Un week-end où la roue tourne

Couchée à 2h du matin après avoir dévoré dans la soirée 150 pages de « 22/11/63 » (une merveille) et 150 de « Miss Charity » (un délice).  Réveillée à 7h du matin par un énorme orage qui m’empêche de me rendormir. Histoire de ne pas trop flipper, je change mentalement mes plans pour la journée: reporter les courses prévues à lundi matin, annuler mon massage par téléphone, dire à Kiki que je passerai plutôt mardi soir. Merde, l’ordinateur et la box! Je descends en vitesse les débrancher tous les deux, puis je monte me recoucher un peu plus tranquille malgré des éclairs et des coups de tonnerre monstrueux. A 10h30, je rouvre un oeil: il fait un soleil éclatant, et seules quelques gouttes de pluie s’attardant sur mes vitres témoignent que je n’ai pas rêvé. Foncer à la Poste renvoyer les derniers colis Amazon qui ne m’ont pas donné satisfaction (dommage, le shiatsu massager avait l’air d’une si bonne idée!); me dire qu’il fait vraiment trop chaud pour porter des collants. Le contrat pour la bédé dont j’ai fini la traduction depuis dix jours est enfin arrivé, tout comme le courrier de l’IRCEC accusant réception de mon rétrogradage volontaire en classe A (ce sera toujours ça de gagné sur le pognon qu’ils comptent me prendre de force à partir de 2016). Très touchée par ce qui arrive à mon amie Sophie-Grosquick, je regrette de ne pas être à Bruxelles aujourd’hui pour lui prêter une oreille, une épaule ou toute autre partie de mon anatomie susceptible de se rendre vaguement utile. Pourquoi le bus est-il bondé de jeunes? Ils n’ont pas des devoirs à faire? L’inconvénient de revenir dans la ville où on a grandi, c’est qu’on croise des fantômes à tous les coins de rue. Cette jupe Naf-Naf me va vraiment bien, mais j’ai déjà plusieurs autres jupes noires, soyons raisonnable. Je ne parviens pas à trouver la fin de mon paquet de swap chez Charlemagne. Quelle idée d’avoir réservé pour un massage aux pierres chaudes un jour où la température avoisine les 25°! …J’ai l’impression qu’on m’a plongée dans une cuve de Puget extra vierge 1ère pression à froid. Le sac que je guigne depuis la rentrée est à -50% pendant les 3J des Galeries Lafayette, pile dans la couleur qui me plaît – je ne peux décemment pas ignorer un tel signal de l’univers, et ça fait plus de deux mois que je ne me suis rien acheté qui se porte à part des collants, donc bon. Je dois pratiquement supplier pour qu’on me serve un mojito à l’Oasis, et ce n’est pas le cocktail le mieux présenté du monde, mais la vache, le barman n’a pas lésiné sur le rhum. Je pense au cassis et je pense à mon père, et je me dis que 66 ans c’était pas assez mais qu’en même temps, c’était déjà beaucoup. La (super) bonne nouvelle de la journée, c’est que Christophe va pouvoir reprendre le travail après 3 ans d’arrêt consécutifs à son opération du coeur, et qu’il existe dans la Marine un service photo qui serait parfait pour lui. Décidément, la route tourne. Ce matin, on avait une météo apocalyptique; cet après-midi, l’air est d’une douceur à pleurer. Rentrer à la maison un peu soûle, pleine de tristesse pour les uns et de joie pour les autres, avec plus que jamais l’impression d’avancer en équilibre sur un câble très fin. Dévorer un riz thaï; se demander s’il est humainement possible de déballer un rouleau de printemps sans que le cell-o-frais n’emporte la moitié de la feuille de riz. Faire des bisous à Chouchou sur Skype, et aussi une liste des films qu’il faudra regarder dans les mois à venir, tous les deux blottis sous le plaid à rayures les samedi soirs où je serai à Bruxelles.

Cette journée maussade me hurle: « Tanke-toi sur le canapé avec tes deux excellents bouquins en cours, quelques litres de thé vert bleuet-orange et ton plaid crocheté en laine de mouton »; hélas, l’appel de la deadline imminente est le plus fort. Un personnage mesure 1m72 au début du bouquin et, plus tard, dépasse de quelques centimètres un autre personnage qui fait 1m80. Une femme remariée qui a obtenu une ordonnance restrictive contre son ex violent continue à porter le nom de famille de ce dernier – ben voyons. Si j’avais dix euros par incohérence corrigée, je serais riche et je pourrais prendre ma retraite. Quand même, en me relisant, je trouve que j’ai bien rattrapé les fautes du texte original, et tant pis si c’est péché d’orgueil. Mes muscles sont encore trop endoloris de la séance d’avant-hier pour envisager de se refaire torturer immédiatement par Jessica Smith. Le coup de fil hebdomadaire à ma mère me déprime de plus en plus. La lumière est trop pourrie pour faire des photos et du coup, je ne suis absolument pas motivée pour trier mes collections. A 17h, je me console avec un chocolat chaud et quelques tranches de brioche industrielle. Ma copine Fleur, que je n’ai pas vue depuis 7 ans et qui a récemment repris contact avec moi par mail, me laisse le choix de l’endroit où auront lieu nos retrouvailles cette semaine: je propose le Resto des Artistes en croisant les doigts. And the wheel keeps turning…

9 réflexions sur “Un week-end où la roue tourne”

  1. Cécile de Brest

    J'ai justement eu 22/11/63 (entre autres) pour mon anniversaire. Mais je retarde le moment de le commencer, je sais que, comme d'habitude avec King, je n'aurai pas envie de le finir…

  2. Je n'ai pratiquement rien lu d'autre de King, seulement Ca et Charlie quand j'avais une vingtaine d'années, parce que l'épouvante c'est pas mon truc. Mais là, une histoire de voyage dans le temps, je ne pouvais pas passer à côté! Et bien que je n'aie pas vraiment de points de comparaison par rapport au reste de son oeuvre, ce bouquin-là est fantastique.

  3. Cécile de Brest

    Je suis une grande grande fan de King. Ca m'a bien fichu la trouille !
    J'ai adoré Simetiere, Le Fléau (je ne peux pas m'empêcher d'y penser avec le virus Ebola…), Duma Key, et tant d'autres !
    Pour moi, c'est vraiment un grand écrivain, qui réussit parfaitement à retranscrire les sentiments. Il réussit à me toucher à tous les coups.

  4. Oui, je me faisais justement la réflexion qu'une des choses les plus remarquables dans 22/11/63, c'est la compréhension profonde de la nature humaine dont il fait preuve.

  5. Je me vois mal déposer un petit mot sur le blog de ton amie que je connais si peu, de peur de tomber mal, mais je laisse ici pour elle de la force et du réconfort.

  6. Je ne pense vraiment pas qu'elle s'offusquerait d'une pensée bienveillante laissée dans les commentaires de son blog, au contraire.

  7. J'ai déjà commenté sur les lectures sur fb, mais je voulais ajouter ici que le mug est terrible ! et aussi: c'est quoi la liste des films à voir sous un gros plaid ?

  8. Euh… de tête là comme ça, je sais plus, c'est Chouchou qui l'a… Y'a Maze Runner, Tomorowland, Rouge rubis, Mommy, Gone girl… Que des trucs pas encore dispos je pense.

  9. effectivement les trois premiers ne me disent rien mais je vais me renseigner, merci !

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