J’entends beaucoup les végétariens de mon entourage affirmer que plus ça va, moins la viande leur manque, voire qu’elle les dégoûte maintenant. Moi, c’est l’inverse. Si je n’ai absolument aucune carence alimentaire, et donc pas besoin de viande, j’ai de plus en plus envie d’en manger. A la maison, je m’abstiens facilement: il me suffit de ne pas en mettre dans le panier des courses au Delhaize. En revanche, dès qu’on dîne au resto, je me jette dessus avec une culpabilité qui n’a d’égale que le ravissement de mes papilles.
On me dira: c’est parce que tu n’es pas assez convaincue du bien-fondé du végétarisme. Faux. Je suis persuadée à 100% que c’est le meilleur choix possible à la fois pour l’environnement, pour les animaux et pour ma propre santé. Je n’ai pas l’ombre d’un doute là-dessus. On m’accusera alors de manquer de volonté. Exact: personne ne me colle un flingue sur la tempe en m’ordonnant de commander une entrecôte plutôt qu’un plat de pâtes aux légumes. Mais ce qui m’interpelle, c’est que globalement, je me considère comme une personne ayant BEAUCOUP de volonté. Par exemple, je bosse en freelance depuis plus de 20 ans sans jamais avoir raté une date de remise. Et je me suis arrêtée de fumer du jour au lendemain, sans recourir ni aux patchs à la nicotine, ni aux e-clopes qui n’existaient pas à l’époque.
Du coup, je suis certes mortifiée par mon échec sur ce plan-là, mais surtout très intriguée par ses raisons. Qu’est-ce qui fait que je ne parviens pas à me tenir à un régime strictement végétarien alors qu’en principe, je n’ai aucun mal à me discipliner pour les choses qui me tiennent à coeur? J’ai beaucoup réfléchi à la question, et voici les pistes qui se dégagent:
– La pression sociale. Oui, je sais, c’est con, et j’y résiste très bien sur un tas d’autres sujets. Mais le fait est que tout concourt en permanence à envoyer le message que manger de la viande, c’est normal, c’est sain, voire c’est indispensable! L’entourage qui ne se pose pas de questions, et qui vous asticote sur vos choix alimentaires jusqu’au moment où vous en avez ras-le-bol de passer votre temps à vous battre pour ça. Les restaurants qui, en large majorité, proposent peu d’options végétariennes alléchantes. La culture carnivore dans laquelle vous baignez constamment. Vous finissez par vous sentir un peu seul contre le reste du monde – pas juste au moment de prendre UNE décision cruciale (ne pas avoir d’enfant…), mais plusieurs fois par jour, chaque jour. A la longue, ça use.
– Le conditionnement depuis l’enfance. J’ai toujours mangé de la viande, et j’ai toujours adoré ça. Je ne sais pas si on peut vraiment parler d’addiction (je pense que non, Chouchou me soutient que oui); quoi qu’il en soit, mon cerveau n’arrive pas à convaincre mon estomac qu’il ne devrait pas soupirer après un morceau de cadavre fruit de la torture et du massacre d’un être vivant. Mon estomac n’a ni moralité ni empathie, et il aime le goût de la viande. On peut arguer qu’en principe, c’est mon cerveau qui décide et pas mon estomac. Je répliquerai que c’est bien mal connaître le fonctionnement des mécanismes non-cognitifs qui régissent nos actions – ceux qui nous poussent à faire des choses que nous savons pertinemment mauvaises pour nous, ou à ne pas en faire d’autres qui nous seraient pourtant très bénéfiques.
– La dissociation cause/effet. J’ai beau avoir vu des vidéos horribles, lu des chiffres alarmants et les garder dans un coin de ma tête, lorsque j’ai la possibilité de manger de la viande, le steak qui me fait saliver est beaucoup plus réel que la souffrance de l’animal dont il provient, ou que les effets négatifs de l’élevage bovin sur l’environnement.
Encore une fois, je ne me cherche pas d’excuses – j’essaie juste de comprendre pourquoi cette action en particulier me pose tant de problèmes alors que je n’ai eu aucun mal à mettre en oeuvre d’autres résolutions qui semblaient bien plus difficiles à tenir. Et je sais que le végétarisme est un sujet qui déchaîne facilement les passions sur les blogs; aussi, je vous serai reconnaissante de rester modéré dans vos propos si vous décidez de laisser un commentaire.
En même temps, c’est pas cette photo qui ferait fondre mon cœur :p
Je pense que la pression sociale peut y être beaucoup… Dans mon cas, c’est plutôt la familiale, qui cuisine TOUJOURS (et encore plus) de la viande alors que la cuisine chinoise regorge de plats sans. Du coup, peut-on se dire végé quand on évite la viande dans un plat baignant dans la graisse de porc ?
Les restaurants n’aident pas non plus. Je ne sais pas comment est la situation à Bruxelles mais en région parisienne, je préfère encore aller dans des restos végéta*iens hors de prix plutôt que dans un restaurant où je devrai me contenter de salade.
Au final, sans avoir une once de réponse à ta question (ça doit dépendre des gens tout simplement, perso, je le vois, le cadavre dans mon assiette), je pense que c’est le fait de ne pas avoir d’obligation réelle — sauf morale — qui n’arrange pas les choses.
Après, je crois fermement que si chacun fait les choses à son échelle, passer de 7 à 1 jour de viande par semaine, ça contribuera déjà à faire changer les habitudes de consommation et les mentalités. Pas assez vite, pas assez bien, selon certains, mais ce ne sera jamais assez de toute façon.
Oui, c'est pour ça que j'ai beaucoup aimé l'article d'Antigone XXI sur l'engagement que j'ai relié dans ma dernière revue de presse. Faire partiellement, c'est toujours mieux que ne rien faire. N'empêche, ça me vexe.
Je comprends très bien que tu t'interroges, j'ai le même problème mais avec les douceurs sucrées. Je sais que je devrais m'en passer (il y a des tas de façon saines d'ingurgiter du glucose et du fructose) mais je n'y parviens pas. Pour la viande, je crois en effet que la pression sociale est forte, et que ton goût est également déterminant. Pour ma part, je mange peu de viande, par goût, et depuis l'enfance, mes goûts en la matière me portent sur les viandes blanches et les volailles. Cependant j'aurais du mal à m'en passer complètement, et le poisson n'est pas une alternative de choix, car plus les années passent moins j'aime ça. J'ai la chance d'habiter une région où l'on produit de la viande délicieuse, boeuf, veau et agneau principalement. Mais je peux ne manger de la viande que deux ou trois fois par semaine sans ressentir le moindre manque. Et lorsqu'un restaurant propose un plat végétarien, je le prends volontiers, même si en France comme en Belgique, la culture "viandarde" est clairement établie. Je crois que comme pour le reste, il est important que tu te fasses plaisir tout en étant responsable, et tu l'es, donc tant pis pour la rigueur absolue. Après tout, comme le dit Shermane, si tout le monde mangeait de la viande en quantité très raisonnable (pas tous les jours, nom d'une pipe), en privilégiant des filières de qualité (petits producteurs, si possibles locaux), l'environnement se porterait mieux. Finalement, c'est comme pour les fringues : privilégier quelques pièces de qualité dont on sait la provenance, se faire plaisir sans se gaver. Non?
Le fait de manger moins de viande, permet aussi de manger de la meilleure viande. Et je n'entends pas meilleure par meilleurs morceaux, mais par provenance meilleure, animaux élevés dans les prés, ayant de l'espace pour courrir, qui ne mangent pas des farines animales pour grossir à tout prix et qui sont abattues dans de bonnes conditions, et dont la totalité de l'animal est utilisé.
Je n'envisage pas de devenir végétarienne. Je n'envisage pas non plus de remanger un jour du poulet en batterie, ni des oeufs industriels d'ailleurs, ni du boeuf en plastique de supermarché.
Ma viande me coûte plus cher que celle que je mangeais avant. J'en mange moins souvent. Elle est bien meilleure. Et j'ai appris à utiliser des produits animaux autre que le filet ou l'entrecôte pour, aussi, que ces animeaux ne soient pas gâchés.
Les images et chiffres et horribles vidéos diffusées par les protecteurs des animaux sont souvent atroces et proches des réalités… aux Etats-Unis. J'ai la chance de vivre dans un pays où je peux faire confiance aux étiquettes, aux marchands du marché, où il n'y a pas d'antibiotiques en haute dose automatiques dans le moindre morceau de boeuf ou de poulet. J'en suis consciente, j'en profite.
D'ailleur j'ai faim. Miam.
Tasha: mon plaisir est satisfait au détriment d'un autre être vivant. Même en petite quantité, sur le principe, je trouve que je ne devrais pas manger de viande. (Et peut-être que j'y arriverai un jour, hein, je ne lâche pas l'affaire…)
Je pense qu'il vaut mieux se faire plaisir de temps en temps que de se frustrer. Je sais très bien que si j'avais le même sentiment que toi je craquerais aussi au restaurant.
Tu culpabilises car tes convictions te disent non, mais franchement, tu as fait un pas énorme vers ce qui te convient le mieux moralement, peut être qu'un jour tu atteindras ton idéal, sans te forcer 🙂
Je suis de ces végétariens/iennes qui ont développé un dégout, non à la vue mais au gout. J'adorais cela, j'ai grandi en en mangeant tous les jours, et la plupart du temps de la qualité du producteur voisin. Je voyais mes parents couper le demi cochon sur la table de la cuisine avec dégout, mais j'étais bien contente de le manger après.
Aujourd'hui, ça me ferait presque rien de le voir, mais impossible de le manger !
Il n'y a que l'odeur qui me fait encore quelque chose(la blanquette de veau, le pot au feu…).
Bref, je suis une végétarienne convaincue depuis plusieurs années maintenant, et j'ai compris qu'on ne peut pas forcer ce type de mode de vie, chacun vit avec sa propre histoire, sa propre sensibilité, et ses propres limites !
Moi je pense qu'on ne peut pas être bonne à 100% dans tout et que donc tu dois te dédouaner du fait que malgré ton obstination en règle générale là tu n'y arrives pas. Et je pense qu'il ne faut pas que ça te tarabiscote trop le cerveau parce que les ruminations c'est pas bon non plus.
Donc libre à toi de tendre vers le végétarisme quand le coeur t'en dis et de manger de la viande quand tu en as envie, je pense que tu trouverai un bon équilibre comme ça.
Et manger ton bout de viande sans t'autoflageller, parce qu'alors tu n'en profiteras plus. Parce que tu es suffisamment consciente de toute la machinerie qui se cache derrière tout ça. Ce qui est bien mieux que la plupart des gens qui consomment sans savoir, et sans vouloir savoir.
Au moins tu sais, et tes choix n'en seront que plus judicieux.
C'est pas parce que tu manges une entrecôte tous les X que ça y est toute l'industrie de la viande repose sur tes épaules et vit grâce à toi.
Donc à toi te mixer ton propre mode de vie en gardant en tête que le plus important est de se faire plaisir.
C'est comme moi, avant j'étais végétalienne. Au départ végétarienne car je n'aimais pas le gout de la viande et toute l'industrie qui se trame derrière. Et comme j'aime pousser à fond mes convictions aussi, la pas vers le végétalisme s'est fait tout naturellement, et presque sans regret, car j'étais pas une grande fan des oeufs ni du fromage, ni des produits en général qui en contiennent.
Mais j'ai du me faire hospitaliser, et abandonner mon végétalisme et même mon végétarisme. Mais bon ça n'a duré qu'un temps parce que la viande c'est vraiment no way pour moi. Mais par contre à l'hôpital j'ai découvert le gouda. Et maintenant, essaye de te mettre entre mon petit dej tartine gouda et moi, et tu vas passer un sale quart d'heure. Donc voilà j'en mange, même si je sais d'où ça provient, de toutes les horreurs qu'il y a derrière. Et en étant consciente, je me le mange "respectueusement" en ayant une petite pensée de remerciement à l'animal qui m'a fournit mon petit déjeuner.
Et promis je fais pas de cauchemars parce que je suis une personne atroce qui participe à la surexploitation animale.
Donc voilà, tout est une question de dosage je pense 🙂
Bien à toi,
Captain Rawr.
J'ai dû faire un compromis avec les miens. Comme je ne suis pas seule à manger, je ne peux pas imposer à tous les membres de ma famille d'être végétariens, d'autant plus que les 2 hommes de ma famille sont de vrais carnivore. Nous avons donc décidé d'être végétarien la semaine et de cuisiner une viande le week-end. (j'avoue que bien souvent c'est belle-maman qui la cuisine).
Bien souvent, je suis comme toi et me culpabilise de ne pas y arriver, parce que mon esprit comprends toutes les bonnes raisons, mais en fait totalement abstraction lorsque belle-maman me tente avec ses tranches pannées ou que mon estomac m'ordonne de manger un hamburger.
Je me rends compte que pour moi c'est uniquement la diversité dans les restaurants qui fait que je ne mange pas végétarien à l'extérieur. Honnêtement, je n'ai pas envie de payer une fortune un plat de pâte à la sauce tomate alors que j'ai plus de plaisir à manger celle que je fais moi, même chose pour le risotto. Les allemands sont pour ça merveilleux parce qu'à chacun de mes séjours, je peux manger végétarien autant que je veux. Ils ont de vrais menus, avec des saveurs surprenantes et c'est à chaque fois un moment magique pour mes papilles.
Tout ça pour dire que dans mon quotidien, comme Funambuline je privilégie les produits respectueux de l'animal, j'en mange en quantité raisonnable et ne perds pas espoir de pouvoir m'en passer complètement un jour.
Ah la viande, vaste débat … Je commence à m'interroger là dessus car plusieurs personnes de mon entourage ont choisi d'en réduire leur consommation, voire de la supprimer totalement. Je remarque d'ailleurs que depuis que nous sommes installés avec mon chéri (quelques mois), la viande est loin d'être systématiquement présente dans les repas, on est plus du genre à se faire une bonne grosse poêlée légumes/féculents qu'à se griller un steak …
Cependant, je ne me sens pas du tout prête à passer au 100% végétal, pour plusieurs raisons. D'abord, la viande, j'aime ça, je trouve ça excellent, et même si je peux m'en passer, c'est un plaisir auquel je ne renoncerai pas facilement. Ensuite, comme tu le dis, je ne fais pas du tout le rapprochement entre l'animal qui gambade dans le pré et le morceau dans mon assiette. Et enfin, je résiste, un peu par pur esprit de contradiction, beaucoup par conviction, à l'autre pression sociale, celle qui justement nous culpabilise de manger de la viande, de faire du mal aux animaux innocents, de polluer la planète, etc. J'ai l'impression d'entendre ce discours moralisateur partout, surtout quand je discute avec mes amis végés, et je trouve ça insupportable … Ce n'est pas avec des arguments pareils qu'on me fera changer d'avis en tout cas, d'autant que le soja OGM planté à la place de la forêt vierge brésilienne et importé par avion ça m'étonnerait qu'il ait un impact écologique positif !
Bref, je respecte totalement les végétariens, j'y viendrai peut-être un jour à mon tour … Mais pas tout de suite à mon avis 🙂
Concernant le soja, il faut savoir que la majorité du soja OGM est utilisé pour nourrir le bétail destiné à la viande.
Beaucoup de végés/vegans font attention à consommer du soja bio.
Mais je suis tout à fait d'accord avec toi: les végés moralisateurs sont agaçants; j'ai même écrit un billet sur mon blog sur le sujet tellement ils me saoulent alors que je suis vegan ^^
Je partage tout-à-fait ton sentiment envers les donneurs de leçons culpabilisateurs qui pullulent autour de ce débat, c'est tellement insupportable que ca me donnerait presque envie d'un T-bone bien saignant alors que je n'aime pas la viande!
Anneso
Devenir végétarienne a été facile pour moi : j'ai toujours été très sensible aux animaux et je n'ai jamais été amatrice de viande.
Aujourd'hui la viande me dégoûte, je pourrais pas en remanger.
Mais je peux comprendre ton souci: devenir vegan a été beaucoup plus difficile car j'adore le fromage. Pourtant je sais les souffrances qu'il y a derrière, que la plupart des fromages contiennent de la présure, que des milliers de veaux sont chaque jour arrachés à leurs mères. Et pourtant, il m'arrive de craquer. Pas chez moi car je cuisine totalement vegan; mais à l'extérieur ça m'arrive, pour les même raisons qui te poussent à manger de la viande.
Je trouve ça très bien que tu fasses des efforts alors que tu aimes la viande; si tout le monde faisait comme toi, les animaux se porteraient mieux.
Je me permets juste de préciser que ce qui se passe dans les élevages industriels belges et français est pas loin de ceux aux USA. D'ailleurs en Belgique, l'asso Bite Back fait des actions de sensibilisation avec des images d'un élevage porcin belge. Pas joli à voir.
Si ce sont les images que j'ai vu passer sur ton profil Facebook, en effet, c'est assez atroce.
Cela fait plusieurs années que je suis (une) végane (heureuse), après être passé par le végétarisme. Aujourd'hui nous sommes une famille végane dont deux enfants en bas âge, et de ce que j'ai pu vivre et voir autour de moi, je pense qu'il y a trois éléments dont on ne prend pas toujours en compte l'ampleur: l'addiction, la pression sociale et surtout toute la dimension affective.
L'addiction: oui, les aliments sont addictifs, et certains plus que d'autre comme le sucre, le fromage (la caséine), et… la viande. Le gras joue beaucoup là-dedans d'ailleurs (je suis végane, mais pas très saine, le gras c'est une vraie addiction et ce n'est pas évident).
La pression sociale: avec deux enfants de 2,5 ans et tout juste 6 ans, j'en mange tous les jours au petit déjeuner de la pression sociale. Tout tout tout autour de nous tout le temps est calibré pour les carnivores ou au minimum pour ceux qui mangent des produits laitiers. On nous rappelle qu'on est en marge et qu'on va "contre" la marche de la société actuelle au quotidien. À l'école de ma fille, c'est très régulièrement qu'on est confrontés à des situations où nous devons faire preuve de créativité pour qu'elle puisse participer aux activités tout en respectant son véganisme. Et non, ce n'est pas facile de se battre contre ça. De mon expérience, le fait qu'on soit une famille, qu'on soit ensemble, ça aide beaucoup.
Et enfin la dimension affective: ça, c'est quelque chose dont j'entends peu parler et qui moi m'a marquée. La nourriture, c'est quelque chose de très profond, de très ancré, qui vient de nos premiers sens dès les premiers jous de notre vie. Le goût est le premier sens qui se développe. La bouffe, c'est un rapport à l'intime, aux origines, à notre famille,… Lors de mes deux grossesses (la première végétarienne, la deuxième vegan) j'ai à chaque fois eu des envies de plats de mon enfance qui sont remontées, et évidemment rien n'était vegan… Mister V a redoublé de créativité et m'a ainsi fait et refait notamment une blanquette de seitan pour m'aider et une imitation de macaronis jambon-fromage avec du tofu fumé. Ainsi, j'ai pu rester végéta*ienne tout en calmant ces folles envies. Mais là j'ai pu palper l'ampleur du lien affectif qu'on a avec la nourriture.
Bref, c'est pas simple. Mais en s'entourant bien (être à plusieurs, c'est essentiel) et en en faisant chaque mois un peu plus, ça ne peut qu'aller mieux.
En tous les cas, chaque geste compte, et un petit peu c'est déjà mieux que rien du tout.
Merci pour ce commentaire très intéressant Larissa 🙂 Oui, j'imagine qu'avec des enfants c'est encore plus délicat…
Solaena: tu pouvais mettre un lien tu sais 🙂 Hop:
http://therocknrollbunnies.blogspot.be/2015/03/reflexionvegan-life-de-ces-vegan-et-non.html
Merci 😀
Sur ce coup-là, je suis adepte du funambulisme aussi 🙂
Larissa : si ce n’est pas indiscret, tu étais végéta*ienne avant d’avoir des enfants ? L’argument principal qu’on m’oppose, c’est les carences que je transmettrai à ma descendance. J’en traîne un petit paquet, certes, même lorsque je mangeais de la viande.
Armalite : oui, j’imagine qu’il y a toujours une question de fierté ou d’orgueil (j’espère que tu ne le prendras pas mal), que ton côté perfectionniste ne doit pas aider 🙂 Enfin, personne n’est irréprochable sur tout, de toute façon. Toi au moins, tu te poses des questions.
Tu modères peut-être à mort mais le débat est déjà bien plus intéressant cette fois 🙂
Tu as parfaitement raison, il y a une question d'orgueil là-dedans, mais surtout de manque de logique. Ca me rend dingue qu'un truc me rappelle que je ne suis pas un pur esprit rationnel 😀
Et non, pas eu à modérer cette fois, mais c'est parce que la dernière fois, mon article était en Une de Hellocoton, ce qui avait ramené beaucoup de primolectrices…
Ton article me parle plutôt pas mal. Je ne suis pas végétarienne (mais je n'exclus pas l'idée de le devenir un jour, je ne mange pas beaucoup de viande à la base) mais j'ai beaucoup modifié mon régime alimentaire ces derniers mois.
J'ai pris le temps de me rendre compte de ce que mon corps digérait ou pas, et tout naturellement j'ai fini par ne plus manger certains aliments (les produits laitiers principalement)
et quand je dis naturellement, cela veut dire aussi que je n'ai pas encore terminé le processus 🙂
Par exemple :
je n'ai aucun regret pour les produits laitiers, car le plaisir que peut me procurer le fait de manger du fromage (ce qu'il m'a été le plus difficile à arrêter), est beaucoup trop faible par rapport aux désagréaments de la digestion ensuite…
Accepter l'idée de ne plus en manger m'a pris du temps, mais maintenant, ça ne me fait plus envie.
Pour le gluten je ne me suis jamais interdit d'en manger, et là par contre j'en mange rarement parce que je n'en ai pas envie (va comprendre!)
Là où c'est difficile, c'est tout ce qui est sucre. (je ne parle pas de fruits)
Je me rends compte que ça ne me réussit pas, je me rends compte de l'effet d'addiction et de l'impact négatif sur mon moral, mais je suis en train d'accepter peu à peu de prendre le temps de me désintoxiquer 🙂
Et je sais qu'un jour, l'effet sera suffisamment pénible pour que je n'ai plus envie d'en manger.
Peut-être qu'il nous faut du temps simplement pour assimiler certaines choses sur la durée?
Pour ma part j'ai envie de prendre le temps de le faire doucement, de manière à ne pas avoir de manques ni de regrets après 🙂
En attendant, je mange du chocolat :p
Bon courage à toi!!
Il y a clairement un pas à faire psychologiquement, tout le monde ne devient pas végétarien du jour au lendemain.
Je suis végétarienne depuis bientôt un an et la viande ne me manque pas du tout, pourtant j'en fais tous les jours pour mon mari et mes enfants. Il y a eu un déclic un jour et je ne peux pas voir un morceau de viande sans penser "cadavre", il n'y a rien de tel pour couper toute envie! Reste quelquefois l'odeur, quand un steack-frites me passe sous le nez mais la raison l'emporte bien vite et je ne m'imagine pas croquer dedans.
Par contre, je craque régulièrement pour le fromage. Parce que c'est addictif mais aussi parce que dans les restaurants les plats végétariens sont très souvent accompagnés de fromage.
j'aurais 44 ans a la fin du mois, j'ai grandi avec mes grands parents, qui ont connu la 2e guerre mondiale, et pour ma grand mère une journée sans viande ça n'existait pas !!
aujourd'hui je suis carnivore, j'aime la viande, mais je suis devenue très exigente, genre 1 à 2x par semaine mais d'excellente qualité plutot que tous les jours de qualité médiocre
et je me fais parfois fustiger d'oser manger de la viande, c'est un comble ! on m'a aussi taxée de criminelle parce que j'aime le steak 🙂
moi je dis, chacun fait comme il veut, comme il aime, ho oui comme il aime, sans agresser son voisin !! bises et bon appétit
Bonjour !
Mon commentaire va peut-être te paraitre bizarre, mais je souhaitais te demander une autorisation : je suis en Licence 3 de sociologie (à Paul Valéry, fac de Montpellier). Je fais actuellement un mémoire sur l'animalisme, et le végétarisme prend un bonne part de ce dernier.
Je souhaitais donc te demander s'il était possible d'utiliser ton article pour mon mémoire ? J'ai une bibliographie à la fin, je dois donner mes sources, donc c'est pour savoir si je peux y mettre le lien de ton blog 🙂 Ton article illustre parfaitement les mécanismes sociaux qui poussent l'individu lambda à consommer de la viande (environnement carniste, famille, pression sociale, les instances de socialisation de l'enfance comme tu le dis, etc). En gros, ton article serait l'exemple parfait de l'expérience individuelle d'une personne (en terme de terrain) !
Après, je te rassure, ce n'est qu'un mémoire et pas une thèse XD Autrement dit je pense pas du tout être publiée ou quoi que ce soit, je dois juste respecter mon cahier des charges on va dire et ne pas donner un exemple sans source.
Merci d'avance pour ta réponse 🙂 si jamais tu veux te faire une idée sur la personne que je suis (histoire de ne pas te dire que n'importe qui utilise ce que tu dis à des fins de recherche o/), je peux te donner mon fb ou mon twitter !
Bonne soirée 🙂
Audrey
Coucou Audrey, aucun problème pour utiliser mon article en citant la source. Merci d'avoir posé la question, et bonne chance pour ta soutenance s'il y en a une 🙂
Si j'étais seule, je n'aurais aucun souci à être 100 % végétarienne: je suis incapable de toucher de la viande crue, l'odeur me dégoûte et je n'aime pas ça plus que ça.
Par contre, pour moi manger c'est avant tout une activité sociale. Du coup avec la famille et les amis, je n'ai pas envie de manger différemment des autres, pour moi ça briserait la convivialité du repas. Au restaurant c'est un peu la même chose car comme tu le soulignes, il y a très peu d'options sans viande intéressantes.
Je suis donc un vraie fausse végétarienne qui mange un peu de viande de temps à autres mais je crois qu'il faut accepter ses imperfections et ses incohérences, tout le monde en a après tout!
@shermane : J'étais végétarienne dès avant ma première grossesse, et je suis devenue végétalienne avant la deuxième. Je n'ai pas changé d'alimentation quand j'étais enceinte, et ai juste fait bien attention à manger des aliments riches en fer et à prendre plus de compléments de B12. Je n'ai eu aucun souci de carence, le tout bien suivi médicalement, et mes enfants sont très rarement malades. Or je peux garantir que je ne mange pas aussi sainement que la plupart des vegans.
L'association américaine de diététique a publié dans un rapport que "Les alimentions végétarienne et végétalienne bien planifiées sont appropriées à tous les stades de la vie, y compris la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, et pour les athlètes. Planifiées de façon adéquate, elles satisfont les besoins nutritionnels des bébés, des enfants et des adolescents, et contribuent à une croissance normale."
L'essentiel étant comme pour tout le monde de bien équilibrer ses apports. Donc inviter les légumineuses et les céréales à sa table régulièrement et prendre un complément type la Veg1 de la Vegan Society.
Bonne chance à toi!
Ton article m'a fait sourire, car je me suis reconnue sans pour autant porter ce sentiment de culpabilité comme tu le fais. Mais je suis d'accord, moi qui adore la viande, saignante de surcroît, c'est mon estomac qui parle et pas ma tête !
Je rejoins aussi Julie sur les discours moralisateurs (des deux bords : manger de la viande c'est bon pour la santé, ne pas en manger c'est bon aussi…) ça m'énerve et j'ai un esprit de contradiction assez développé.
Le truc qui m'interroge c'est quand on pense aux pauvres vaches (j'adore les vaches et les photographier, leurs longs cils..) : c'est qu'on arrêtera pas de les tuer si on arrête de les manger. Parce que le cuir, il vient d'où, hein?
Quand je parcours la blogosphère, je vois toutes ces filles végétariennes, vegan, prôner l'amour des petites bébètes mais afficher fièrement leur dernier sac en cuir, leurs petites derbies, etc.
Ou alors faut aller jusqu'au bout du truc, comme Natalie Portman et refuser de porter du cuir.
Ce que je souhaite moi, c'est qu'il y est déjà en France et ailleurs, une réflexion sur les méthodes d'élevage et d'abattage (et pour l'ensemble des animaux), car leurs conditions de vie (courtes car destinées à l'abattoir dès la naissance) sont parfois terrifiantes.
Les vegan ne portent pas de cuir, ni aucun autre produit issu de l'exploitation animale, raison pour laquelle je les admire mais trouve que ça a l'air très difficile!
Je comprends ta situation et comme beaucoup d'autre te l'ont dit, je pense que si tu réduit déjà fortement ta consommation de viande c'est déjà un grand pas! Je sais que ça te pose problème mais ne vaut-il pas mieux voir le côté positif de la chose plutôt que de s'en vouloir?
Pour ma part, je n'ai jamais vraiment trop aimé la viande mais j'en mange quand même un peu! J'en cuisine rarement même presque plus mais il m'arrive d'en manger car comme je suis assez difficile concernant la nourriture, les quelques plats avec viande que j'aime comme la bolonaise, le chicon gratin et les burgers par exemple, j'en mange de temps en temps! Pareil, une fois de temps en temps un petit saucisson l'apéro, je sais que je ne saurais pas dire non! Ca arrive rarement mais je sais que si je m'interdisait d'en manger, j'en aurai encore plus envie! Mon cerveau est bizarre mais c'est ainsi!
En plus je n'aime pas les aliments végé de "remplacement" tel que le tolu, le seitan et cie du coup c'est assez difficile pour moi. Je ne deviendrai jamais vegan non plus, me passer d'oeufs ou de fromage me serait très difficile.
En plus avec un chéri qui lui ne veut pas changer ses habitudes alimentaires, c'est compliqué même si au final je mange souvent sans viande.