
Peut-on avoir la nostalgie d’une époque que l’on n’a pas connue? Telle est la question que je me posais samedi après-midi devant l’exposition Cas Oorthuys au musée de la ville: 70 clichés carrés en noir et blanc qui montrent Bruxelles durant la période charnière où les séquelles de la Seconde Guerre Mondiale commençaient à s’effacer et où la société de consommation prenait son essor. Le regard d’étranger du photographe (originaire des Pays-Bas) s’arrête sur les monuments et les endroits célèbres de la ville qui ont, somme toute, assez peu changé depuis. Mais surtout, il s’attache à capturer l’activité humaine et la façon dont elle s’inscrit dans ce cadre urbain. En regardant ces gens accrochés en grappe à la porte des trams, ces enfants sages qui se promènent au parc un ballon de baudruche à la main, ces messieurs en costume et ces dames en chapeau, cette pimpante hôtesse de l’air qui pose en uniforme de travail, j’ai eu l’impression d’une période où l’agressivité et la méfiance n’avaient pas cours dans les rues des grandes métropoles, une période où la vie était plus simple et peut-être plus douce. Je me leurre sûrement; les années 50 avaient sans doute leurs difficultés propres, juste différentes de celles d’aujourd’hui. La Guerre Froide et la menace d’une apocalypse nucléaire étaient-elles moins effrayantes que l’épuisement des ressources naturelles et le réchauffement climatique? Probablement pas. Il n’en reste pas moins que les photographies de Cas Oorthuys m’ont fait faire un agréable retour vers un passé que je n’ai pas vécu. Bravo aux responsables de la scénographie, qui ont su les mettre en valeur avec un éclairage tamisé mais d’une intensité correcte, quelques meubles d’époque et des dessins stylisés sur des panneaux aux couleurs douces – un décor sobre mais efficace.


Jusqu’au 31 décembre
Grand-Place
1000 Bruxelles
Du mardi au dimanche, de 10h à 17h
Fermé les jours fériés
Entrée: 5€ (donne également droit à visiter la collection permanente)
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Ma maman avait 15 ans en 1946, et c'est de voir le Bruxelles où elle a passé sa jeunesse qui m'intéresse. Elle habitait près du Botanique et de l'Eglise Royale Sainte-Marie. Bref, une expo qui est à mon programme !
J'ai beaucoup aimé cette expo et les témoignages enregistrés qui y étaient disponibles n'y étaient pas pour rien, même si parfois ils étaient un peu long. Les photos sont super et le livre est sur la liste de cadeaux à faire à ma grand-mère.
J'ai une sacro-sainte haine des audio guides, du coup je n'ai pas pris l'option témoignages enregistrés, et je l'ai un peu regretté.
Les témoignages sont disponibles en ligne, au cas où tu n'aurais pas encore mis la main dessus:
http://www.bna-bbot.be/fre/actualités/audioguide-c.o.-46-56/
J'avais fait une petite note là-dessus en me réjouissant de pouvoir non seulement offrir le livre à ma grand-mère mais aussi lui faire écouter les enregistrements!
Bises
Merci pour le lien!