Shalbuline Day

Je n’avais pas assisté à un mariage depuis celui de Soeur Cadette en 1999. Un peu parce que mes amis les plus proches étaient déjà mariés quand je les ai rencontrés, ou sont du genre à rester en concubinage ad vitam eternam, un peu parce que j’ai tendance à avoir piscine le jour où on me propose un combo église-robe meringuée-dîner interminable-DJ avec une centaine de parfaits inconnus. Cette fois, j’ai décidé de remettre mes ablutions chlorées à plus tard. Parce que les mariés se sont connus sur Twitter, parce qu’Il a décidé qu’elle était la femme de sa vie avant même de l’avoir embrassée pour la première fois, parce qu’ils avaient fixé la date de leur union un an jour pour jour après leur rencontre « en vrai », parce qu’on ne refuse jamais une invitation à se rendre au bord du Léman, parce qu’il n’y avait pas de dress code et qu’Elle avait prévu de porter une robe rouge achetée chez Trashy Diva, parce que les oncles aux mains baladeuses avaient été priés de rester chez eux, parce qu’une grande partie des invités étaient des blogueurs ou des Tweetos venus des quatre coins de la francophonie, parce qu’Ils sont tous les deux épicuriens et notamment amateurs de vraie bonne bouffe, tout simplement parce que je les aime assez pour accepter de ne pas savoir ce que je vais faire de ma journée, hormis le fait qu’on va m’obliger à monter sur un bateau.

Et de fait, cette journée était à Leur image: chaleureuse et décontractée. On a pu y croiser une nonne en bleu égarée sur le pont du Général Guisan, une minuscule blondinette à zyeux bleus qui faisait à la fois l’oeil du tigre et le signe de la bête, des filets de perche du lac dans les assiettes, une hotte de vendangeur sauvagement renversée par Godzilla et Indiana Jones (sacrés duettistes du jour), un officier d’état civil qui récitait du Joe Dassin, un saladier de petits coeurs en mozzarella, des carafes d’infusion froide dont les étiquettes avaient bavé, un atelier construction en marrons et en cure-dents, des talons aiguilles pourtant interdits sur le plancher de la salle paroissiale, un rhinocéros en chocolat, des nappes en kraft couvertes de dessins plus ou moins obscènes et de poèmes plus ou moins réussis, des lasagnes à la truffe qui déboîtaient, de la tomme vaudoise qui tentait de s’échapper du buffet, des cucurbitacées à emporter, un barbu très ému qui s’empêtrait dans ses remerciements. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire la connaissance de certaines personnes et à en retrouver d’autres que j’ai peu d’occasions de voir en chair et en os. Et je me dis que si Chouchou et moi décidons de sauter le pas un jour pour des raisons administratives, il se peut finalement que j’accepte de faire quelque chose d’un peu plus élaboré que choper deux personnes au hasard dans la rue pour nous servir de témoins.

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15 réflexions sur “Shalbuline Day”

  1. Là où l'officier d'état civil n'a rien pu faire, tu as réussi, avec ce billet, à me mettre les larmes aux yeux.

  2. Il faut lire 'Mes alliances' d'Elizabeth Gilbert pour se réconcilier définitivement avec le mariage (très drôle en plus comme bouquin)…et félicitations à Funambuline et Monsieur !!

  3. Je n'en attendais pas moi d'elle;-))
    Félicitations aux mariés!
    (et la manucure de Miss Fun, elle était comment??)

  4. La robe Zara que je porte dans la photo de la colonne de droite, avec un blouson en jean très foncé et super court, des collants noirs à trous et mes escarpins plumes de paon.

  5. En parlant de ta robe rouge, hier en regardant le début de la nouvelle saison de "New Girl" (il faut voir cette série hilarante) je me suis rendue compte que l'actrice porte la même robe dans le générique, il me semble bien.

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