Où l’univers tente de m’empêcher de rencontrer Guillaume Long

Depuis que j’ai, grâce à une recommandation de Funambuline, découvert « A boire et à manger », génial recueil de bédé culinaire, j’ai envie de rencontrer son auteur pour qu’il dédicace mon exemplaire. Plusieurs fois, j’ai joué de malchance: il passait à Monpatelin pendant que j’étais à Bruxelles, ou l’inverse; ou encore, il faisait une apparition en Gruyérie la semaine suivant mon séjour là-bas. Mais cette fois, avec sa participation à la Foire du Livre, j’étais certaine d’arriver à mes fins! 
J’ai regardé ses horaires sur la page Facebook de son blog: dimanche, 11-13h, Gallimard; 14h-16h, Filigranes. J’ai double-checké avec le site de la manif, qui m’annonçait que la séance du matin. Histoire de ne pas me pointer à Tour & Taxis pour rien en début d’après-midi, j’ai appelé Filigranes afin de me faire confirmer le lieu de la dédicace. Je suis tombée sur un employé qui n’était pas au courant, mais qui s’est renseigné avant de revenir m’annoncer: « Ce sera à la Foire du Livre ». Me voilà donc partie avec mes deux tomes d' »A boire et à manger » – ma quête traînait depuis si longtemps que l’éditeur avait eu le temps d’en publier un deuxième. 
En entrant dans l’espace-boutique de Filigranes, je déchante vite: Guillaume Long n’est nulle part en vue. Je me renseigne poliment auprès du caissier. « Ah ben non, il était là hier ». Je proteste: « Mais j’ai appelé la librairie, et on m’a dit qu’il serait là aussi cet après-midi! » « Vous voulez peut-être qu’on le fasse revenir juste pour vous? » ricane le type, auquel je collerais volontiers une petite beigne pour lui apprendre la politesse. Je me tourne vers sa responsable: elle non plus n’est au courant de rien. Elle ne se moque pas bêtement de moi, ce qui est déjà un progrès, mais ne propose pas non plus de se renseigner. Bien bien bien. 
Je pousse jusqu’au stand Gallimard, des fois que. Là, je tombe sur l’attachée de presse de l’auteur, qui m’informe gentiment que Guillaume Long dédicace en ce moment… à la librairie Filigranes. J’ai envie de buter un libraire, voire trois. Je viens de traverser tout Bruxelles par un froid de canard et de payer 8€ d’entrée pour voir un auteur qui se trouve en réalité à distance de marche de chez moi. En plus, je me suis fait rire au nez en public par un jeune crétin. Pas franchement mon idée d’un dimanche de rêve. 
Mais il en faut plus pour me décourager. Je traîne ma pauvre carcasse transie jusqu’au métro en priant pour arriver à Filigranes avant le départ de Guillaume Long. Quand je déboule dans la librairie, remontée comme un coucou gruyérien, il n’y a personne au fond de l’espace-buvette où les auteurs dédicacent d’ordinaire. Chouchou, qui m’a rejointe à l’entrée, suggère d’aller voir au rayon bédé. Là, les ouvrages de Guillaume Long traînent ostensiblement sur une table, mais Guillaume Long lui-même demeure insaisissable. Je me renseigne auprès d’une libraire: « Non, je ne pense pas qu’il soit parti, sa veste est toujours là ». Avec la chance que j’ai, il l’aura juste oubliée…
Et puis quelques minutes plus tard, l’objet de ma quête apparaît enfin. *Insérer ici le titre d’une chanson de Leonard Cohen reprise bien trop de fois, et souvent à mauvais escient. Oui, fantôme de Jeff Buckley, c’est à toi que je parle. Entre autres.*

Sur mon tome 2, je demande un hippopotame ou un renard.

Du coup, sur mon tome 1, je préfère laisser Guillaume Long dessiner ce qu’il veut plutôt que de me retrouver avec la recette illustrée du Parmentier de Georges-Arthur.
J’ai finalement triomphé de l’adversité! De plus, en l’absence d’une horde de fans probablement en train d’éventrer à la petite cuillère le caissier crétin de la Foire du Livre (tout le monde ne peut pas avoir pris des résolutions de zénitude en début d’année), l’auteur a volontiers répondu à mon feu roulant de questions, et m’a même conseillé un chouette resto où il avait mangé la veille. Sa description des plats m’a mis l’eau à la bouche; je sais désormais où nous dînerons pour mon anniversaire! 
Prochaine quête acharnée de dédicaces: Anne Montel et Aurélie Neyret.

10 réflexions sur “Où l’univers tente de m’empêcher de rencontrer Guillaume Long”

  1. Concernant la chanson en question, je tiens à signaler que j'ai adressé une prière émue à Léonard Cohen et à feu Jeff Buckley (dont j'adore la version, tant pis si notre amitié doit en prendre un coup) en entendant l'infâme reprise d'un certain Bastian Baker. Du coup, je grogne autant que toi, mais sur quelqu'un d'autre ! ^^
    Et sinon, je loue ta zénitude car effectivement j'aurais eu des envies de meurtre ! Et je suis heureuse que ta persévérance ait été récompensée car la dédicace au renard vaut son pesant de cacahuètes ! (A moins que la cacahuète ne fasse pas un très bon accompagnement ?)
    Je ne te reprocherai qu'une chose : je l'aurais bien voulue, moi, la recette du Parmentier de Georges-Arthur !

    Tu m'aimes encore ?

  2. Je confirme qu'ils sobnt très très cons et très désagréables chez Filigranes. Je me suis juré de taper un joli scandale la prochaine fois qu'un des vendeurs soupire quand je pose une question, me répond agressivment ou qu'à la caisse, on me fait comprendre que ça les emmerde prodigieusement que je dépense mon fric juste le jour où ils sont fa-ti-gués (avec regard dédaigneux sur mes choix littéraires en prime…)

  3. Oh, y'en a aussi des sympas chez Filigranes, surtout au rayon bédé. Mais dimanche, je suis vraiment mal tombée.

  4. Moi, c'est à la foire du livre le samedi en début d'après-midi que j'ai eu l'occasion de rencontrer G. Long. Par contre, j'avais pris mon exemplaire d'ABAM, mais un des responsable du stand m'a signalé (gentillemment, et ça avait l'air de l'emmerder de devoir faire le gendarme) qu'il fallait faire un achat sur le stand (pas forcément une BD de Long) pour obtenir un ticket pour obtenir une dédicace… Ca m'a un peu fait ch*er parce que rien que je n'avais pas encore ne m'intéressait, donc finalement j'ai acheté un deuxième tome d'ABAM que j'ai fait dédicacer pour une amie.

    Et il faut souligner que lorsque Guillaume Long a appris qu'il y avait un système de ticket, il a spontanément proposer de rester dans les parages à la fin des deux heures prévue au stand Gallimard pour continuer à faire des dédicaces pour ceux qui avaient apportés leurs albums. J'ai trouvé ça très sympas de sa part…

  5. Franchement ? La seule vendeuse sympa chez Filigranes me conseille systématiquement Foekinos et Gavalda…;-)))

  6. Ouf ! contente que tu y sois arrivée malgré l'adversité et les jeunes crétins.

    (C'est quoi, le resto ? je grille d'impatiente curiosité)

  7. J'ai pu avoir une réservation pour le samedi qui précède mon anniversaire, du coup tu peux t'attendre à un article dès le lendemain 🙂

  8. As-tu noté que Gillian Flynn dédicace 'Les Apparences' chez Filigranes le 3 avril ?

  9. Je l'ignorais… et malheureusement, je ne serai pas à Bruxelles à cette date.

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