« L’éveil de mademoiselle Prim »

Pour me vendre un bouquin dont je n’ai jamais entendu parler, c’est très simple, il suffit de mettre des livres sur la couverture et de me dire que ça se passe dans une bibliothèque ou une librairie. Si en plus, on me promet un feel-good book, je ne peux absolument pas résister quel que soit l’état de ma PAL et de mes finances. 
« Cherche esprit féminin détaché du monde. Capable d’exercer fonction de bibliothécaire pour un gentleman et ses livres. Pouvant cohabiter avec chiens et enfants. De préférence sans expérience professionnelle; Titulaires de diplômes d’enseignement supérieur s’abstenir. »
Mademoiselle Prim ne répondait qu’en partie à ce profil: bardée de diplômes et sans aucune expérience des enfants et des chiens. Elle est engagée et, après quelques heurts avec son employeur, un homme aussi intelligent et cultivé que peu délicat, elle découvre le style de vie et les secrets des habitants de Saint-Irénée d’Arnois. Mademoiselle Prim tombe très vite sous le charme de ce village hors normes où les voisins s’adonnent à leur passion et où l’intérêt de la communauté prédomine. Pour eux, le temps n’a pas d’importance et la littérature ne sert qu’à s’épanouir…
Si j’ai lu très vite ce premier roman de l’Espagnole Natalia Sanmartin Fenollera, je l’ai aussi refermé avec des sentiments partagés. De « L’éveil de mademoiselle Prim« , j’ai apprécié la peinture de Saint-Irénée d’Arnois, village à l’atmosphère douillette, bienveillante et cultivée où j’ai eu aussitôt envie d’emménager, le niveau de vocabulaire bien au-dessus de la moyenne (j’ai appris plusieurs mots!) et le fait que l’auteur flirte avec la possibilité d’une histoire d’amour pour finalement y renoncer d’une manière que j’ai applaudie à deux mains. J’ai moins aimé le personnage de mademoiselle Prim, dont la délicatesse anachronique qui m’avait séduite au premier abord se révèle au fil des pages une raideur de l’esprit assez peu sympathique, et certaines déclarations sur la condition féminine qui m’ont carrément fait bondir. Néanmoins, je prescrirais volontiers ce roman à qui cherche une lecture idéale pour accompagner un jour de neige, un feu de cheminée et une tasse de chocolat chaud.

8 réflexions sur “« L’éveil de mademoiselle Prim »”

  1. Je te conseille alors l'Amour est à lettre A de Paola Calvetti.
    La moitié du roman se déroule dans une librairie spécialisée dans les romans d'amour , à Rome et l'autre partie du roman à Belle île en mer..

    J'ai adoré 🙂 !

    Belle journée à toi Armalite.

  2. Tout aurait été parfait s'il n'y avait pas cette histoire de condition féminine.
    Et même si les côtés irritants ne sont pas prononcés, je sais que je me focaliserais dessus. 🙁

  3. C'est dommage, il avait l'air d'avoir du potentiel ce livre!

    C'est quoi alors, ton livre préféré avec-des-livres-en-couverture-qui-se passent-en-librairie/bibliothèque ? 😀

  4. bien en retard mais…j ai beaucoup aimé et eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises parce que elle dit de belles choses sur l art, la lecture, l amitié et tout ce qui compte vraiment quand on y pense. mais une question me taraude depuis que j ai ferme le livre pourquoi ''3'' ?

    je passais pour ce livre mais du coup je suis restée pour tout le reste aussi, j adore votre blog. merci d être là ✴✴✴

  5. Je l'ai lu hier … et en effet, il accompagne fort bien un lundi de Pâques pluvieux ! j'ai aimé aussi ce village hors du tems, ces discussions sur des sujets pointus qui ne donnent pas pour autant l'impression de nous donner des leçons (contrairement à "L'élégance du hérisson" ), cette façon de ne pas laisser les histoires d'amour sombrer dans les clichés attendus… mais je suis restée sur ma faim.

    D'une part, comme tu le dis, il est difficile de se prendre vraiment de sympathie pour mademoiselle Prim et son intransigeance, son refus de s'ouvrir à d'autres visions que la sienne… à tel point que j'ai été surprise chaque fois qu'on l'évoquait comme une jeune femme, tellement elle me semblait la "vieille fille aigrie" dans toute sa splendeur.
    D'autre part, j'aurais aimé aller plus loin, justement. Ce roman offrait beaucoup de possibilités, et les traits en ont été à peine évoqués.Tant de personnages à peine esquissés … comme une promesse non tenue.
    Cela fait son charme, sans doute, mais j'aimerais bien le relire réécrit par un auteur qui le mènerait plus loin, qui l'approfondirait – ou, qui sait, par le même auteur quand elle aura pris un peu de bouteille ! Il est vrai que c'est son premier roman…

    Bref, je reste sur ma faim, mais j'ai quand même passé un bon moment !

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