Le lundi où je commence la traduction du nouveau Claire North

Cette nuit: l’Homme-ce-chacal-jaune a reconnu tous ses torts envers moi (oui, il me trompait les derniers mois; oui, il a été lâche et de mauvaise foi; oui, il a déconné sur notre rupture de Pacs); je suis allée au cinéma en oubliant mon porte-monnaie, mais heureusement, Autre Moi et Junior avaient installé un buffet de folie dans le hall – les lasagnes végétariennes de Môman, en particulier, avaient l’air hyper bonnes; je me suis baladée à Ste-Catherine avec un flingue en plastique à la main, et fait courser par des méchants qui l’avaient pris pour un vrai – du coup, j’ai essayé de le planquer dans un tiroir de la commode de ma chambre de jeune fille; d’une vieille 2-chevaux, Legolas (le mien, pas celui de Tolkien) a fait sortir deux mini-licornes vivantes mais démontables dont j’ai caressé le ventre tout doux sur la pelouse d’un immeuble. Aujourd’hui, pas de photo anti-lundi sur ma page Facebook: je suis trop ravie d’entamer la traduction du nouveau roman de Claire North. Et par une chouette coïncidence, on annonce ce matin que « Les quinze premières vies d’Harry August » est nominé pour le prix ActuSF Uchronie 2014, je suis joie! Première phrase du premier chapitre, première difficulté – comme ça, je suis tout de suite dans le bain. Tiens, on dirait que l’histoire débute à Istanbul, et que l’auteure kiffe la ville à peu près autant que moi (= pas). Ouh là, les alternances passé simple/présent dans le même temps de narration vont me donner du fil à retordre. Non, Chouchou, je n’ai pas marmonné « western des poules », mais « holster d’épaule ». Mes 4 bouquins sont arrivés; me voilà confrontée à un choix difficile: par lequel commencer? Ce sera le troisième tome des « Carnets de Cerise », dévoré vite fait pendant ma pause de midi et aussi charmant que les précédents. Si tout va bien, je me le ferai dédicacer le 12 décembre par Aurélie Neyret. Hop hop hop, on se remet au boulot dans la joie et la bonne humeur. Rhâ, ces descriptions au vitriol, ces phrases d’une longueur à perdre haleine, ces circonvolutions stylistiques, ces formulations percutantes en anglais qui ne passent pas du tout en français – je vais souffrir, mais dans le bon sens du terme. Pour fêter ça, et si je trempais un croissant dans un vrai chocolat chaud? Las: toutes les boulangeries du quartier sont fermées. Petites courses d’appoint au Carrefour Market – le niveau du panier à rouleaux de PQ est au plus bas. Je n’attends plus que 5 réponses, mais si je m’écoutais, je bouclerais les inscriptions au projet secret tout de suite tellement je suis impatiente de distribuer les listes. Puisque j’ai un Riesling potable sous la main, autant en ajouter dans le jus de cuisson de ma potée. Je sais que j’ai un gros souci de représentation des objets dans l’espace, mais le taureau, là, je ne comprends pas comment il se déplace pour aller écrabouiller les coquelicots. Dansons assis sur la BO de « Pulp fiction » pour oublier que le film a déjà 20 ans et qu’on est vieux. Plus que quatre dodos avant Londres, youhou!

2 réflexions sur “Le lundi où je commence la traduction du nouveau Claire North”

  1. Bonne trad 🙂 (ouaw, ça fait bizarre de tomber sur son nom en cliquant sur un lien) (ok, c'était un nom avant d'être le mien).

    J'adore l'imagerie turque… En manga, il y a l'excellent Sorcières qui se déroule à Istanbul, magnifique *_*

    Mh, je piétine dans Chronicles of Wildwood ET dans NW, The Secret of Lost Things a l'air trop cool.

    Et enfin, j'aimerais trop pas être dans tes rêves o_o

  2. Et encore, t'as pas vu la gueule de mes cauchemars… C'est sans doute mieux que je ne m'en souvienne pas la plupart du temps.

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