Le samedi où je prends un bus conduit par la force de la pensée

Me réveiller tranquillement devant la plus mignonne vidéo de bébés animaux du monde (repostée sur la page Facebook du blog). Faire un tour à la Fnac, vouloir des dizaines de trucs, rester vaguement raisonnable et acheter « juste » deux livres de poche, la nouvelle bédé de Turf et le dernier album studio de Leonard Cohen. A la caisse, je manque mordre le type qui me souffle dans la nuque alors qu’il y a dix mètres de vide derrière lui. Chez André, essayer de chouettes bottines kaki en promo – mais elles n’iraient pas avec ce que je porte habituellement, et le 36 est tellement grand que je peux l’enlever sans défaire ni la boucle ni la fermeture éclair, snif. Occupé à trancher de la charcuterie pour une autre cliente, le serveur de la Fabbrica di Marco m’envoie inscrire moi-même ma réservation sur son registre. La ville est étrangement déserte en ce samedi après-midi où le marché de Noël et les vitrines de fêtes sont pourtant déjà de sortie; c’est déprimant à souhait. Les rennes aussi doivent passer le contrôle technique – actuellement, Comète à la pesée. Aujourd’hui est un jour à marquer d’une pierre blanche: j’ai résisté à un pull à étoiles (essentiellement parce que les étoiles en question étaient brodées et qu’elles me grattaient, mais seul compte le résultat). J’erre comme une âme en peine sous la pluie intermittente avant de finir par échouer à La Théière où je bouquine devant une tasse d’Earl Grey et une tranche de cake aux pralines roses. Tant pis, rentrons de bonne heure. La jeune conductrice du bus tient son téléphone dans une main et se recoiffe de l’autre: comment se fait-il qu’elle tienne mieux sa route que moi avec toutes mes extrémités disponibles agrippées au volant d’une malheureuse Twingo? Absorbée par des ruminations oiseuses, je néglige de descendre à mon arrêt. Rhâââ, la serveuse du traiteur chinois a oublié de me donner de la sauce pour les rouleaux de printemps, je suis désolation. Plus de vingt ans après sa sortie, « Love under will » reste une de mes chansons préférées de tous les temps. Je ne suis pas franchement convaincue par cette histoire de phare projeté dans l’espace – dommage, j’avais tellement aimé « La nef des fous »! Si je bois du chocolat chaud le soir plutôt que du thé, peut-être que j’arriverai à m’endormir avant le milieu de la nuit?

1 réflexion sur “Le samedi où je prends un bus conduit par la force de la pensée”

  1. Oui, tu as raison, il y a pire que les décorations de Noël en ville : les décorations de Noël dans une ville un peu déserte… Blues assuré. J'ai ri à propos de ce type collé derrière toi à la caisse: ça m'a rappelé le jour où je suis allé Gran Torino au cinéma, l'après-midi, dans une salle immense et presque déserte. Il y avait des centaines de places libres, pourtant, le vieux couple (enfin, couple de gens un brin âgés) entré un peu après moi est venu se coller juste derrière moi, et pire, le type toussait comme un veau. Ce genre de choses me donne illico des envies de meurtre! 🙂

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