Notre dernier grand voyage remonte à avril 2010 – pour les 40 ans de Chouchou, notre second séjour ensemble au Japon. La grande aventure suivante devait être un road trip californien. Mais en septembre, nous avons appris que mon père avait un cancer, et je n’ai plus osé faire de plans six mois à l’avance. En octobre 2012, mon père est mort, et les projets de voyage sont revenus sur le devant de l’actualité. Puis Chouchou s’est installé en free lance, et depuis, c’est soit le temps soit l’argent qui ont manqué pour prévoir autre chose que des city trips de quelques jours.
Parfois, j’ai l’impression que je vais exploser de frustration.
J’ai bien conscience que c’est une réaction de gamine gâtée. Même sans bouger de Bruxelles et de Toulon, j’aurais une vie très agréable par rapport à la moyenne: un boulot que j’aime, une chouette relation de couple, pas de soucis de santé… Je sais que c’est déjà énorme. Mais moi, ce que je veux faire de ma vie, c’est voyager avant toute autre chose. Enfin, non: d’abord écrire, puis voyager – la seconde activité nourrissant tout de même énormément la première.
J’essaie de ne pas laisser transparaître mon impatience au quotidien, mais intérieurement, je piaffe à un point dont vous n’avez pas idée. Je brûle de sillonner de nouveau les routes américaines, de découvrir l’Australie et la Nouvelle-Zélande, de retourner au Japon pour explorer d’autres villes que Tokyo et Kyoto, de faire le tour de l’Islande dans le silence et le vent. Si férue que je sois des plaisirs du quotidien, ils ne suffisent pas à nourrir mon âme.
Mon âme s’emmerde grave en ce moment.
Puisque je ne peux pas voyager au dehors, j’essaie de faire diversion en voyageant en dedans. Je lis des quantités de bouquins phénoménales. Je me renseigne pour préparer une future reconversion, notamment à travers des cours en ligne. Mais pour être honnête, je me force un peu. Rien ne m’intéresse vraiment. Je veux juste faire ma valise et m’en aller, loin.
Que dire sinon: comme je te comprends !!!! Je n'ai pas à me plaindre de ma vie, ni de mon quotidien. Travail sympa qui ne me prend pas la tête quand je sors du bureau, amis géniaux, famille aimante, appartement agréable… Mais il me faut ma dose de voyage et si possible d'exotisme. J'espère pouvoir assouvir cette soif l'année prochaine, au Japon ou au Vietnam. En attendant, ce sera road-trip au Portugal cet été.
J'ai longtemps eu ce sentiment, jusqu'au jour où je me suis demandée ce qui m'empêchais vraiment de voyager. Feuille stylo et c'est parti pour la liste : temps, argent, enfants, soucis avec des proches … et une fois que j'ai eu cette liste je me suis demandée ce que je pouvais changer et si ces raisons étaient vraiment légitimes. Il y a toujours une bonne raison de ne pas réaliser certains projets, mais il y a aussi très souvent moyen de contourner le problème. Si tu te projette dans les 12 prochains mois où voudrais tu aller en priorité ? qu'est ce qui rend ce projet inenvisageable ?
Depuis que j'ai revu mes priorités c'est un grand voyage en amoureux tout les ans vers mars, une semaine à l'étranger mais moins loin l'été et le graal si on arrive à le caser, un petit City trip en Europe.
Plus le temps passe et plus je me dis que "après" c'est trop tard ! je prends tout ce qui est à prendre maintenant !
Pour l'instant, nous sommes bloqués par l'activité de mon compagnon. Ce n'est pas de moi que ça dépend.
Mon dernier dépaysement remonte à Pâques 2012 (Francfort et sa région) alors je comprends !
un truc dépaysant sûrement et pas cher : descendre le Danube à vélo (évidemment mon fils a fait ça à 24 ans ; à 40 c'est peut-être + dur)
Je ne sais pas si c'est votre cas, mais en ce qui me concerne, l'arrivée de l'été et le fait de voir tout le monde partir me file un peu le bourdon. Je me console en me rappelant à quel point il est important de se préserver et de ne jamais perdre une occasion de se rappeler combien il est important d'avoir une vie intérieure riche, si l'on ne veut pas sombrer dans la torpeur du quotidien.
Non, chez moi ce n'est pas lié à la saison, depuis que je suis adulte je fais exprès de partir au printemps ou en automne pour payer moins cher! L'été, ça ne me dérange pas de rester chez moi. C'est juste que là, ça commence à faire longtemps.
Je comprends tout à fait ! Même si je me doute que tu préfères voyager avec ton compagnon, si ta frustration est extrême e pourrais-tu pas envisager de partir avec des amis? (C'est une célibataire qui parle)
Je préfèrerais encore partir seule je crois. Je ne suis pas exactement sociable 🙂
Et partir seule justement? J'avoue que je n'ai jamais essayé vraiment (sauf en Business trip ou pour un jour ou deux en attendant qu'on me rejoigne)mais il parait que ça a du bon.
J'y songe. L'idée me culpabilise un peu, mais j'y songe.
Enfin non, culpabiliser, c'est pas le terme. Disons que je préfèrerais vachement partager ça avec mon amoureux.
J'imagine bien mais parfois il vaut mieux un peu d'égoïsme pendant quelques jours que de bouillonner pendant des mois 🙂
Je rejoins l'opinion de "Grosquick"!
Pendant plusieurs années, j'ai renoncé à voyager en été car mon compagnon ne pouvait pas prendre de vacances à cette période.
Et le reste de l'année, c'est moi qui ne pouvais pas! La frustration grandissait…
Alors il y a 2 ans, j'ai décidé de voyager seule. J'ai commencé par faire de petits séjours dans des capitales européennes (ça me rassurait), et après des expériences très positives en solo à Berlin, Amsterdam et Vienne, je me lance cet été dans un road trip de deux semaines en Irlande!
Je préférerais partager ces moments avec mon amoureux, c'est vrai, mais voyager seule est aussi une expérience très enrichissante et j'ai fait de belles rencontres (alors que je ne suis pas particulièrement sociable, loin de là!).
J'ai toujours voyagé seule et je trouve ça extrêmement frustrant. Alors j'ai préféré renoncé, faute de compagnon(s) de voyage.
J’espère que vous aurez bientôt l’occasion de partir à deux.
Rien que pour le plaisir de lire ta joie d'être ailleurs dans un futur proche, je croise tout ce que j'ai comme doigts pour que les projets puissent se réaliser !
Bon, on part à Budapest en septembre, c'est pas le Pérou (au sens littéral du terme ^^) mais ça permettra de patienter!