Comment réaliser un carnet de voyage sans dessiner?

Ca fait des années que je réalise des carnets de voyage, pas systématiquement mais souvent. Au début, je me contentais d’une sorte de journal de bord dans lequel je notais ce que je faisais et voyais au fur et à mesure. Puis je me suis mise au scrapbooking, et je suis passée à des albums photos super élaborés qui me prenaient des dizaines d’heures de travail après mon retour – mais je perdais l’immédiateté des impressions, et cela m’ennuyait. Ensuite, j’ai rencontré Antonia, fait un stage avec elle au Maroc et tenté de passer au carnet dessiné. Ca n’a pas trop marché: d’une part, je n’ai pas de formation technique ni d’amour pour les gribouillis approximatifs; d’autre part, quand je suis à l’étranger, j’ai envie de bouger un maximum pour profiter de mon séjour, pas de passer une heure devant chaque sujet qui attire mon regard.

Quand je m’en suis rendu compte, j’ai eu une période de découragement où je n’ai plus rien fait. Et puis l’année dernière à Helsinki, j’ai fini par m’y remettre avec un tout petit Moleskine 9×14, à la fois peu encombrant et facile à remplir même en quelques jours. J’ai opté pour une version minimaliste: un peu de texte, des collages, quelques croquis et basta. On est très loin des carnets de voyage magnifiques publiés par certains éditeurs, mais ça ne me demande pas trop de temps, c’est du souvenir pris sur le vif (avec juste une heure de finalisation après le retour de vacances), et ça a le mérite d’exister et d’être fini. Aussi, j’ai pensé qu’il serait sympa d’écrire un article là-dessus pour celles d’entre vous qui aimeraient bien faire des carnets de voyage mais ne savent pas trop comment s’y prendre et sont un peu intimidées par le processus. 

1. Le carnet:
– Vous pouvez le fabriquer/l’acheter avant de partir, ou bien attendre d’être sur place et d’en trouver un qui sera déjà un souvenir en lui-même. Problème: si vous ne trouvez pas très vite, vous aurez pris du retard, cela vous découragera, et votre projet risque de tomber à l’eau avant même d’avoir démarré. 
– Tant que vous n’avez pas l’intention de dessiner, n’importe quel type de papier peut convenir, mais s’il est trop fin (comme celui des Moleskine que j’utilise, justement!), l’encre risque de traverser. Pour pallier ce problème, j’écris sur les pages de droite et colle mes souvenirs sur les pages de gauche. 
– Niveau dimensions, on voit toujours trop grand. Plus un carnet est petit, transportable et facile à terminer, plus il aura de chances de servir votre objectif. 
2. Le reste du matériel:
J’emporte toujours une jolie trousse tout-terrain (type trousse d’écolier) dans laquelle je fourre quelques essentiels:
– un stylo noir (j’utilise une pointe de taille 0.3 qui écrit à l’encre de Chine, parce que c’est l’épaisseur de trait qui me convient et que j’aime la façon dont elle glisse sur du papier satiné)
– un stylo-gel rouge ou rose, pour les accents éventuels
– un crayon à papier, pour prendre des notes effaçables par la suite (exemple: noter le sujet d’une photo que j’ajouterai après mon retour)
– un rouleau de masking tape et/ou un tube de colle liquide et/ou des pastilles autocollantes double face pour coller mes souvenirs au fur et à mesure
– un alphabet auto-collant (plus limité mais moins encombrant qu’un jeu de tampons alphabets avec leur encrier)
– quelques stickers à thème (j’aime bien ceux qui représentent des soleils, des nuages et autres phénomènes météo, mais aussi les étoiles et les coeurs dont je me sers pour souligner les choses qui m’ont particulièrement plu)
– un mini-ciseau de DIY (en vente dans les magasins de loisirs créatifs)
Je m’efforce de choisir uniquement du matériel léger et peu encombrant.

3. Les notes:
Dans la journée, j’écris dès que j’ai cinq minutes de libres et de quoi m’appuyer – notamment dans les cafés où je me suis arrêtée pour boire un verre, ou au restaurant en attendant d’être servie. Durant les trajets en train ou en voiture, ça marche aussi tant qu’on n’est pas gêné par une écriture un peu tremblée. Et je complète le soir à l’hôtel. Ma règle personnelle, c’est de ne jamais prendre de retard d’un jour sur l’autre, parce que je sais qu’il y a 90% de chances pour que je ne le rattrape jamais et que du coup, je n’aie plus envie de continuer mon carnet. Mes notes ne sont pas toujours très longues ni très détaillées, et elles ne forment pas non plus toujours un récit structuré. Parfois, je me contente de dresser une liste des choses faites ce jour-là, et de rapporter quelques détails remarquables ou moments particulièrement plaisants. Je ne vise pas le prix Nobel: je veux juste conserver des souvenirs de mon voyage. 
(Accessoirement, sur la dernière page de mon carnet, je note les dépenses faites pendant le voyage: outre la valeur de témoignage, ça me permet de faire mes comptes une fois rentrée et de budgéter mes vacances suivantes au plus juste.)
4. Les memorabilia:
« Memorabilia », c’est le mot par lequel les Anglophones désignent tous les souvenirs-papier qui se prêtent particulièrement bien à l’inclusion dans un carnet de voyage. Voici quelques idées:
– les tickets d’entrée au musée (et les petites pastilles autocollantes qu’on vous distribue pour indiquer que vous avez bien payé)

– les billets de transports en commun (toujours un peu exotiques à l’étranger!)

– les cartes des restaurants dans lesquels je mange

– l’autocollant enroulé autour de la poignée de votre valise quand vous prenez l’avion, et mentionnant les détails de votre vol, ou votre carte d’embarquement
– des timbres locaux (j’en achète toujours un de plus que mes cartes postales à envoyer)

– une ou deux jolies cartes postales de votre destination

– des autocollants touristiques achetés sur place (blason de la ville, monuments…)

– des photos prises sur place avec un Instax, ou imprimées après votre retour à la maison (gardez-leur une page vierge à l’endroit concerné)

– des étiquettes ou des emballages de nourriture locale (papier de chocolat ou de bonbons, étiquettes de boissons… évitez juste les choses grasses qui vont tacher les pages de votre carnet)

– des étiquettes de shopping

– des feuilles ou des fleurs séchées

– les tampons encreurs ou embosseurs que l’on trouve sur certains sites à visiter (dans tous les monuments au Japon, mais aussi aux studios Harry Potter au nord de Londres, notamment)

– des plans de ville ou de parcs d’attraction, découpés et/ou annotés

Voilà, j’espère que cet article vous aura donné l’envie de faire un carnet de voyage lors de vos prochaines vacances! Pas besoin de partir très loin; c’est vraiment super sympa à réaliser, et ça fait des souvenirs merveilleux pour soi-même ou pour toute la famille. 

15 réflexions sur “Comment réaliser un carnet de voyage sans dessiner?”

  1. Merci beaucoup pour tous ses conseils, je garde l'article dans mes favoris pour mon prochain voyage 🙂

  2. Je n'avais jamais pensé à faire un modèle réduit à la va-vite. Voilà peut-être une idée qui va s'exporter lors de mes prochaines vacances ! 🙂

  3. J'adore merci pour tes conseils. Tu utilises un instax ou tu imprimes toi même tes photos? Elles sont tip top à la bonne mesure de ton carnet! 🙂

  4. J'ai un Instax mais je ne l'emporte pas en voyage: trop encombrant; de plus les tirages reviennent cher et s'abîment rapidement. Je fais tirer les photos à mon retour en les mettant deux par deux sur un format 10 x 15 classique avec Photoshop; il ne me reste plus qu'à donner un coup de massicot au milieu de chaque tirage et hop, j'ai des mini-photos à la bonne dimension!

  5. Très chouette idée, merci ! 🙂

    Je me demandais justement comment réaliser un joli carnet de voyage sans trop me prendre la tête (surtout que je ne sais absolument pas dessiner).

    En plus, ça me permettra d'utiliser mes tickets de transport autrement que comme "marque-ta-page" ! (et qui finissent toujours par se perdre, soit dit en passant)

    Je retiens pour le prochain voyage ! Les souvenirs disparaissent beaucoup trop vite quand on ne les note pas quelque part (en tous cas, en ce qui concerne ma mémoire de poisson rouge).

  6. Ces carnets sont beaux et vivants ! (Le(s) japonais me font rêver !) Et merci pour la découverte du terme 'memorabilia' ! (J'ai rempli un Moleskine à Londres cet été, mais même pas pensé à le truffer de souvenirs que je conserve dans des enveloppes… Problème résolu ! Merci !)

  7. Merci beaucoup ! Ca me donne pour le coup vraiment envie de m'y mettre (genre la fille qui a encore l'étiquette de son voyage à NYC il y a 4 ans, vi vi, mais posé "là").

  8. Ton post tombe à pic. Voyage prévu pour le 14/12. Je vais revenir avec un chouette souvenir.

  9. laitfraise creation

    Les grands esprits se rencontrent, j'ai prévue de publier le même article demain. J'avoue que je suis un peu déçue de voir qu'on a eu la même idée que moi… Mais ton article est très bien construit bravo et belle journée

  10. Merci beaucoup 🙂
    Jamais eu le courage d'en faire car capacités de dessin très limitées mais là, plus d'excuse, j'ai tout ce qu'il faut pour Lisbonne, il est temps d'écrire ce qui a été saisi sur mon téléphone.
    Tes carnets sont très réussis et beaux en tout cas 🙂

  11. je decouvre ton blog, et notamment cet article, frais pleins de bonne humeur, envie de voyager, si j'avais lu ton article avant de partir à lisbonne (bon ok c etait il y a un an) ca donne envie ce carnet de voyage!

  12. Merci pour les conseils, c'est intéressant de voir des choses auxquelles je n'avais pas pensé auparavant, je fais beaucoup de carnets et ton article renouvelle mon inspiration merci 🙂

  13. Bonjour
    Super idée j'adore. Vos stickers et vos lettres sont sympa! Vous les trouvez où ?
    Merci

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