Où je tente d’être un proton

J’ai donc passé la journée dans le train, et bien que n’ayant presque pas dormi la nuit dernière (l’effet combo ronflements de Chouchou + peur de ne pas entendre le réveil ce matin), j’ai griffonné assez d’idées pour vous proposer tout un mois de challenge anti-morosité. Certaines doivent encore être travaillées, et je dois organiser l’ensemble de façon cohérente, mais je pense vraiment qu’il y a du potentiel. En arrivant chez moi, je me suis connectée sur mon blog et j’ai été ravie de constater que mon idée intéressait pas mal d’entre vous.
Puis j’ai ouvert mon courrier papier et électronique.
Oh, les impôts sur le revenu. +20% par rapport à l’an dernier, chouette! 
Oh, la taxe foncière. Et elle est à payer pour le 15 octobre cette année!
Oh, je n’ai toujours pas reçu le contrat pour le boulot que j’ai terminé le 8 août, et dont le commanditaire refuse obstinément de répondre à mes mails!
Oh, la personne qui m’a acheté 3 paires de chaussures chères sur eBay semble être un acheteur fantôme!
Je me suis dit que j’avais droit à une pizza tartiflette pour me consoler de mes malheurs. (Oui, il faisait encore 26° dehors à 19h, so what? Reblochon powa.)
Dring, dring!
« Désolé, on ne fait plus la tartiflette. »
A ce stade, quand même, j’ai soupçonné un complot.
J’ai respiré un grand coup histoire de faire redescendre ma tension qui se prenait visiblement pour la fusée Ariane. 
Je me suis dit que les impôts, c’était pas une surprise, que j’avais déjà calculé leur montant en février, et que si j’en payais beaucoup, ça voulait dire que je gagnais correctement ma vie. 
Je me suis dit que la taxe foncière, j’en étais redevable parce que j’avais la chance d’être proprio. 
Je me suis dit qu’au pire, je n’aurais perdu qu’une semaine de travail, et que ça ne serait jamais que mon premier impayé en 19 ans et 2 mois de métier. Champagne! Rageant – et incompréhensible, vu que c’est le client qui est venu me chercher et qu’il semblait super pressé -, mais pas la fin du monde. 
Je me suis dit que l’acheteuse eBay pouvait encore se manifester, et que dans le cas contraire, je n’aurais qu’à faire une offre de la seconde chance à quelqu’un d’autre ou repasser mes annonces le mois prochain. 
J’ai commandé une pizza savoyarde également couverte de reblochon. 
J’en ai inhalé la moitié en regardant le soleil se coucher derrière les collines. Zen.
J’ai pensé que si certains n’avaient aucun respect de la parole donnée, j’avais ma conscience pour moi; sous le coude, une putain de bonne trad’ dont ils ne verraient jamais la couleur…
…et la conviction que quoi que vaille ce futur challenge, au moins, personne ne pourra me reprocher de ne pas pratiquer ce que je prêche. 

5 réflexions sur “Où je tente d’être un proton”

  1. Oh mon Dieu comme j'aime cet article, c'est vraiment génial de voir les choses comme ça. Je me dis souvent, après m'être bien pris la tête quand même, "y'a pas de problème, y'a que des solutions". Je suis tellement contente d'avoir découvert ton blog, merci.

  2. ouais, ça fait du bien de bon matin ! j'aime bien lire aussi les petits portraits du site "humans of new-york", découvert récemment : souvent, ça aide bien à relativiser aussi…

  3. Joli retournement des situations. Ça demande de l'entraînement quand on n'est pas optimiste de nature mais on a tout à y gagner ! En sérénité, en énergie, puisqu'on évite d'en gaspiller dans des énervements inutiles qui ne changent rien.
    Hâte de voir le challenge anti-morosité 😉

  4. Oh la la,va falloir que je respire à fond pour aller dans cette voie…et encore,je ne suis pas particulièrement négative dans la vie mais,parfois,s'efforcer de ne pas voir les trucs qui vont mal s'apparente,dans mon cas,en tout cas,à du déni,ce qui peut être dangereux.
    J'ai quand même envie de faire des efforts pour ne plus ressasser des problèmes très relatifs sans pour autant me voiler la face…pas si simple d'équilibrer.

    ANNESO

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut