J’aurais voulu appartenir à la génération de mes parents

Mes parents sont nés juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. 
Sans diplôme, ils ont tous deux rapidement trouvé un emploi dans la fonction publique qu’ils ont conservé jusqu’à leur retraite. 
Ma mère a profité du droit de vote, de la pilule. Elle a eu la possibilité de travailler, et si elle avait voulu divorcer, elle aurait pu le faire sans être mise au ban de la société. 
A côté de ça, leurs salaires de petits fonctionnaires suffisaient à faire vivre correctement une famille de quatre personnes. Nous ne partions pas en vacances dans des lieux exotiques, et nous ne faisions pas de sorties coûteuses, mais cinq ans après leur mariage, mes parents étaient propriétaires de leur logement. Ils n’ont jamais eu à souscrire d’autre crédit qu’immobilier ou automobile, et jamais été à découvert non plus. 
Ils n’ont pas vraiment eu besoin de flipper à propos du réchauffement climatique ou des accidents nucléaires de plus en plus nombreux et de plus en plus graves. Ils n’ont pas eu à se méfier du contenu de leur assiette, pas dû se boucher les oreilles pour rester sourds aux sirènes de la consommation à outrance, pas su que l’espérance de vie en bonne santé commençait à diminuer sérieusement. 
Moi, je suis née au début des années 70, et le seul avantage que j’y vois, c’est que j’ai internet. 

17 réflexions sur “J’aurais voulu appartenir à la génération de mes parents”

  1. Je suis bien d'accord ! J'ai lu dans un magazine "bio" que la vaccination massive ne serait pas étrangère à la diminution de l'espérance de vie… -sic-
    Une étude a été faite comparant des enfants vaccinés à d'autres qui ne l'étaient pas. Ces derniers étaient beaucoup moins malades, notamment moins de cancer…

  2. Bonjour Armalite,
    ça fait un bon moment que je lis le blog (que j'adore) et je n'ai jamais encore commenté, bien que beaucoup de tes billets m'aient touchée personnellement…
    Bref, je profite de celui-là pour me lancer: je suis bien d'accord, mais en même temps, cette rupture que nous vivons, qui nous laisse entrevoir la catastrophe imminente, peut-être que nous pouvons la voir comme une chance d'agir, de changer, d'inventer? je ne sais pas, peut-être que je vois juste les quelques gouttes qui reste au fond du verre (qui n'es plus à moitié plein depuis bien longtemps)…au moins ça m'aura donné l'occasion d commenter!

  3. Nairo: Je ne comprends pas qu'une publication sérieuse puisse attaquer la vaccination qui a sauvé des millions de vies… On entend récemment toute sorte de conneries à ce sujet, notamment qu'elle serait responsable de l'autisme. Mais je ne vois pas comment sauver autant de vies d'enfants pourrait aboutir à une baisse de l'espérance de vie (d'autant que ce qui diminue, c'est l'espérance de vie en bonne santé: pas tout à fait la même chose, donc.) Un article en anglais très intéressant au sujet des âneries racontées sur la vaccination: http://www.iflscience.com/health-and-medicine/dear-parents-you-are-being-lied

  4. Si j'étais né à la même génération de mes parents …
    – mon frère n'aurait plus que 8 ans à vivre
    – moi même je viendrais de finir une carrière de marin au cours de laquelle j'aurais été irradié ce qui aura transformé littéralement mon patrimoine génétique et je découvrirais bientôt ses ravages sur la santé de mes enfants et sur la mienne car…
    – je n'aurais plus 26 ans à vivre et je ne connaitrais pas les enfants de mes enfants…
    Alors oui cette génération avait des facilités pour l'emploi, mais par pitié n'oubliez pas les progrès que la médecine a fait depuis. Il y a des ratés, il y en aura tjs mais si on vit plus vieux aujourd'hui, si on peut espérer voir naître et grandir les futures générations c'est bien grâce aux progrès de la médecine et de la recherche.

  5. Hum, c'est tentant de penser ça, en ces temps plus que troublés… mais n'est-ce pas idéaliser le temps passé ? Chaque génération a eu ses soucis ets es problèmes, oubliés (ou méconnus) ensuite. Je ne suis pas certaine que j'aurais aimé être de la génération d'après-guerre, où il fallait tout reconstruire, où il y avait tant de traumatismes à gérer… Dans ma famille, cela n'a pas été si rose.

    En revanche, je suis totalement d'accord avec toi en ce qui concerne la vaccination. Bien sûr qu'elle comporte quelques risques – rien n'est anodin- mais autant supprimer tous les médicaments de crainte des effets secondaires, dans ce cas… et où en reviendrions-nous ? A une époque où la mortalité était extrêmement plus élevée, et l'espérance de vie bien plus réduite… n'en déplaise aux "anti" de tout poil. Prétendre limiter la vacciantion sous prétexte que parfois elle est mal supportée, c'est oublier les millions de vies sauvées en regard…

    Quant à l'espérance de vie… elle est suffisante, à notre époque, non ?

  6. Isa, nous n'avons jamais parlé des vaccins ensemble, mais on pourra un jour, si tu le souhaites. Mon oncle est resté lourdement handicapé suite à la vaccination de la variole, et mon frère a failli subir le même sort. Toi qui t'intéresse au contenu de ton assiette, je pense que tu serais intéressée (et probablement horrifiée) de découvrir le contenu des vaccins. Si j'arrive à remettre la main sur un des vieux articles qui m'avaient absolument épouvantée il y a quelques années, je te le ferai passer.
    Après, comme tu le sais, je respecte l'opinion de chacun. J'aimerais juste qu'on nous laisse libre de choisir si on souhaite ou pas s'inoculer des produits potentiellement plus dangereux que bénéfiques.
    Quand Kelian avait 4 mois et qu'il a commencé ses bronchiolites à répétition qui se sont finis en pneumopathie, sais-tu ce que notre homéopathe a commencé par faire ? Il a "déprogrammé" à l'aide de l'homéopathie le vaccin qu'on fait dans les premiers mois suivant la naissance…
    Bref, encore une fois, j'aimerais qu'on soit libre de notre corps et de nos choix. Si le vaccin protège les personnes qui sont vaccinées, alors celles qui ne le sont pas ne devraient pas pouvoir mettre les autres en danger, n'est-ce pas ?

  7. (Et sinon, je suis entièrement d'accord avec ton article et je me fais souvent la même réflexion !)

  8. angeledubal: le problème, c'est que pendant que la médecine fait des progrès, les facteurs de cancers environnementaux se démultiplient (pour ne parler que d'eux). L'espérance de vie en bonne santé baisse désormais – et moi, vivre vieille en mauvaise santé, ça ne m'intéresse pas spécialement.

  9. Je dirais plutôt qu'à cette génération, ceux qui n'ont pas flippé ont foncé un peu aveuglément en considérant que s'il y avait des progrès, tout était forcément progrès. Les quelques originaux qui achetaient du riz complet bio et s'opposaient au nucléaire (considéré comme tellement plus sain que le charbon, à l'époque) se faisaient regarder de travers, c'est sûr. Et puis les crises pétrolières, Amoco Cadiz, Three Mile Island, c'était dans les années 70, tout ça. La génération du baby-boom aurait pu avoir l'occasion de s'inquiéter pour l'avenir.

    Par ailleurs, c'est sûr qu'à l'époque, on trouvait du travail si on voulait travailler, et si on achetait une yaourtière Seb orange, elle était partie pour 40 ans plutôt que 4.

  10. Hum, pas franchement tentée par la vie à l'époque de mes parents. Surtout depuis que j'ai vu la gueule de leur salle de bains dans les années 60 sur des photos 🙂
    Blague à part, si j'étais née 30 ou 40 ans plus tôt, j'aurais sans doute dû nier une partie de moi, me forcer à épouser un mec et pondre des mômes sans avoir trop le droit de me poser de questions. Et me taper un boulot chiant, jouer à la bonne petite ménagère, peut-être devenir mère au foyer et bien rester dans le rang en fermant ma gueule (je n'aurais jamais eu le cran de me rebeller contre le système très patriarcal de l'époque).
    Puis flipper quand mes gosses seraient devenus grands et devraient se coltiner le monde actuel que j'aurais aidé à créer en m'étant jetée à fond sans sourciller dans la société de consommation rêvée par les 30 glorieuses.
    Mouais 🙂

  11. Bien sûr il y a eu des améliorations sociales. Mais pas dans tous les domaines. Le droit à l'avortement est de plus en plus remis en cause, la culture du viol de plus en plus virulente…

  12. Je ne suis pas vraiment d'accord…

    Je me suis mariée en 2007, nous sommes propriétaires depuis 2013. Mis à part le crédit de la maison nous n'avons aucun autre crédit. Il n'y a qu'un seul salaire (qui n'est pas mirobolant sans être franchement miséreux) et nous ne sommes jamais à découvert…. Donc pour ces points là, je ne suis pas sûre que vivre dans les années 70 m'aurait davantage plu. (Sauf pour le taf…je suis au chômage depuis un an)

    Après effectivement, ils ne flippaient pas pour le contenu de leur assiettes ni pour le réchauffement climatique ou pour le nucléaire mais si NOUS on flippe maintenant c'est aussi parce que EUX n'ont pas assez flippé à leur époque…

  13. Oui, le droit à l'avortement est remis en cause… mais il existe tout de même. Je ne suis pas sûre que j'aurais apprécié de suivre le combat de Simone Veil à l'époque, tellement elle s'en est pris dans la tête. Quelle violence !
    Quant à la culture du viol, elle est surtout aujourd'hui nettement plus visible – même si certains continuent de nier son existence – là où il y a 30, 40 ans, si la notion n'était pas connue, la culture de la femme qui doit fermer sa tronche et tout accepter sans broncher, sans notion de consentement, ne pouvait être remise en question. Je me souviens il y a quelque temps avoir entendu à la radio le témoignage pré-période pilule d'une femme désespérée par ses grossesses successives, qui ne voyait plus comment faire pour éviter d'être encore enceinte sans que son mari ait envie d'aller faire mumuse ailleurs. C'était terrible.
    Je pense qu'à cette époque, oui, j'aurais certainement gagné en "sécurité" d'esprit, par rapport à l'emploi, à la pollution, toutes ces questions qui nous envahissent aujourd'hui. Mais je préfère ma liberté actuelle, née de ces questions, à ma possible sécurité (aveugle) de l'époque.
    (N'empêche que je comprends ce que tu veux dire, hein :))

  14. J'aurais voulu appartenir à la génération de tes parents. Et puis revenir. Pour pouvoir écrire ma thèse avec beaucoup plus d'aisance et de connaissances MAIS avec le recul suffisant. Et pouvoir mieux participer à relater tout ce que cette période avait à la fois de génial et de d'horrible 🙂

  15. A l'époque de les parents, mon père était le seul à pouvoir faire des études et porter sur ses épaules le sort de la famille. A l'époque de mes parents le mariage interracial était encore mal vu. Ma mère a du se battre avec ma grand-mère pour lui faire comprendre ses sentiments. Mais c'est vrai qu'à l'époque de mes parents il y avait énormément d'opportunités. Ils ont quitté l'Europe pour l'Afrique qui offrait des possibilités énorme. Aujourd'hui les possibilités sont restreintes par les différentes guerre. Il y avait du bon à l'époque de mes parents et d'autres choses moins positives contre lesquelles ils ont du se battre. Alors je préfère vivre à mon époque et comme eu me battre pour pouvoir dire plus tard ah le bon vieux temps;)

  16. Je me demande quand même s'il y avait une "culture" du viol. La mentalité est la même, mais il me semble qu'elle n'était pas portée aux nues de façon malsaine comme c'est le cas aujourd'hui.

    Je ne sais pas si j'aurais aimé vivre à l'époque de mes parents, qui sont au final sans pays natal (Chinois nés au Cambodge venus en France vers leurs 30 ans). L'époque me semble dorée, certes, l'insouciance ambiante devait être grisante. Mais comment ça se passait au quotidien, je ne sais pas.

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