu t"en fous", "T'as pas d'enfants, tu peux pas comprendre" J'ai vraiment l'impression qu'effectivement, le rôle de pondeuse-nourricière est le seul qui donne le droit de l'ouvrir et de se soucier de la marche du monde.

  14. Je trouve que ce n'est pas top de dire "pondre des enfants",c'est péjoratif.Il ne faudrait pas non plus mépriser les femmes qui aiment avoir "mis au monde" (mieux!) des enfants en les qualifiant de "pondeuses".On n'est pas une moutonne bobonne parce qu'on a l'instinct maternel.

  15. Je n'ai pas dit ça. Mais les injonctions à faire des enfants juste parce que tu es une femme et pour justifier ton existence, c'est ni plus ni moins que te ravaler au rang de pondeuse.

  16. Mouais, je n'ai pas l'impression que les familles avec enfants se soucient beaucoup beaucoup de la marche du monde… Vu la gueule de la planète…
    Et puis on est déjà 7 milliards, bientôt 10, on est quand même assez loin du risque d'extinction pour cause de dénatalité…

  17. Je ne pense pas que beaucoup de gens choisissent de faire des enfants ou pas en fonction de l'état de la planète . Ca relève de la sphère de l'intime, pas de celle de l'environnement.

  18. Je ne me reconnais que peu dans cet article mais je comprends tout à fait où tu veux en venir. C'est subjectif puisque cela dépend non seulement de l'environnement dans lequel tu as grandi mais également des choix posés. Personnellement, je n'aurai jamais connu de pression pour que je devienne mère puisque je suis tombée enceinte "trop vite" aux yeux de ces gens. Ils n'ont même pas eu le temps de m'embêter 😀
    Mais ils se rattraperont bien vite avec les "bien sûr que tu vas allaiter, c'est ce qu'il y a de meilleur !" et autres "tous ces contrôles médicaux, c'est juste pour te faire cracher ton argent" 😉

  19. J'ajouterai les injonctions autour du genre: je vis avec un grand sensible qui pleure régulièrement et qui est une vraie fée du logis, contrairement à moi qui m'occupe des travaux de force, de l'informatique et qui vit comme une souillon. Je vous raconte pas comme on déguste.

    C'est vrai que la maternité est à mon sens le domaine où le regard des autres est plus culpabilisant, violent et destructeur et où les croyances sociales sont les plus pénibles. Qu'importent les choix qu'on fasse : allaiter ou pas, le faire quelques semaines, mois ou années, le portage ou la poussette, le choix de l'école, de toute manière une mère a toujours faux aux yeux de certains. Et comme le bien être du bébé dépend directement de la mère…
    Et je ne parle même pas de celle comme moi qui prétend avoir une vie de femme et s'épanouir en tant qu'individu. "Mais tu as un bébé maintenant, que veux-tu de plus ?". Bref…

  20. Ah, les croyances sociales, voilà une question délicate! Le titre de ton billet tombe d'ailleurs bien, parce que s'il y a une chose qui m'interpelle, c'est de voir que les différents régimes et choix alimentaires sont presque en train de devenir les nouvelles religions occidentales. D'un côté, les "monstres" et de l'autre les "inconscients" et, de chaque, des extrémistes prêts à s'écharper mutuellement…

  21. Aline - Inspiré et Créé

    Je suis d'accord avec la plupart des points évoqués!
    J'en ai assez de ces croyances sociales "il faut faire ça pour réussir ta vie" et qui des années après, vivent une vie qui ne leur réussit pas tellement que ça après avoir suivi tous ces "il faut"!
    De mon côté, je n'ai jamais eu envie de fonder une famille, ni de devenir propriétaire. Je pars du raisonnement que vu que je vais partir "de l'autre côté" un jour ou l'autre, pourquoi s'entêter à devenir propriétaire? Surtout qu'on sait jamais si par la suite, on veut déménager, etc!

  22. Merci pour cet article, enfin quelqu'un qui ose aller à contre-courant des standards de notre société ! Pour ma part, je ne me reconnais pas non plus dans les conventions que l'on nous demande d'adopter : j'ai fait des études longues par plaisir et non par devoir, je suis capable (et j'aime) faire des choses seules sans mes amis ou mon chéri, je ne sais pas si je serai un jour propriétaire d'un logement et j'ai dit non à un CDI pour m'installer en tant que free-lance …
    Il faut reconnaître que j'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont soutenue, et me soutiennent encore, dans la plupart de mes projets, et surtout que j'ai la chance d'avoir cette capacité de me moquer complètement du regard des autres … Bien des gens se mettent la pression tous seuls en essayant d'entrer dans des cases pour correspondre à ce que l'on attend d'eux, mais quel est l'intérêt quand ces "cases" ne leur conviennent pas ?

  23. Je me suis mariée pour pas que mon père ait à subir la pression sociale de ses amis et de sa famille. Ça a été la plus grosse erreur de ma vie : j'ai sombré dans un dépression qui a duré plus de 2 ans, jusqu'à la séparation.

    J'ai attendu d'avoir 35 ans pour faire un bébé car je n'en avais pas le désir avant. Comme toutes j'ai entendu les remarques que l'on connait bien.

    Aujourd'hui je suis enceinte et on me parle déjà de faire un deuxième (quand je dit "on" je ne parle pas de mon conjoint ou de ma famille/amis très proches). Ces gens sont choqués et me regardent presque comme si j'étais un monstre quand je leur dit que j'en ferai qu'un! La croyance sociale selon laquelle il faut que les enfants soient au moins deux pour être heureux, je n'y adhère pas du tout mais dans mon entourage ils sont très nombreux à y croire dur!

  24. Depuis que j'ai passé le cap des 30 ans, je prends cher sur le fait que je ne veux pas d'enfant. Dernièrement j'ai pris une remarque bien blessante en pleine tronche; au point que j'ai pensé faire un article sur ce sujet.

    Et sinon ben je reçois en moyenne une remarque par jour sur le fait que je sois vegan. Je ne supporte plus de me faire traiter d'extrêmiste.
    Les gens parviennent même à mélanger remarque sexiste et anti-vegan: "C'est ton copain qui doit être déçu si tu ne mets jamais d

    1. Oups, mon commentaire est parti avant d'être terminé:
      "C'est ton copain qui doit être déçu si tu ne mets jamais de viande en bouche!"…
      Et le pire c'est que j'entends régulièrement ce commentaire aussi stupide qu'écoeurant.

  25. Ah l'accès à la propriété…Après mon divorce me voilà locataire et j'éprouve un sacré sentiment de liberté. Comme si cela m'ôtait un vrai poids.
    C'est vraiment quelque chose que j'ai dû remettre en question tellement cela paraissait évident d'acheter.

    Sur le chapitre des études: l'important c'était surtout de faire des études qui préparent à des "vrais métiers" , qui ont des débouchés.( de préférences longues mais surtout utiles voire utilitaires).
    Résultat j'ai fait des études scientifiques alors que je suis une littéraire dans l'âme. j'ai eu de la chance de découvrir presque par hasard un métier créatif dans une branche scientifique, sinon je pense que je n'aurais jamais pu tenir si longtemps dans l'industrie. Déjà que je commence à trouver ça un peu long…
    J'ai envie de dire à mes enfants faites ce que vous aimez et soyez prêt à apprendre et à changer…

    Et puis quelque chose que je n'ai jamais entendu : une sorte de croyance en négatif si je puis dire : il faut savoir "désapprendre".Voilà ce que l'on ne dit jamais.
    La société , la famille, l'école nous conditionnent.Et il faut parfois des années pour gommer tout cela et se libérer.

  26. "avoir plusieurs enfants car l'enfant unique est égoiste et inadapté" : bien qu'issue d'une fratrie de 4, je n'ai qu'un enfant, désormais ado, il est épanoui et plutôt mature, je l'ai eu jeune donc maintenant qu'on peut pas mal voyager financièrement, on s'éclate à 3 et il y a pas mal de proximité. Jamais eu envie d'autre enfant, bien qu'en couple qui dure. On est trop indépendants je crois.J'en ai enduré, des "alors, c'est pour quand le p'tit deuxième, le p'tit frère, la p'tite sœur ???" quand il était petit…à présent çà se calme (y doivent penser que 15 ans d'écart c'est juste pas possible !). Merci pour cet article pertinent et intéressant, dont je me sens très proche, Armalite.
    Séverine (roselinepapillon)

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut