CHALLENGE ANTI-MOROSITE #28: Choisissez l’option aimante

Quand on n’a pas le moral, qu’on est stressé ou contrarié, on se dispute plus facilement avec nos proches pour des problèmes plutôt anodins à la base, mais qui répétés mois après mois finissent par nous faire péter les plombs. Or, il est assez rare que les éclats de voix, les larmes et les récriminations viennent à bout des difficultés. Ils ne font pas miraculeusement disparaître le trait de caractère qui nous énerve chez l’autre, et s’ils peuvent l’inciter à faire attention au comportement incriminé pendant quelque temps, il est rare qu’ils induisent un changement durable. 
Et si, au lieu de s’en prendre aux personnes auxquelles on tient le plus et qu’on devrait donc avoir à coeur de ménager par-dessus toutes les autres, on faisait un petit effort de lâcher-prise pour éviter de pourrir l’atmosphère? On a le droit d’être énervé par un conjoint qui abandonne constamment son linge sale par terre alors qu’on lui a répété 127 fois et sur tous les tons de penser à le mettre dans le panier. Mais exercer ce droit est-il vraiment productif? Cela vaut-il la peine de s’énerver pour si peu, alors que cinq secondes et demie suffisent pour ramasser soi-même le T-shirt et les chaussettes de l’autre? Je ne dis pas qu’il faut devenir la bonne de son conjoint; s’il vous semble que globalement les tâches ménagères sont mal réparties, cela mérite une petite (ou même une grande) discussion. Je parle juste des petites choses qui vous agacent de façon récurrente alors que si vous parveniez à les ignorer, elles n’auraient absolument aucun impact sur votre vie.
Confronté à l’une d’entre elles, choisissez l’option aimante. La copine avec qui vous aviez prévu de passer la soirée vous lâche au dernier moment pour un rendez-vous galant? Souhaitez-lui bonne chance, faites-lui promettre de vous raconter les détails croustillants s’il y en a, puis reportez la sortie quelques jours plus tard et profitez de votre soirée soudain libre pour rattraper votre retard de lecture ou de visionnage de séries télé. Vous n’en pouvez plus que votre mec raconte des blagues pourries ou fasse tout le temps des jeux de mots à deux balles? Souvenez-vous qu’à côté de ça, il est incroyablement attentionné, et fendez-vous d’un rire indulgent (ou attendri par sa nullité humoristique). Votre petite soeur a emprunté votre voiture neuve et vous la rend une superbe éraflure sur la carrosserie? Le mal est déjà fait et lui crier dessus ne servira à rien; réjouissez-vous plutôt qu’elle n’ait pas eu d’accident grave et dites: « Bah, c’est juste de la tôle ». Ou éventuellement: « Ben, ça te coûtera un baby-sitting samedi prochain! ». 
Encore une fois, il ne s’agit pas de devenir une carpette et de laisser votre entourage vous marcher constamment sur les pieds. Il s’agit de désamorcer une situation objectivement pas dramatique, et qui prendra des proportions injustifiées si vous vous abandonnez à votre colère. Si vous avez réellement des relations malsaines et déséquilibrées avec un ou plusieurs de vos proches, des mesures s’imposent. Mais si vous aimez sincèrement la personne concernée et n’avez pas de problème de fond avec elle… laissez filer. Elle vous en sera sans doute si reconnaissante qu’elle fera attention la prochaine fois, bien davantage que si vous l’aviez engueulée. Dans le cadre d’une relation intime, la plupart des gens réagissent beaucoup mieux à la carotte qu’au bâton. Montrez-vous indulgent même (et surtout!) si vous auriez le droit de vous énerver. Ne laissez pas des incidents mineurs vous pourrir le quotidien. Nourrissez une atmosphère aimante dans votre entourage proche. 

6 réflexions sur “CHALLENGE ANTI-MOROSITE #28: Choisissez l’option aimante”

  1. Arf ! J'aimerais être capable de ne pas me pourrir la vie avec ça. Par contre, j'ai un chéri en or qui me fait remarquer quand je suis énervée et que j'ai tendance à m'en prendre à lui pour des broutilles. Ça a le don de me calmer tout de suite ^^ Enfin, j'évite de passer mes nerfs sur lui dans ces cas-là.

  2. j'ai eu une amie très proche… le coeur sur la main très souvent mais ingérable à cause de la boisson… j'ai souvent "laissé pisser"… puis j'ai dit franchement quand elle faisait ou me disait une horreur… et puis, je me suis éloignée… parce que ce n'était plus possible pour moi. J'en arrivais à la détester… Aujourd'hui, on ne se voit quasi plus… il m'arrive d'en souffrir mais je ne pense pas que les choses changeront un jour… Bref, tout ça pour dire que tu as sans doute raison mais que, malheureusement, ce n'est pas toujours possible… parce que parfois, laisser aller devient vraiment destructeur… mais pour le linge sale du barbare, ça c'est gérable ^^

  3. De toute évidence, je ne parlais pas des problèmes graves comme celui que tu évoques, mais plutôt des petits agacements du quotidien qui montés en épingle prennent des proportions injustifiées.

  4. Un domaine où j'ai encore de sacrés progrès à faire, je l'avoue… Savoir ramener les choses à leurs justes proportions au lieu d'en faire des montagnes tout de suite… y compris avec mes propres insuffisances, d'ailleurs.

    Mais bon, j'essaie, j'essaie…

    Sinon, un moyen que j'ai trouvé, c'est de chercher une soupape… par exemple, plutôt que de risquer de m'énerver sur mon homme quand il rentre du boulot parce que j'ai râlé toute la journée sur ce qu'il avait fait ou pas fait, je lui écris une lettre reprenant tous mes reproches point par point… Ca fait du bien, et ensuite je peux jeter la lettre en question, en me rendant compte que la plupart des points ne sont pas si graves après tout… Et les choses importantes méritent une vraie discussion posée, non parasitée par des broutilles !

  5. Un billet qui m'inspire fortement, j'ai parfois vraiment du mal à maitriser ma colère pour des broutilles. Je me sens en plus souvent bête de sur-réagir, mon chéri me le fait remarquer et ça a le don de me faire monter dans les tours. Comportement inutile et contre-productif bien évidemment.
    D'autant que je n'ai pas de véritable raison d'énervement au fond, en effet. Je vais donc réfléchir à tes conseils et à ceux d'elmaya, j'aime beaucoup l'idée !

  6. Voilà quelque chose de difficile
    Avant j'etais qqn de tres aimante , patiente , toujours a me préoccuper de bien etre de autres et enfouir mon mal etre perso
    Et j'ai ouvert les yeux et j'essaye de laisser un peu plus libre court a mes émotions …
    Ton billet m'inspire aussi beaucoup car de ce fait maintenant j'ai plus de mal a gerer mon stress et quand j'arrive en sur dose je maîtrise moins bien ma colere et certains peuvent prendre pour des futilités lors d'une sur dose d'agacement
    Je dois trouver le juste milieu

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut