Y’a encore du pain sur la planche (ou de la pomme, en l’occurrence)

Je suis partie à mon stage de visualisation super-confiante. Les deux fois précédentes, j’avais été une vraie loque; j’avais même sangloté en public, bordel, et pas qu’une fois! A défaut de supprimer tous les témoins de ce(s) regrettable(s) incident(s), je comptais donc me racheter ce week-end en montrant à quel point j’étais devenue une fille positive et bien dans sa vie, une sorte de modèle d’équilibre, vous voyez?
Le démarrage s’est déroulé selon mon plan. Catherine a expliqué pourquoi nous étions moins nombreux cette fois, et plusieurs élèves lui ont confirmé que oui, c’était une période difficile, une période de remise en question profonde pour eux aussi. Quand mon tour est venu de dire comment j’allais, j’ai avoué – en réprimant un petit sourire d’auto-satisfaction triomphante – qu’au contraire, tout allait vraiment bien pour moi en ce moment. Que le travail sur moi avait été long et ardu, mais qu’il avait fini par porter ses fruits.
Puis nous avons commencé les exercices pratiques. En ce premier jour, ils étaient axés sur le corps, les messages qu’il envoie et le moyen de changer les messages en question. 
1. Pour commencer, Catherine nous demande de respirer en nous enfonçant de plus en plus profondément en nous-mêmes, et de dire comment nous nous sentons à l’intérieur. Y’a plein de gens qui sont pleins de lumière blanche, voire de petites billes qui s’agitent joyeusement dans tous les sens. Moi, je suis le vide de l’espace entre les planètes. Non, je suis pas mégalo: je ne fais qu’un avec l’univers, nuance. 
2. Catherine nous demande de nous projeter dans nos pieds, de percevoir nos orteils. Y’a une fille du groupe, une thérapeute, qui a le terrier de Jojo Lapin dans son gros orteil gauche, avec des animaux mignons qui prennent le thé dans des tasses en porcelaine. Moi, j’ai un espace caverneux et glacial de solitude primitive infinie. Avouez que ça a quand même plus de gueule. (Mon gros orteil droit, par contre, a la taille règlementaire et se montre peu communicatif. Je comprends pourquoi ça a toujours été mon préféré.) 
3. Catherine nous demande de nous concentrer sur notre rapport avec notre corps, et de voir si nous sommes en paix avec lui. Je m’attendais à bloquer sur mon surpoids, donc sur une vague sensation de dégoût, mais la première réaction qui me vient, c’est de la colère. Bien sûr, Catherine veut savoir pourquoi. Et là, je vomis une tirade éructante contre l’endométriose qui me fait souffrir depuis des années et les effets secondaires affreux du traitement que je suis obligée de prendre pour m’éviter un cancer des ovaires. Je suis super zen, c’est juste que je le cache bien. Tout au fond de ma galaxie intérieure, derrière la 7ème planète à gauche. 
4. Premier véritable exercice de visualisation. « Vous tenez une pomme entre vos mains. » OK, je la vois. Elle est super-rouge, super-brillante et elle a un peu la forme d’un coeur. C’est, genre, une pomme hollywoodienne, le Fruit Idéal. « Sentez son parfum. Pressez-la légèrement entre vos doigts. » Le Fruit Idéal a une odeur douceâtre de mort, et quand je le presse entre mes mains, il éclate parce qu’il était complètement pourri de l’intérieur. « Euh, Catherine, elle représente quoi cette pomme? » « Votre rapport au monde. »
Voilà voilà voilà.

(Sinon, y’a eu un incident pendant lequel je me suis visualisée en train de rouler répétitivement sur le corps de l’Homme avec un gros 4×4, jusqu’à ce qu’il ait atteint l’épaisse d’une crêpe. Mais ça ne veut rien dire, je suis certaine d’avoir tourné la page depuis belle lurette.)

Je vous laisse: je dois me coucher tôt ce soir, parce qu’on me signale dans l’oreillette que j’ai beaucoup de boulot en perspective demain et après-demain. 

3 réflexions sur “Y’a encore du pain sur la planche (ou de la pomme, en l’occurrence)”

  1. C'est exactement le genre de travail sur soi qui donne des résultats surprenants. Lors de mon dernier stage de magnétisme/visualisation, il y a un mois et demi, j'allais bien avant, j'allais bien après, et il y a un gros trou au milieu où j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Mais ça fait du bien aussi, des fois. Je regrette de ne pas pouvoir y retourner demain, en ce qui me concerne, c'était le dernier de l'année. Mais il a fallu que je choisisse entre le stage et une rencontre dédicace à Vannes avec Florent Chavouet… L'art a triomphé de la spiritualité.

  2. Pour Florent, j'aurais hésité aussi. Surtout que de toute évidence, je n'ai plus AUCUN problème à régler.

  3. Absolument 🙂
    Sans rire, je penserai bien à toi demain et je te remercie de partager tous ces détails intimes avec nous. Bisous <3

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