« Le reste est silence »

Tommy a douze ans, mais c’est à peine s’il en paraît huit. Atteint d’une grave malformation cardiaque, il ne peut pas pratiquer les mêmes activités que les autres enfants de son âge, et ceux-ci le raillent cruellement. Alors, Tommy – enfant intelligent et sensible – s’est créé un petit monde à lui. Avec son ami imaginaire Kàjef, il fait du canoë sur l’océan. Il aime aussi enregistrer les conversations des adultes pour tenter de les comprendre. A l’occasion d’un mariage, il découvre ainsi que sa mère n’est pas morte d’une rupture d’anévrisme comme on le lui a fait croire, mais qu’elle s’est suicidée… 
Alma est la belle-mère de Tommy, qu’elle aime comme s’il était son propre fils. Elle s’est construite en opposition à sa propre mère,  coureuse invétérée, fantasque et irresponsable, qu’elle appelle Manà. Mais quand son ancien amant Leo réapparaît lors de ce fameux mariage, Alma, délaissée par son époux, se surprend à s’engager dans les traces de sa mère…
Juan est le père de Tommy et le mari d’Alma, un homme sévère et entièrement dévoué à son travail de chirurgien cardiologue. Il n’a rien pu faire pour sa première femme et il craint constamment pour la vie de son fils; alors, comme pour conjurer le sort, il s’efforce de sauver d’autres malades. Et quand la pression devient trop forte, il s’évade à bord de son petit avion… 
Impossible de communiquer pour les membres de cette famille recomposée. Chacun est seul, enfermé en lui-même avec les pensées qui le tourmentent, et ne peut ou n’ose pas compter sur les autres pour l’aider. L’enquête de Tommy pour découvrir ce qui est réellement arrivé à sa mère, la liaison d’Alma et de Leo, l’impuissance de Juan face à la détérioration rapide d’un de ses jeunes patients vont renforcer leur isolement et les mener jusqu’au drame. Pourtant, « Le reste est silence » n’est pas un roman déprimant. Douloureux, sans doute. Mais ce que j’en retiendrai surtout, c’est sa justesse et sa force émotionnelles. Babel/Actes Sud s’impose décidément comme mon fournisseur n°1 de littérature contemporaine de qualité.

5 réflexions sur “« Le reste est silence »”

  1. Je ne le lirai pas parce que nous n'avons pas les mêmes goûts, mais c'est ta dernière phrase qui m'a frappée: moi aussi je me rends compte que je lis souvent des livres du même éditeur, L'Oliver dans mon cas, suivi de près par Christian Bourgeois.

  2. Après Babel/Actes Sud, moi c'est Philippe Picquier pour la littérature asiatique, et Zuma qui publie d'excellentes choses pas trop connues.

  3. Philippe Picquier a été dans le trop trois à un moment mais je me suis un peu lassée de la littérature asiatique. Dans les prochains mois, je pense que je vais me pencher vers les éditions Gallmeister, beaucoup de littérature américaine des grands espaces.

  4. Je remarque que le nom du traducteur est en couverture… Bon point !
    Voilà un livre de plus dans ma liste d'envies. Merci Armalite 🙂

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