« Venetian stories »

Parce que mon cerveau fonctionne parfois un peu bizarrement, pour le trajet en avion Bruxelles-Venise, j’avais emporté un roman dont l’action se déroule dans le TGV Nice-Bruxelles (celui que je prends une fois par mois, donc), et pour lire une fois sur place, j’en avais choisi un autre situé à Edimbourg. Le pire, c’est que quelques pages m’avaient suffi pour comprendre que je n’aimerais ni l’un ni l’autre. En sortant du musée Guggenheim dont la visite m’avait pas mal fait souffrir (je ne suis pas fan d’art moderne à la base, et j’avais trouvé cette collection particulièrement moche et déprimante), Chouchou a donc eu l’idée de m’offrir ce livre déniché dans la boutique du musée et écrit par la femme du curateur. 
« Venetian stories » n’est ni tout à fait un roman, ni tout à fait un recueil de nouvelles. Chacun de ses chapitres, portant l’intitulé d’une profession ou d’une occupation sociale, brosse le portrait d’un Vénitien d’origine, d’adoption ou même de passage. Nous suivons tour à tour un facteur, un architecte, une collectionneuse, une comtesse, un maçon, un touriste, le maire de la ville, un gondolier, une mère de famille… Ainsi Jane Turner Rylands nous présente-t-elle l’ensemble des facettes de la Cité des Doges, de la plus populaire à la plus huppée. Sa vraie bonne idée, c’est de faire s’entrecroiser les trajectoires de tous les personnages, de sorte que l’histoire des uns éclaire celle des autres, et que le dernier chapitre referme la boucle d’une manière joliment ironique. Si son style m’a paru appliqué, parfois à la limite du scolaire, j’ai apprécié les quelques retournements de situation dont elle sait ne pas abuser et dont l’esprit rappelle un peu les romans d’Edith Wharton.

Pour le reste, c’était un vrai bonheur de découvrir « Venetian stories » alors que je me trouvais très exactement aux endroits évoqués par l’auteur, ou que j’y étais passée un peu plus tôt dans la journée. Cette complémentarité lecture/voyage m’a enchantée au point que j’envisage la création d’une liste de romans à lire pendant qu’on séjourne dans telle ou telle ville…

 Dans la cour du Palais des Doges

Au café Florian

3 réflexions sur “« Venetian stories »”

  1. Voilà un post totalement en phase avec ce que je vis en ce moment. je suis à Berlin depuis 1 an et demi et je suis complètement tombée amoureuse de cette ville.
    La libraire française propose une sélection d'ouvrages dont l'action se déroule à Berlin et je me régale à parcourir la ville en même temps que les personnages principaux. Je découvre le Berlin des années 30, Berlin entre 39-45 , Berlin dans les années 80… fascinant vraiment.
    J'ai terminé récemment 1000 jours à Venise (merci Armalite :-)) et je m' y rends à la fin du mois.. il aurait droit à une belle place dans la liste.
    C'est un belle idée !

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