Tout commence hier après-midi vers 15h15, quand mon père me dépose au terminus de la ligne A du métro toulousain. Je suis à ce moment-là encombrée par:
– un cabas en cuir bourré jusqu’à la gueule
– un cartable contenant mon MacBook
– une grosse valise (alias « le monstre rayé ») pesant environ 30 kilos
– un tableau encadré de 50x50cm
L’ascenseur est en panne. Je m’apprête à attaquer la descente du grand escalier qui mène à la station Balma-Gramont quand des employés en uniforme m’arrêtent: « Le métro ne circule pas, madame ». « Ah, et je fais comment pour aller à la gare? » « Vous prenez le bus, là-bas. »
Heureusement que je prévois toujours large. Au lieu de mettre 5 minutes montre en main pour rejoindre Matabiau, il me faut presque une demi-heure dans un bus bondé où, bien entendu, je voyage debout et où la température doit avoisiner les 60°. Mais j’arrive à la gare à temps pour prendre le 15h51, qui part du quai… euh, qui n’est pas indiqué sur le tableau des départs. Je me rends au service clientèle, où une employée commence par me dire que j’ai rêvé, que ce train n’existe pas. Une fois que je lui ai présenté mon billet, elle consulte son écran et se ravise: il a juste été supprimé à cause des travaux.
Et sachant que j’ai réservé mon billet sur internet, donc en laissant une adresse mail, ça aurait vraiment été trop dur de me prévenir? Apparemment, oui. (Alors que, par un fait curieux, le service clientèle retrouve TOUJOURS mon adresse quand il s’agit de m’envoyer des pubs. Bande de branquignols.)
Comme solution de dépannage, on me propose un train qui part une heure plus tard. Du coup, je louperai ma correspondance à Marseille, et j’arriverai à Monpatelin à 22h05, alors que le dernier bus pour chez moi (une bonne quinzaine de kilomètres plus loin) quitte la gare routière à 21h40. Bien bien bien.
Par chance, Etre Exquis est disposé à venir me chercher. J’essaie donc de me calmer et, pour tuer le temps, mes bagages et moi allons nous installer au café de la gare.
Un quart d’heure s’écoule. Puis une demi-heure. Puis quarante minutes. Je suis assise à moins de cinq mètres du bar, et aucune des quatre serveuses ne passe prendre ma commande. Je finis par me lever pour aller réclamer un diabolo menthe. Lequel m’est servi avec de la limonade éventée, dans laquelle il ne reste plus la moindre bulle. Je n’ai pas le courage de râler. Comme je n’ai pas eu de ticket, je me lève de nouveau pour aller régler au comptoir. Une des serveuses qui m’a si superbement ignorée tout à l’heure me bouscule avec son plateau et me renverse un verre de rosé plein dessus. Au lieu de s’excuser, elle s’exclame: « Bah oui, mais vous êtes dans le passage du service! ».
Je crie un peu, voire beaucoup. Je rajoute que le diabolo était dégueu. « Bon ben c’est offert par la maison », dit le barman de mauvaise grâce. J’espère bien.
Je passe sur le Toulouse-Marseille dans un wagon à la climatisation en panne, à côté d’un type qui empeste la transpiration, avec mon tableau coincé entre les jambes. Je passe sur le type tellement pressé de descendre qu’il me bouscule, fout ma valise par terre et trouve encore le moyen de m’insulter. Je passe sur le fait que le quai de ma correspondance à Marseille est annoncé 5 minutes avant le départ, et qu’elle se trouve tout au bout de la voie A, à environ 7 minutes de marche de là où je suis. Je passe sur le fait que j’ai payé un billet de TGV et que là, je me tape un tortillard qui s’arrête à toutes les gares entre Marseille et Monpatelin.
Par contre, j’ai un peu plus de mal à passer sur le type même pas bourré qui, pendant tout le voyage, fume alors que c’est interdit dans les trains et agonit d’injures un autre passager en le traitant de sale Arabe, de bicot qui ferait mieux de rentrer chez lui, et « monsieur le contrôleur appelez les CRS s’il vous plaît pour arrêter ce voleur, c’est vraiment dommage qu’il n’y ait plus de légionnaires dans le coin parce que tu ferais moins le malin sale pédé, espèce d’enculé, quand on arrive je te casse la gueule moi ». Je brûle de lui jeter à la figure que la seule personne qui me dérange dans ce train, c’est lui le bon Français. Mais je me dis qu’après la journée que je viens de passer, ce n’est peut-être pas utile de chercher les emmerdes. Quand même, y’a des baffes qui se perdent.
Bref. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous chez le dentiste, activité qui figure aisément dans mon Top 10 des trucs les plus détestables à faire et qui – à quelque chose malheur est bon – m’apparaît désormais comme une riante distraction à côté d’un voyage en train.
Chez moi, le dentiste est dans le top 3 des choses atroces. Juste apres, il y a prendre l'avion avec Ryanair…
M'enfin, je pense qu'après ta visite chez le dentiste, tu peux te gâter un peu, en compensation de la journée de merde !!
Je suis bien d'accord avec toi !
D'ailleurs, quand je peux, je prend l'avion !
Même en low cost, ils sont plus sérieux !
Je dois prendre le train bientôt, dont une partie qui passera sur le même secteur, ça ne donne pas très envie !
Vache… j'en ai connu avec la SNCF, mais là quand même, tu m'impressionne !
Wouah ben dis donc, journée horrible! franchement les gens peuvent vraiment être affreux :s mais tout est bien qui finit bien 🙂
Mais j'ai peur car je prends le train pour Avignon jeudi :s
Bonne soirée!
La Princesse: j'ai voulu me rattraper en faisant les soldes -> ici, elles ne commencent que demain -> FAIL.
Olivier: l'avion reste malgré tout bien plus cher et peu commode pour moi puisque la liaison à partir de Monpatelin n'atterrit pas à Bruxelles mais à Charleroi…
Depuis le début de l'année, j'ai fait 20 voyages en train. 3 trains supprimés. 14 en retard de plus d'une demi-heure, dont 4 en retard de plus d'une heure et zéro pour lesquels la SNCF a accepté la responsabilité du retard (=pas de dédommagement). 3 à l'heure. Vous trouvez ça normal, vous?
Quelle journée horrible ! Courage ! a bientot 🙂
Ben dis donc c'est ce qu'on appelle une JDM!!!