Je préfère les choses avant.
J’aime les planifier, les organiser, les rêver. Potasser des guides de voyage, les farcir de Post-It colorés (vert pour les visites culturelles, rose pour le shopping, jaune pour les endroits où boire et manger, bleu pour les infos pratiques), calculer des itinéraires qui minimisent les déplacements et le temps perdu dans les transports en commun, savourer d’avance la cuisine locale, dresser une liste d’affaires à ne pas oublier de mettre dans la valise, choisir un carnet et préparer la petite trousse qui va avec, compter les jours jusqu’au départ, espérer qu’il fera beau, dire avec des étoiles plein les yeux et en sautillant sur la pointe des pieds: « On fera ça, et ça, et ça; ce sera teeeeeellement bien! ».
Je préfère les choses avant.
Je préfère les choses après.
J’aime trier mes souvenirs, les ranger dans les petites cases de ma mémoire pour pouvoir les retrouver facilement plus tard. Les coucher dans un carnet afin d’en garder une trace tangible. Les évoquer avec un sourire nostalgique ou amusé: « Tu te rappelles la fois où…? ». Trouver un sens ou une morale à mes mésaventures. Les raconter en forçant un peu le trait pour faire marrer les copains. En tirer un peu de sagesse – des leçons pour la fois d’après. Faire d’eux le tremplin de ma créativité. M’en inspirer pour écrire, développer une idée encore embryonnaire, prendre une nouvelle direction, nourrir mes projets d’avenir. Les accumuler comme les preuves d’une vie bien vécue, autant de raisons d’avoir zéro regret si tout venait à s’arrêter demain.
Je préfère les choses après.
Pendant, les choses sont toujours un peu brouillonnes et indomptées.
C’est difficile ne pas me laisser décevoir par une réalité forcément différente de ce que j’attendais. De voir les imprévus comme des opportunités plutôt que comme des affronts personnels. D’accueillir les contrariétés sereinement, sans chercher à lutter dès lors qu’elles me dépassent. De m’adapter dans l’urgence. De ne pas appréhender l’inconnu. D’arriver à être présente tout le temps. De sentir les instants s’enfuir tels des grains de sable qui me coulent
entre les doigts, et de ne pas arriver à les retenir. De saisir au vol les bonheurs éphémères; de les boire jusqu’à la dernière goutte sans penser qu’ils s’évanouiront bientôt; de ne pas les regretter avant même qu’ils soient finis.
C’est difficile ne pas me laisser décevoir par une réalité forcément différente de ce que j’attendais. De voir les imprévus comme des opportunités plutôt que comme des affronts personnels. D’accueillir les contrariétés sereinement, sans chercher à lutter dès lors qu’elles me dépassent. De m’adapter dans l’urgence. De ne pas appréhender l’inconnu. D’arriver à être présente tout le temps. De sentir les instants s’enfuir tels des grains de sable qui me coulent
entre les doigts, et de ne pas arriver à les retenir. De saisir au vol les bonheurs éphémères; de les boire jusqu’à la dernière goutte sans penser qu’ils s’évanouiront bientôt; de ne pas les regretter avant même qu’ils soient finis.
Pendant, les choses sont toujours un peu brouillonnes et indomptées.
Je les préfère avant ou après.
Oui mais aujourd'hui c'est différent : tu vas profiter de cette belle journée pendant. Je te la souhaite belle, folle et douce ! Joyeuses bougies !
J'y vois comme une contradiction avec ta pratique du "petit bonheur quotidien". Peut-être finalement apprécies-tu plus l'instant présent que tu ne le crois.
Joyeux anniversaire !
Sparkes
Je me retrouve parfaitement dans ce que tu écris : avant et après, c'est toujours mieux. Le présent est trop fugace et trop fluctuant pour laisser une prise.
Merci pour cet article.
C'est exactement ça! Une constatation joliment exprimée.
Très joli ton texte, mais n'oublie pas que parfois, il est quand même bon de profiter du présent, même s'il ne ressemble pas toujours à ce qu'on avait imaginé : Mais je me retrouve un peu dans ce que tu dis, je trouve que le avant et après (une journée particuliere, un voyage ou autre sont très savoureux aussi:D)! Bon anniversaire!!!!!!!!!!!! Bisous
Yep.
Tellement, mais tellement.
Mais je me dis qu'au moins on les aime toujours après… Mais ce c'est dur pendant. Que c'est vite pendant. Que c'est dur d'être introverti aussi ?!
Je me retrouve dans te mots et je m'en veux. Plein des fois je me suis retrouvée à me dire: "Bordel, t'es enfin là! Profites-en!". Et puis penser au restau où l'on ira après, a l'excursion suivante, à…Tout à fait incapable d'être présente.
Je suis comme toi ! à la fois beaucoup dans le plaisir de l'anticipation, la planification, mais aussi dans les souvenirs et la volonté de les figer dans ma mémoire ! J'ai lu cet article très récemment, sur l'anticipation justement : http://mademoisellecoquelicot.fr/?p=11421
ouh la la les filles soyez dans le present, la vie y est plus douce, point d'anxiete, souci, regret ou deception.
Bravo d'en parler car c'est toujours plus facile a dire qu'a faire surtout dans une societe occidentale (a mon avis).
Bon anniversaire!
XXX
Je suis un peu comme toi ! J'arrive rarement à profiter du moment présent, mais j'adore l'organiser ! Un peu étrange comme pratique mais bon..
Bonne journée !
C'est joli, ce texte.