Courant décembre, j’ai attendu en vain la « soirée magique » pendant laquelle le Serendip Spa offrait traditionnellement mini-massages et champagne à ses clientes fidèles. J’ai pensé que c’était la crise pour tout le monde et que l’établissement avait dû faire quelques coupes dans son budget promo. Tant pis!
Début janvier, en surfant sur le site des conférences TEDx, j’ai aperçu la biographie d’une dame que je ne connaissais pas, et qui était listée comme propriétaire du Serendip Spa. Je me suis dit que, peut-être, c’était une « partenaire silencieuse » de Claudia, quelqu’un qui avait mis de l’argent dans l’affaire mais qui ne s’occupait pas de sa gestion au quotidien.
La semaine dernière, j’ai voulu retourner au yoga avec Chouchou. Je suis allée sur le site internet du Serendip Spa: les cours collectifs avaient disparu, « mais nous réfléchissons à une nouvelle formule », était-il indiqué.
Et puis mardi après-midi j’ai reçu un mail d’information du Serendip Spa. Il contenait une présentation du nouveau massage Tui Na et… un mail de Claudia, disant qu’après 7 ans à la tête du Serendip Spa, elle avait estimé que le moment était venu de passer le relais à quelqu’un d’autre, et qu’elle laissait ses habitués entre les mains de « deux femmes formidables qui poursuivraient son oeuvre avec talent », ou quelque chose du genre.
J’ai été affreusement triste d’apprendre la chose de cette façon, affreusement triste de n’avoir pas eu la possibilité de dire au revoir à cette femme qui a eu une influence capitale sur ma vie et qui était une telle source d’inspiration pour moi. Je lui ai envoyé un mail et un mot sur Facebook pour la remercier, lui dire combien elle m’avait aidée à avancer et lui souhaiter une bonne continuation quels que soient ses projets pour l’avenir. En le rédigeant, j’avais les larmes aux yeux.
On pensera peut-être que c’est une réaction bien vive au changement de direction d’un établissement commercial. Mais pour moi, le Serendip Spa est – ou était – bien plus que cela. C’était mon havre de paix dans Bruxelles, l’endroit où je savais que je trouverais toujours une atmosphère sereine, une tasse de tisane fumante, les mains magiques de monsieur Oh pour me masser et la douce voix de Claudia pour me guider. C’est là que j’ai renoué avec le yoga et découvert la visualisation, une technique qui m’a été d’un grand secours dans la lutte contre mes angoisses; là que j’ai tenté avec plus ou moins de bonheur de laisser s’épanouir ma spiritualité atrophiée. C’était, pour la bobo athée et légèrement snobinarde que je suis, ce qui se rapprochait le plus d’un temple.
Et ça l’était grâce à la vision et à la personnalité de Claudia, petit bout de femme d’une grâce incroyable dont les conseils avisés et l’empathie souriante éclairaient mon chemin longtemps après chacun de nos échanges. Pendant des années, je l’ai crue naturellement sereine; puis, à la faveur des stages de Catherine Shainberg auxquels nous participions ensemble, j’ai découvert que sa zénitude apparente était le fruit d’un travail ardu sur elle-même, et qu’elle continuait à batailler avec ses propres démons. Je ne l’en ai admirée que davantage.
Elle me manquera.
J'ai appris la même chose pour l'institut situé en bas de chez moi, mais là, la dame part pour conflit…mais elle a prévenu toutes ses clientes par mail…J'espère que tu en trouveras un nouveau qui te conviendra 🙂