« 13, rue Thérèse »

En s’installant dans son nouveau bureau parisien, le chercheur américain Trevor Stratton découvre une boîte pleine d’objets et de documents datant du début du XXème siècle. A partir des lettres et des photos, il reconstitue la vie amoureuse de Louise Victor: sa passion pour son cousin Camille, que son père refuse qu’elle épouse et qui sera tué pendant la première guerre mondiale; son mariage avec Henri Brunet, un des employés de son père, qui ne lui donnera jamais les enfants tant espérés; l’attirance qu’éprouve pour elle la jeune Garance à qui elle enseigne le piano; et enfin sa liaison adultère avec Xavier Langlais, qui vient de s’installer avec sa famille dans l’appartement en-dessous du sien. Petit à petit, Trevor se laisse fasciner par la personnalité de cette femme hors du commun, au point d’être tour à tour projeté dans la peau de chacun des protagonistes de son histoire…
Elena Mauli Shapiro a réellement vécu au 13, rue Thérèse, où elle a découvert la boîte dont elle utilise le contenu comme point de départ de cet étrange premier roman. J’ai beaucoup aimé l’héroïne à laquelle elle donne vie, personnalité joyeusement transgressive et bouillonnante de désir; beaucoup aimé, aussi, sa façon très juste de parler de l’élan incontrôlable, aveugle et ravageur qu’est la passion. J’ai frémi en lisant ses évocations émouvantes et tragiques de la guerre; j’ai été intriguée par les zones d’ombre qui demeurent dans la vie de Louise. En revanche, j’ai moins apprécié la toute fin de son roman – cette pirouette peu convaincante par laquelle elle conclut l’histoire de Trevor. Et ayant lu le livre en VO, je serais curieuse de savoir comment la traductrice s’est dépatouillée d’un soi-disant jeu de mots qui ne fonctionne pas réellement en français, ou comment l’éditeur a géré les reproductions de lettres visiblement rédigées par quelqu’un dont le français n’est pas la première langue. 

6 réflexions sur “« 13, rue Thérèse »”

  1. Je me demande comment se passe la traduction d’un roman et comment on arrive un jour à embrasser une carrière dans ce domaine… Je ne sais pas si tu en a déjà fait l’objet d’un billet, mais si ça n’est pas le cas, j’aurais beaucoup de plaisir à te lire !

  2. Personnellement, je suis un très mauvais exemple puisque j'ai fait Sup de Co avant de bifurquer dans la trad littéraire sans aucune formation ni diplôme… Quant à "comment se passe une trad", je ne sais pas trop quoi te répondre! J'ai un fichier (un livre) en anglais, et j'essaie d'écrire à peu près la même chose en français ^^

  3. Ha, c'est effectivement un virage que tu as su bien négocier. Pour ma part, je manque pas mal de patience lorsque je me retrouve à devoir simplement traduire un discours, alors je ne préfère même pas imaginer dans quel état je serais si je devais me taper un roman en entier ! Tu mets combien de temps pour traiter une "commande"? Tu as un rythme (X pages par jours, ou x chapitres…) ? Tu as du mettre du temps avant de te faire "un nom" dans le métier… Les concurrents doivent être légion dans une discipline comme la tienne.

  4. Je traduis entre 30 et 40 000 signes par jour, selon la difficulté du texte et ma motivation du moment. Et j'ai commencé il y a 18 ans déjà, donc les conditions n'étaient pas tout à fait les mêmes qu'aujourd'hui, mais j'ai eu du boulot en continu assez rapidement parce que j'étais toujours ponctuelle et qu'il y avait peu de corrections à apporter à mes trads.

  5. Tu es hyper-productive, dis-donc… Ça fait bien une dizaine de pages. Mon organisation fait faire ses traductions en externe pour les documents techniques et volumineux, mais le résultat est juste une cata. On perd un temps fou à relire et à corriger les contre-sens. C'est hyper-compliqué de trouver un prestataire rapide et efficace. Je comprends du coup que tu ne manques pas de travail !!!

  6. Ca fait même plutôt une vingtaine de pages, en général… Cela dit, la trad littéraire et la trad technique, c'est pas du tout la même chose, et je ne pense pas que les rendements soient comparables!

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