
Assez peu amatrice de cinéma en général, je n’ai pourtant pas manqué un seul film de Wes Anderson depuis « The Royal Tenenbaums ». J’ai même acheté la plupart d’entre eux en DVD. J’aime l’univers de ce réalisateur, ses visuels très soignés et toujours un peu désuets, ses personnages dépressifs et vaguement ridicules, sa narration en voix off, sa famille d’acteurs que l’on retrouve à chaque fois, la musique d’Alexandre Desplat qu’il utilise comme accompagnement sonore. Aussi attendais-je avec impatience la sortie de « The Grand Budapest Hotel », dont la bande annonce m’avait mis l’eau à la bouche.
En 1932, M. Gustave règne sur le Grand Budapest Hotel, palace rose kitchissime niché au coeur des montagnes de la république imaginaire de Zubrowka. Ce concierge apprécié de tous a un don pour satisfaire les désirs de ses hôtes, surtout lorsqu’il s’agit de vieilles dames riches et esseulées. Un jour, l’une d’elles décède en lui léguant un tableau hors de prix. Son fils contestant le testament, M. Gustave dérobe « Le jeune homme à la pomme » avec l’aide de son jeune protégé Zéro. Poursuivis par un tueur, ils s’enfuient alors que des militaires vêtus de noir commencent à envahir le pays…
C’est la première fois, me semble-t-il, que Wes Anderson parle d’autre chose que des problèmes nombrilistes de ses personnages pour inscrire leurs déboires dans un contexte historique dramatique. Sans doute était-ce censé donner de l’ampleur à son film. Et d’une certaine façon, j’avoue que c’est assez réussi. Sur un plan formel, « The Grand Budapest Hotel » est parfait. Je n’ai pas une seule chose à lui reprocher. Pourtant, il ne m’a pas touchée moitié autant que les autres films du réalisateur (à l’exception de « Fantastic Mr Fox », que je trouvais également irréprochable mais pendant lequel je m’étais ennuyée). Je l’ai vu sans déplaisir, mais sans émotion non plus.
Tout pareil: grande fan de Wes Anderson depuis les Tenenbaum, je ne rate aucun de ses films, mais quand j'a vu celui-ci, il y a des moments où je me suis franchement ennuyée (j'ose à peine le dire, tellement je vénère maître Wes)… Il manque un petit quelque chose, un je ne sais quoi, qui aurait rendu les personnages réellement plus attachants. Certains personnages sont totalement clichés, on n'y croit pas, alors que d'habitude ses personnages sont toujours si intéressants. Ca reste un film à l'esthétique sublime, mais il manque quelque chose.