Dark June

Ce mois de juin m’a épuisée nerveusement. 
Plusieurs nouvelles, d’abord d’ordre professionnel, puis de nature privée, m’ont plongée dans un abîme d’angoisse tel que je n’en avais pas connu depuis longtemps. J’ai passé des heures très noires enfermées dans ma propre tête, à me battre contre des catastrophes qui n’étaient pas encore arrivées et qui n’arriveront peut-être jamais. J’ai été peu présente sur le blog – or, quand je ne suis même pas en état d’écrire ici sur ce qui me tracasse, histoire de prendre un peu de recul et de bénéficier de regards extérieurs dédramatisants, c’est que ça va vraiment mal. J’ai repris des somnifères plusieurs nuits d’affilée. Au plus bas, je commençais à chercher un moyen indolore de me supprimer au cas où mes craintes se réaliseraient. 
Bref, ce mois que j’adore en temps normal a été un petit enfer personnel. Mais avec l’influence que la météo et la luminosité exercent sur mon moral, je ne veux même pas imaginer comment j’aurais réagi si les nouvelles incriminées étaient tombées en novembre. 
Je commence un peu à remonter la pente. C’est une lutte de tous les instants. Mon cerveau rationnel se rend très bien compte que mes réactions sont à la fois disproportionnées et improductives. Le problème, c’est que mon cerveau émotionnel, lui, nage en pleine panique, qu’il ne cause pas à mon cerveau rationnel et qu’il gueule beaucoup plus fort.
C’est quand même un peu décourageant de penser à tous les efforts que je déploie depuis plus de six ans pour retrouver un certain calme intérieur, et de me rendre compte qu’à la première tempête ils se font balayer comme des fétus de paille. Je vais continuer à chercher parce que je n’ai pas d’autre choix, et aussi parce que je déteste être incapable de me contrôler. Si je n’ai pas beaucoup d’indulgence pour les faiblesses des autres, je n’en ai carrément aucune pour les miennes. Parfois c’est fatigant, et parfois c’est la seule chose qui me tient debout. 
Trop occupée à lutter contre mes propres démons, je n’ai guère eu d’énergie à consacrer à autre chose ces dernières semaines. J’ai complètement délaissé mes objectifs, me contentant d’assurer le minimum syndical au niveau boulot et gestion du quotidien, m’autorisant à glander si ça pouvait me faire un peu de bien. Ca ne m’arrive pas souvent et je l’ai fait sans remords – il faut savoir réévaluer ses priorités en fonction des circonstances.
Mais maintenant, j’en ai marre d’être mal. Je suis soûlée de catastrophisme et suffisamment regroupée pour me reprendre en mains. J’ai reçu aujourd’hui une chouette nouvelle professionnelle et, bien qu’elle n’ait pas vraiment d’incidence sur les choses qui me tracassent dans ce domaine, j’ai envie d’y voir un signe que je m’en sortirai. Je recense les pistes susceptibles de m’aider à éviter un drame; je liste les solutions potentielles ou les moyens de gérer la crise. Ca ne me servira peut-être jamais, mais ça me rassure en me donnant l’impression que je ne suis pas totalement impuissante.
Et puis surtout, je tente de me focaliser sur toutes les belles choses que je peux encore faire, là maintenant, au lieu de me pourrir la vie par anticipation. Ce matin, j’ai organisé pour dans 15 jours une très excitante activité de groupe sur Paris (non, pas une soirée en boîte à partouze, bien que Chouchou ait dit: « Au pire, on pourra toujours faire des Instagram » et qu’une des amies qui nous accompagnera ait aussitôt répliqué: « N’oublie pas ton Totoro »). Ce week-end, je participe à un stage de reliure, activité à laquelle je mourais d’envie de m’initier depuis une éternité. Chouchou va bientôt toucher sa première vraie paye de l’année, et on va pouvoir organiser notre voyage à Copenhague en septembre. Je veux profiter des longues journées d’été pour aller boire des mojitos à l’Amour Fou, bouquiner en terrasse, exhiber mes orteils vernis dans des sandales, faire du yoga dans le jardin de Claudia… et le plein de vitamine D en prévision de l’hiver qui, au sens propre comme au sens figuré, arrivera toujours trop tôt.

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9 réflexions sur “Dark June”

  1. Chère Armalite, je te vois remonter la pente et je m'en réjouis. Si l'angoisse n'est pas mortelle, elle est épuisante ! Repose toi beaucoup et surtout, fais toi plaisir.
    Ps : je n'ai pas encore commencé le livre que j'ai gagné…trop prise par le boulot. Je me le garde comme praline pour mes vacances.
    je t'embrasse et te souhaite beaucoup de lumière!

  2. Courage ma belle, je ne suis pas beaucoup plus vaillante que toi ces derniers temps mais je te soutiens de loin ! <3

  3. Bonjour,
    Je te conseille vraiment de visiter le site deploie-tes-ailes.org car je connais très bien ce dont par où tu passes et j'ai trouvé dans ce site et grâce aux personnes qui animent le forum, non une solution définitive mais bien une "boîte à outils" indispensable et efficace pour affronter les démons de l'anxiété et de la dépression. Bon courage !

  4. "C'est quand même un peu décourageant de penser à tous les efforts que je déploie depuis plus de six ans pour retrouver un certain calme intérieur, et de me rendre compte qu'à la première tempête ils se font balayer comme des fétus de paille." => peut-être est-ce par ce que tu ne construis pas un barrage mais des outils (et sera effectivement toujours plus difficile de revisser un boulon par grand vent et mauvaise visibilité) ?

    Je manque de mots-perches pour t'aider à sortir de là, je comprends que c'est une lutte interne. Alors je te souhaite ténacité et éclaircie et ajoute un regard extérieur qui enfonce le clou: effectivement la vitamine D brille pour tout le monde dehors, viens, c'est chouette 🙂
    Des bises

  5. Je voudrais embrayer sur ce que dit Ness. Peut-être que ces efforts se font balayer à la première tempête, mais est-ce qu'ils ne se reconstruisent pas beaucoup plus vite qu'avant ? c'est en tous cas une chose que je remarque chez moi. Et puis là, tu écris ce billet qui montre bien que tu es à nouveau sur une pente ascendante. Profite de l'été, des longues journées, bois des mojitos (et découvre aussi d'autres cocktails 😉 ) !

    Et sinon, je ne sais pas si tu connais http://tinybuddha.com/blog-posts/ ? Je trouve que leurs conseils quotidiens apportent souvent des sujets de réflexion et des conseils à adopter au jour le jour.

  6. Je connais bien aussi ces périodes plus sombres, mais peut être que ce qui te manque c'est une façon correcte de gérer les périodes de crise (en plus de c que tu fais qui te permets de diminuer ton anxiété au jour le jour)?

  7. C'est épuisant d'angoisser pour tout, tout le temps, pour les broutilles comme pour les choses les plus graves ! Mais le dire sur blog, je crois que ça amplifie le message du cerveau rationnel qui lutte pour se faire ensemble. Et puis là on voit que tu remontes la pente ! Donc, cocktails, bons bouquins en terrasse, ça me semble une bonne idée. (Et Copenhague aussi.)

  8. Bon courage, je connais ce que tu traverses ! Tu as de bons outils pour t'en sortir, tu es une battante. Je t'envoie mes meilleures pensées…et te souhaite un mois de juillet lumineux et serein.

    Bises du bout du monde,

  9. Bon courage à toi, je te souhaite de continuer à remonter la pente.
    Ici non plus, ce ne fut pas un mois fantastique, mais il y a de belles éclaircies 🙂

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