La leçon des Imaginales

OK, les Imaginales, c’était pas tout à fait aussi génial que les années précédentes – mais quelle idée aussi de les avoir déplacées à la Toussaint! Je me suis déjà plainte de la remise au placard de mon costume steampunk, ainsi que du foirage du pique-nique traditionnel. Je n’ai fait que croiser les gens de chez Brage; je n’ai pas réussi à mettre la main sur Béné pour boire un verre en discutant du programme de l’an prochain, et une fois de plus je ne me suis absolument pas souciée de rencontrer d’autres éditeurs susceptibles de me filer du boulot un jour. Je suis nulle en réseautage. 
Mais
Le monsieur de l’hôtel Azur est toujours aussi gentil, sans compter qu’il a un bel assortiment de thés Damman Frères pour le petit-déj’. Et la dame du Sens et Découverte mérite une médaille de la patience pour avoir attendu qu’on soit prêts à lever le camp sans jamais nous faire sentir qu’il était tard et qu’elle avait envie de rentrer se coucher. 
La Moselle est jolie même sous la pluie, et encore davantage quand un arc-en-ciel l’enjambe. 
S’il faut vraiment qu’une fois tous les six mois, je craque encore pour un bout de barbaque sanguinolente, l’entrecôte de la Côte de Boeuf était franchement un bon choix. D’autant que des frites mangeables hors de Belgique, c’est assez rare pour mériter d’être signalé. 
La buvette avait des rillettes qui déboîtaient, des assiettes de crudités bien garnies, des fraises à la chantilly et plein de pâtisseries appétissantes, le tout à des prix parfaitement symboliques. 
Gail Carriger, invitée d’honneur cette année, est aussi drôle et peu conventionnelle que sa série du Protectorat de l’Ombrelle le laissait supposer. Nous avons toute une série de photos prises en rafale sur lesquelles elle parle avec les mains et enchaîne les grimaces hilarantes, vêtue d’une robe de mémé à fleurs, d’un collant résille chair et d’une paire de tennis grises. Vive les gens qui sont eux-mêmes et seulement eux-mêmes – uniques et précieux. 
J’ai eu toutes les dédicaces que je voulais: Samantha Bailly sur « Ce qui nous lie », Fabrice Colin et Matthieu Gaborit sur « Confessions d’un automate mangeur d’opium », Ando et son dessinateur Marc Yang sur le tome 1 de « Les enfants d’Evernight », et Miss Carriger sur « Sans âme ». J’ai réussi à me faire plaisir tout en restant raisonnable, vive moi. 
En parlant d’Ando, elle était rayonnante, une centrale EDF à elle toute seule. Sa carrière de scénariste marche du feu de Dieu et elle est tellement transfigurée par l’amûr qu’elle commence à ressembler à une fille (tout en gardant l’humour et le sens de la répartie qui font son charme légendaire). J’aime quand les choses vont bien pour les gens que j’aime. 
J’étais aussi ravie de revoir Myrrdyn, collègue doué dont le regard bleu frise en permanence et que je regrette fort de ne pas croiser plus d’une fois tous les 2 ans. Même si notre interaction s’est limitée à un papotage autour d’un verre de vin, jeudi soir pendant une lecture inaudible (et invisible) au Bougnat. 
Pascale et Mandy étaient insupportables de sexytude, la preuve vivante qu’on peut avoir passé le cap de la cinquantaine et être encore à tomber à la renverse. Merci de nous donner de l’espoir!
Je crois que La Princesse (alias Gasparde Gron) a adopté et été adoptée par tout le monde. 
Samedi, fin de matinée. Huit d’entre nous assis autour d’une table de la buvette. Deux qui tricotent, une qui file, et moi qui regrette d’avoir laissé mon ouvrage en cours à l’hôtel. Pendant ce temps, quelques pas plus loin, une fâmâpoâl se fait peindre tout le corps en pianotant sur son iPhone, et une ancienne porn star appâte le lecteur avec une combinaison moulante dorée entièrement garnie de pointes. Tout est normal. 
Une petite séance de géocaching nous a emmenés jusqu’à la tour chinoise et au musée du Chapitre, endroits insolite pour l’un et charmant pour l’autre à côté desquels nous serions passés sans notre GPS. (Par contre, la cache de la passerelle censément pas très difficile résiste encore et toujours à nos recherches…)
Après avoir cru que je repartirais sans l’avoir vue, j’ai croisé Justine et son amoureux dans les allées du parc au moment de m’en aller. Elle a écrit 7 bouquins cette année et trouvé un éditeur pour chacun d’entre eux. J’ai déjà dit que j’aime quand les choses vont bien pour les gens que j’aime? 
…Finalement, les Imaginales, c’était tout aussi génial que les autres années. Juste un peu différent. Leçon à retenir: ce qui compte, ce ne sont pas les circonstances ni les choses, mais les gens et les moments qu’on partage avec eux. 

7 réflexions sur “La leçon des Imaginales”

  1. my bad, pas sept cette année, que cinq, dont le cinquième à finir. je vous disais que je ne foutais rien. ^^ c'était chouette et tendre de vous croiser, et on viendra vous voir, les poches remplies de thés et de gâteaux tout chauds. merci d'être toi, merci d'être vous <3

  2. Si je devais retenir une leçon personnelle, ça serait sans doute "arrive plus tôt et DORS assez avant pour ne pas buter sur les aléas" ^^°
    Ah oui, il y a des "vrais" thés à l'hôtel ? Bon à savoir pour l'année prochaine.
    Le choix de resto de samedi était fantastique. Si tu as fais cela sur une vague intuition sans plus d'assurance, félicitations, tu as été extrêmement bien inspirée.
    La photo de l'atelier tricot-filage est l'une des plus jolies et naturelles qui ait été faite depuis une éternité 🙂 Crocheteuses et brodeuses bienvenues pour l'édition suivante !
    Et je confirme qu'au moins en ce qui me concerne Gasparde et Monsieur Gasparde ont été adoptés.

    Mélusine

  3. Je n'aurai eu le temps que de te faire un rapide coup de tête. Cette année est passée encore plus vite que les précédentes !

  4. Oui, le temps que je réalise que c'était toi, tu avais déjà disparu!

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