La semaine dernière, j’ai fait mes comptes prévisionnels jusqu’à la fin de l’année, et j’ai pris un peu peur. Alors que je vais bosser à un rythme normal pendant cette période et que je n’ai pas de grosse dépense exceptionnelle planifiée, je vais devoir, pour ne pas piocher dans mon épargne, réduire de 20% le budget que je m’alloue habituellement pour tout ce qui ne fait pas partie de mes frais incompressibles. Certes, ça me laisse encore la possibilité de commander quelques bouquins, de manger au resto une fois de temps en temps et de boucler les city trips prévus sans devoir dormir sous les ponts – pas de quoi pleurer sur mon sort, donc, loin de là.
Mais je suis frappée par la baisse de mon niveau de vie depuis 2011. Il y a 3 ans, je dépensais sans trop compter (je n’ai jamais eu des goûts de luxe, mais je multipliais volontiers les petits et moyens achats), et j’arrivais encore à épargner 10% de ce que je gagnais. Depuis, je me suis lancée sur la voie du minimalisme; j’achète de moins en moins de choses et… plus moyen de mettre un seul centime de côté. Il faut dire que, même si je bosse toujours autant, mes revenus ont baissé de 15% durant cette période – et c’est sans compter l’inflation.
Du coup, alors que j’ai toujours tenu mes comptes scrupuleusement mais sans entrer dans les détails, j’ai eu envie de voir comment, sur un mois, se décomposaient mes dépenses non-essentielles: en gros, celles que je fais pour mes loisirs et éventuellement mon habillement. D’habitude, je me contente de ne pas me mettre à découvert. Là, je voudrais faire une analyse poste par poste pour voir où je pourrais rogner en cas de besoin. Je veux dire, j’en ai bien une vague idée, mais j’aime les chiffres et les objectifs concrets. Si je me dis: « Tu devrais manger dehors moins souvent, et mollo sur les achats de livres », ce sera beaucoup moins efficace que, par exemple: « Deux restos par mois et 80€ de budget bouquins, point ».
J’ai eu la chance de connaître une longue période assez faste sur le plan professionnel et financier. Mais je sens qu’elle touche à sa fin. D’une part, la conjoncture économique est vraiment mauvaise pour le secteur de l’édition, et un redressement dans les années à venir paraît très peu probable pour la chair à canon dont je fais partie. D’autre part, mon cheminement personnel m’incite à rechercher plus de temps libre pour des activités peu ou pas rémunératrices. Il est donc temps de resserrer les boulons de manière consciente, c’est-à-dire, de sélectionner les dépenses qui en valent encore la peine et celles que je peux contourner (par des emprunts, du troc…) ou éviter sans trop me frustrer. Un état des lieux préalable est une étape indispensable. Bilan en fin de mois.
Je souris en lisant ton article car je fais comme toi depuis quelques mois. Chaque début de mois, je m'alloue un budget et suis au centime près les dépassements en tous genres. Je me rends compte que je dépasse toujours, mais au moins les dépassements sont maîtrisés. J'avoue qu'il m'arrive d'être fatiguée d'être aussi près de mes sous mais la conjoncture ne me laisse pas le choix.
Bonjour! Je vois ce que tu veux dire… Pour ma part, j'avais tenté l'expérience, les deux gros postes de dépense hors dépenses incompressibles étant les bouqiins et les restau/cafés. J'ai cessé d'acheter des livres deux mois durant, me tournant vers la bibliothèque. Je n'ai pas senti de réelle différence, alors que je suis une grosse lectrice, car je crois que je faisais glisser mes dépenses ailleurs sans bien m'en rendre compte. J'avoue que je n'ai pas approfondi, ayant jugé que les livres étaient de toute façon une dépense essentielle (la mauvaise foi). En revanche, côté restau et cafés, c'était concluant: même en allant dans des restau pas chers, ça file vite, deux trois fois par semaine, cela représente une somme, quant aux cafés, ils te vident vite le porte-monnaie… Aujourd'hui je fais attention à cela, même si je dois encore manger à l'extérieur souvent (et ce n'est pas remboursé par le boulot), et j'évite les cafés dans ma ville la plupart du temps. C'est un crève-coeur, mais comme j'ai moins de temps qu'avant, ça va. En revanche, pour éviter ma déconvenue "où sont passés les sous que je laissais à la librairie?", je te suggère de quantifier l'argent sauvé et de le mettre sur un autre compte ou dans une tirelire illico, ce sera plus clair et utile! J'espère que ça marchera sans trop te priver de bons moments.
Ton initiative m'inspire ! Je m'attends à vivre une réduction assez importante de mes revenus dans les mois qui viennent et, même si Monsieur a eu une grosse augmentation récemment, je pense que notre pouvoir d'achat va en prendre un coup (quelle idée de faire un gamin, aussi…).
J'attends de voir ce que donnera ton expérience, et je t'emboîterai peut-être le pas (ce qui s'avérera difficile, car j'ai horreur de faire mes comptes).
Il existe de très bons logiciels de traitement de comptes.. Tu peux y entrer toutes tes dépenses et voir mois par mois quels sont tes principaux postes de dépenses… Je pense à Money par exemple qui dans le genre est vraiment très bien ^^
Bonne journée !
Je suis assez allergique aux logiciels de tout poil…. Je fais encore ma comptabilité professionnelle à la main, dans un cahier à tête paresseuse 😀
Voilà une excellente idée, je devrais faire pareil !
Inspirée moi aussi.
Dès maintenant et pour une année au moins, nous allons devoir absorber une augmentation significative de nos frais incompressibles. Or ma "gestion" habituelle est très… hum… aléatoire – même si je prends garde à ne pas me mettre à découvert.
Or là, si nous voulons pouvoir encore nous faire plaisir en famille (un resto de temps en temps, des vacances), il va falloir être inventif.
Alors oui, plus que jamais, vive le troc et les échanges de services.
Une question qui va te sembler idiote (ou tout au moins naïve): pourquoi le secteur de l'édition est-il en crise? quand je suis passée à la Fnac samedi,j'ai vu DES TONNES de nouveaux livres pour la rentrée: romans,biographies,polars,essais politiques,témoignages etc etc et DES TONNES de gens dans ce rayon.J'ai l'impression que les livres se vendent bien…quand aux livres numériques,les traducteurs seront toujours indispensables,non?
Sinon, je me dis que tu pourrais aussi t'inspirer du principe du kakebo. J'avais trouvé que celui de dominique Loreau ne convenait pas exactement à ma vie, mais c'est possible de s'en inspirer pour faire quelque chose de sympas. Et sur papier:) (j'ai le même problème avec les logiciels de compta: y'en a de vraiment très bien conçu, mais je n'aime pas. Du tout.
Anneso: nos droits sur le numérique sont misérables, une vraie escroquerie. Et oui, il y a beaucoup de livres qui paraissent, mais chacun d'eux se vend de moins en moins.
Le fait de mettre sur papier m'a permis de me rendre compte que je pouvais raboter certaines de mes dépenses. Pourtant, j'aime bien les gadgets technologiques. Du coup, je fais toujours mon petit bilan de fin de mois (d'ailleurs, il est temps que je m'occupe d'août), limite avec un camembert si j'avais encore un compas.
Je me fixe des limites par poste de dépenses (comme beaucoup ici, mon argent va dans les restos et les livres) et même si ce n'est pas parfait, ça marche un peu.
Enfin, si je peux me permettre, pour la trad : si tout le monde pouvait penser que la traduction était utile (ou juste que ce n'est pas une corvée à faire faire en fin de chaîne !)… Mais non, la traduction telle que je la vis n'a rien de l'activité solitaire et littéraire, elle est un peu littéraire certes, mais surtout, très industrialisée, très informatisée, très peu glamour de l'image que l'on pourrait s'en faire.
Tu veux pas analyser mon budget dans la foulée ? Je suis numérophobe ^^