L’année a commencé sous le signe des restrictions budgétaires.
Chouchou vient de s’installer en indépendant. Il a passé le plus gros du mois à peaufiner son projet et commence juste à chercher des missions. Son dernier jour de boulot payé, c’était fin décembre.
De mon côté, pour la première fois depuis très longtemps, je n’ai guère qu’une visibilité professionnelle à 6 mois. Je pense pouvoir boucler l’année sans trop de problèmes, mais de mon point de vue, tant que ça n’est pas signé, ça n’est pas signé. Et entre les vacances de Noël et l’allongement généralisé des délais de paiement, je n’ai pas touché le moindre cent depuis fin novembre (alors que j’ai bossé comme une brute pendant la même période). Oh, je sais que les sous vont finir par rentrer, mais en attendant, je vis sur mon Livret A.
Donc, on fait gaffe.
Pas de restos depuis le début de l’année. Pas de sorties ruineuses genre l’expo Lego. Pour la première fois depuis qu’on se connaît, aucun voyage de prévu pour cette année, même si on espère que ça viendra.
Je ne vais pas dire qu’une petite partie de moi n’est pas frustrée. Sans avoir des goûts dispendieux, je n’ai guère eu à compter depuis fort longtemps. Et même si je n’ai jamais perdu de vue le fait que c’était une sacrée chance, je m’y suis un peu habituée. Je meurs d’envie de retourner à Copenhague et en Islande, de faire enfin le road trip californien dont nous parlons depuis notre dernier grand voyage au Japon en 2010, de découvrir Tallinn et Edimbourg, de rendre visite aux copines en Gruyérie…
Mais bon, pour le moment, ça n’est pas possible, et ça n’est pas si grave.
Au lieu d’aller au resto, nous testons des tas de recettes végétariennes délicieuses. Tous les jours ou presque, je nous prépare un nouveau jus de fruits et de légumes – enfin, je nous préparais: notre centrifugeuse vient de rendre l’âme, et ce n’est pas vraiment le moment d’investir dans un modèle plus haut de gamme.
Le week-end, au lieu de bruncher ou d’aller nous promener par monts et par vaux, nous profitons de notre abonnement annuel (déjà payé) à la salle de sport. Piscine pour moi, vélo pour Chouchou, sauna pour tout le monde. Puis retour à la maison et écriture-broderie d’un côté de la table, dessin-méditation de l’autre. Le soir, nous nous blottissons sous une couverture pour regarder des films téléchargés sur internet DVD. Le mercredi après-midi, ma demi-journée de RTT auto-proclamée, plutôt que de faire les soldes, je bouquine dans un salon de thé. Au fond, ça ne tombe pas si mal avec la météo froide et pluvieuse de janvier qui incite fortement au cocooning.
Nous ne manquons de rien, et surtout pas d’imagination pour embellir notre quotidien quelles que soient les circonstances. Nous savions depuis un moment déjà que 2014 serait une année de transition, et que ça impliquerait de réviser notre train de vie à la baisse, au moins temporairement. Ce qui colle pile poil avec ma démarche de simplification et de déconsommation.
Je le disais récemment à mon amie Isa dont la situation actuelle est comparable à la mienne (et qui vit ça de la même façon décontractée): on ne peut pas empêcher les événements malheureux ou les revers de fortune. Mais on peut choisir la façon dont on y réagit pour en souffrir le moins possible, voire pour en retirer quelque chose de positif.
Je comprends ta démarche et tes derniers mots me touchent tout particulièrement. J'essaie de faire ka même chose, bien que ça ne doit pas toujours facile.
Pour ce qui est des économies, j'essaie de me réfréner là où le bât blesse : je n'ai pas encore réussi à cesser tout shopping, mais je suis parvenue à acquérir tout ce que je briguais uniquement en soldes, la plupart à -70%. Attendre jusqu'aux soldes (privées et "publiques") est déjà un grand progrès pour moi.
Courage pour cette période de transition, même si je trouve qu'effectivement vous vous y adaptez très bien.
Gros bisous !
C'est un peu la même chose chez nous… suite au licenciement du barbare et à sa nouvelle activité en tant qu'indépendant, c'est un peu la panique du côté finances… il faut dire que, même si on vit normalement, c'est vrai que jusqu'ici, sans exagérer, on ne devait pas faire attention non plus… bref, pour nous, un voyage est prévu à Pâques mais heureusement qu'il était prévu et payé à l'avance… et je t'avoue que je croise les doigts pour que son activité décolle… bon dimanche
J'espère pour vous que cette situation ne va pas durer longtemps. Je dois bien avouer que moi je suis un peu à bout et que tout conseil est le bienvenu.
En ce moment, c'est la crise pour tout le monde. Peu de secteurs et de foyer sont épargnés, et je pense que ça n'est que le début d'une transformation majeure de la société. On va tous devoir apprendre à vivre avec moins que ce qu'on a tenu pour acquis jusqu'à maintenant. Redéfinir nos priorités; être moins axés sur le matériel; consommer de façon plus débrouillarde et surtout, rechercher des satisfactions qui n'ont rien à voir avec ce que nous pouvons acheter.
Oui mais bon.J'avoue,malgré toutes ces pensées positives,je serais horriblement frustrée si je ne pouvais plus voyager,faut pas se mentir,déjà que je voyage quand même moins qu'avant,moins loin en tout cas (à cause du fric justement).
Anneso
Si on veut vraiment voyager, il existe des moyens de le faire pour pas trop cher. L'échange d'appartements, par exemple.
on voit par tes mots votre côté positif, pragmatique.
je vous souhaite bon courage pour les jours qui seront plus difficiles.
J'ai testé la réduction conséquente de mon train de vie. Eh bien, je dois avouer que ce n'était pas si terrible en fait, et que j'en tiré d'excellents enseignements. Seul le sujet des voyages est un peu embêtant, car j'aime beaucoup voyager, loin, et régulièrement ;). Mais cela m'a permis de redéfinir mes priorités, et je fais vraiment moins de shopping, j'en ai bien moins envie. Il y a beaucoup de satisfactions à avoir hors d'une "simple" consommation. Je préfère mettre mon argent dans des expériences que des objets, et acheter des choses dont j'ai vraiment envie, ou qui vont me servir pour des loisirs productifs. (Je vais préférer acheter du matériel de broderie plutôt qu'une énième petite robe) Et j'essaie de mieux consommer, de façon plus débrouillarde.
pas facile de se serrer la ceinture, même quand on décide de le faire
comme tu dis il faut savoir prendre les choses de manière à ce que cela fasse le moins de mal possible
Espérant que cette situation ne soit pas trop longue toute même pour vous deux
et que l'affaire de ton homme marche
🙂