
Alléchés par les nombreuses affiches qui garnissent en ce moment les abribus de Haute-Garonne, vendredi après-midi, nous avons pris notre courage à deux mains (et la voiture de ma mère) pour parcourir les quelques 70 kilomètres de routes de campagne plombées par le soleil qui nous séparaient de l’exposition de Fanny Ferré.

Au château de Laréole, bâtisse de style Renaissance construite au XVIème siècle, on peut actuellement admirer plus d’une centaine des sculptures en bronze ou en argile de cette artiste au style très personnel.

Nus ou vêtus de haillons, ses personnages sont accroupis par terre, occupés à ripailler ou affairés à leur toilette sans pudeur aucune. Ils ne cherchent pas à provoquer: ils sont juste instinctifs et animaux – primitifs, même, dans leurs rapports aux choses et aux êtres. Certains chevauchent des bêtes à cru; d’autres traînent une carriole dans laquelle s’entassent toute leur famille et leurs maigres possessions. Presque tous semblent être d’éternels nomades.




Leur visage n’exprime jamais de joie – au mieux, une sorte d’exultation féroce. Le plus souvent, leur bouche est ouverte comme si l’artiste les avait capturés au milieu d’une respiration, d’un halètement, d’un cri d’effort ou de souffrance. Leurs contours peuvent parfois sembler un peu bruts, mais cela contribue à leur beauté étrange et sauvage.
Vous l’aurez compris: même si elle est située un peu loin de tout, j’ai énormément apprécié cette expo. Malgré la taille modeste de son corps d’habitation, le château de Laréole est doté d’une buvette où le visiteur peut se désaltérer et savourer une glace à l’ombre, ainsi que d’un parc qui abrite une géocache de taille 3 (promptement loguée par vos serviteurs), quelques rangs de vigne et un petit labyrinthe taillé au milieu des fleurs sauvages. Si vous êtes de passage dans la région, la balade vaut le coup.
Jusqu’au 29 septembre 2013
Entrée libre et gratuite
Château de Laréole
31480 Laréole
il semble s'échapper énormément de sensibilité des personnages de cette exposition… dommage que ce soit un peu loin pour moi…