
Stephen King est considéré comme l’un des plus grands écrivains de notre époque, et l’un des plus prolifiques aussi. N’appréciant guère l’épouvante, j’avoue avoir lu très peu de ses romans: « Charlie » et « Ca » (que j’avais d’ailleurs beaucoup aimés) lorsque j’avais une vingtaine d’années, point. Mais il m’était tout bonnement impossible de résister à une si prometteuse histoire de voyage dans le temps. Auteur américain oblige, pour une fois, l’événement améliorer l’histoire du monde n’est pas l’assassinat d’Hitler avant son arrivée au pouvoir, mais la survie de JFK. Ca change un peu, et surtout, ça permet de revisiter le début des années 1960 à travers les yeux du héros – une époque qui peut d’abord sembler bénie, parce que les gens s’y montraient plus amicaux et que la nourriture y avait meilleur goût, mais dont King nous rappelle qu’elle avait aussi ses côtés négatifs comme le ségrégationnisme ou une morale pesante qui bridait les rapports amoureux. Car d’amour, il est largement question ici. Alors qu’il tue le temps jusqu’en novembre 1963 en surveillant de loin Lee Harvey Oswald, Jack tombe sous le charme de Sadie Dunhill, ravissante bibliothécaire traumatisée par un mariage calamiteux. La très belle histoire qui naît entre eux va le placer face à un cruel dilemme.
« 22/11/63 » est, dans son édition de poche, un énorme pavé de plus de mille pages, et je peux sans mentir affirmer que je ne me suis pas ennuyée pendant un seul paragraphe. King est un narrateur hors pair qui, s’appuyant sur des recherches historiques fouillées, parvient à tisser une intrigue extrêmement riche alternant longues plages de tranquillité et rebondissements haletants. Les différents lieux dans lesquels Jack est amené à vivre ont chacun leur atmosphère propre; les personnages secondaires, même ceux qui ne font que passer l’espace d’un chapitre, sont tous incroyablement vivants. Et surtout, dans la façon nuancée mais lucide dont il les présente, King fait preuve de l’humanité profonde qui est la marque des grands écrivains. Il sait aussi bien évoquer le bonheur, la plénitude et la douceur de vivre que dépeindre la violence, le désespoir ou la pire des noirceurs. J’ai en outre beaucoup apprécié l’angle sous lequel il aborde la question maintes fois rebattue du paradoxe temporel. Un roman à lire absolument.
Toutes ces raisons pour lesquelles King est un de mes écrivains favoris. j'ai tout aimé de lui.
Et j'ai enfin commencé 22/11/63 qui me promet quelques cernes dus au manque de sommeil !
Bonjour Armalite, tu l'as lu en anglais ou en français ? C'est pour savoir si la traduction vaut le coup 🙂 Des années que je n'ai plus lu King, et là tu me donnes envie de m'y remettre !!
Je l'ai lu en français, on m'avait dit que la VF était mauvaise mais ça allait à peu près, cependant je crois que je lirai mon prochain King en VO pour apprécier son style paraît-il remarquable.
Je l'ai lu l'an dernier, mon premier King, et je l'ai adoré. Il fait partie de ces livres qui nous habitent longtemps après les avoir fermés. La façon dont il dépeint la douceur de vivre de cette époque m'a rendu nostalgique. Sans compter l'aspect suspense, va-t-il y arriver ou pas, et si oui, quelles conséquences. Malgré tous les livres de ma PAL, j'ai très envie de m'y replonger.
J'ai l'intention de le lire mais quand je l'ai vu (et soupesé!) à la Fnac,je me suis dit que je l'apprécierai mieux téléchargé! j'ai horreur de me trimballer une brique dans mon sac à main!
merci pour ta réponse Armalite 🙂
Il semblerait qu'il y ait une faille spatio-temporelle au début de ton troisième paragraphe, hier je lisais tranquillement ton post et 22/11/63 vient de tomber dans ma boîte au lettres…???