Bilan du no buy cosmétiques et bouquins d’avril: il a été respecté scrupuleusement, sauf pour un tube de crème Avène dont j’avais vraiment besoin, ma peau ne tolérant autre produit similaire sous peine de se transformer en étalage de mercerie dans les 48h. Comme prévu, j’en ai profité pour faire baisser mes réserves, et dans la plupart des cas, il me reste encore de quoi tenir deux ou trois mois avant de devoir effectuer un achat de renouvellement.
Est-ce que j’ai été frustrée? Une fois ou deux, pour des livres surtout. Est-ce que je me suis rattrapée sur d’autres catégories de dépenses, comme je le craignais? Pas vraiment. Je n’ai pas craqué pour de nouvelles chaussures, ni pour d’autres vêtements que cette robe déjà convoitée en mars. Je me suis offert deux saisons de séries télé en promo, quelques pelotes de laine pour crocheter… Rien d’extravagant.
Du coup, j’ai envie de prolonger et d’étendre l’expérience. Depuis quelques années, je constate que les biens matériels m’apportent de moins en moins de satisfaction, et que cette satisfaction perdure beaucoup moins longtemps. Et aussi que, lorsque j’achète un nouveau thé ou un bouquin « parce qu’il a l’air bien », une fois sur deux, c’est une déception et je regrette mon achat. Là encore, je dois apprendre à faire preuve de plus de modération. Finir mes réserves de thé avant d’en acheter d’autres; me cantonner aux types et aux marques qui me déçoivent rarement, voire aux variétés que je peux goûter avant de les acquérir. Conserver ma PAL à un niveau raisonnable; en cas de doute sur le fait qu’un livre me plaira, le feuilleter (au moins) chez Filigranes avant de l’emporter à la maison.
Ce n’est pas seulement une question d’entassement. Mes revenus stagnent depuis plusieurs années alors que mes frais divers, eux, ne cessent d’augmenter. Je suis encore loin d’être dans la misère, mais clairement, ma rémunération se dégrade au fil du temps. Le seul placement à long terme que j’ai réalisé, non seulement ne m’a pas rapporté un kopek en douze ans, mais m’a fait perdre de l’argent même sans tenir compte de l’inflation considérable. Si je veux éviter d’être étranglée financièrement au premier pépin, et a fortiori si je veux avoir la liberté matérielle de changer de métier un jour, je dois mettre des sous de côté, et pas qu’un peu. Or, je ne veux pas rogner sur ma vie sociale, mes sorties et mes voyages, car ils m’apportent bien davantage que tous les escarpins et les vernis à ongles du monde – escarpins et vernis que, de toute façon, je possède en quantité suffisante pour ne plus en racheter jusqu’à ma mort, dussé-je vivre plus vieille que Jeanne Calment.
Je viens donc de diviser par deux le budget jusqu’ici consacré à mes loisirs et à l’équipement de ma petite personne. Le différentiel ira sur un livret d’épargne (qui vu son taux de rémunération actuel me fait aussi perdre des sous en euros constants, mais passons). L’expérience risque d’être un peu douloureuse, mais moins sans doute qu’elle ne l’aurait été deux ou trois ans en arrière, et je suis sûre qu’elle me fera beaucoup de bien. Je commence à avoir fait le tour d’un certain mode de vie consumériste et dans la conjoncture actuelle, il me semble urgent d’en changer. Je suis sûre que j’y gagnerai en liberté d’esprit, et que ça me permettra de me recentrer sur des choses qui m’apportent une satisfaction réelle autant que durable.
Je trouve ça très bien, je me demande si je n'essaierai pas aussi (mais ça me semble dur, j'avoue….)
Très bel article dans lequel je me retrouve pas mal ! 🙂
Mon père m'a élevé avec ce précepte : Si tu vois un truc qui te plait mais dont tu n’as pas vraiment besoin alors repasse 3 fois dans le magasin avant de l’acheter.
Avec cette méthode il y a des chances que lorsque tu y retourne le « truc » ne soit plus la !
C’est donc réussi pour faire des économies mais par contre terriblement frustrant ! Apres quelques déconvenues je tente de vivre avec une moyenne d’achat plus ZEN…
Evidemment que c'est dur 🙂 Mais toutes les fois où j'ai fait ce genre d'effort, j'en ai vraiment retiré une grande satisfaction. Et puis du coup, tu apprécies réellement les choses que tu t'autorises à acheter. Bien sûr, ça dépend un peu d'où tu pars, si tu achètes déjà très peu, réduire encore est difficile. Moi, même si je me suis bien restreinte sur les fringues et les chaussures depuis un an, j'ai encore pas mal de marge.
Livres et cosmétiques, ce sont les deux postes de budget que je vais avoir le plus de mal à réduire…
Je ne suis pas entrée dans un seul magasin de chaussures de tout le week end. Pas un seul, et je dois dire que je n'ai même pas été tentée. Je m'etonne presque.
Et j'ai juste fait une ou deux boutiques de fringues.
(par contre, j'ai un peu cramé mon budget en livres et cosméto justement…)
Je me rends compte que j'achète moins aussi en vêtements et chaussures mais j'ai toujours du mal à me retenir en jardinerie ! Les plantes ne coûtent pas très cher à la pièce mais c'est l'accumulation qui fait qu'au final, le passage à la caisse est parfois douloureux. Par contre, j'en profite plusieurs saisons, voire plusieurs années. Et bientôt, il n'y aura plus de place pour de nouvelles, donc, je serai obligée de diminuer.
Je ne pense pas que ce type d'expérience soit forcément "douloureux".
Certes, je ne suis pas dans la même situation que toi, mais la fin de mon contrat l'année dernière et la lenteur du déblocage d'allocations m'ont fait piocher avec anxiété dans mes réserves, lesquelles se sont considérablement amoindries et avaient besoin d'être renflouées.
Dans un même temps, j'ai réalisé que je consommais plus que je ne le pensais en faisant le cumul de mes achats en vêtements/lectures/consommations extérieures/… En 2011, j'ai essayé de faire baisser ces postes de dépenses – sans parvenir totalement à mes objectifs mais avec du progrès – et cette année, je fais l'expérience un peu fastidieuse de noter chaque dépense réalisée dans sa catégorie ("déplacements", "cadeaux", "téléphone", …) Cela me permet de mieux m'étrangl… visualiser ^^°
À chaque fin de mois je fais l'addition de ces achats et un budget prévisionnel pour le suivant, qui commence automatiquement par la prise en compte des frais incompressibles suivis de l'épargne. Après seulement je juge de ce que je peux m'autoriser.
Je n'ai pas l'impression d'avoir moins d'envies et n'étais pas impulsive dans mes achats auparavant, mais je réfléchis plus, me laisse du temps. ("Est-ce vraiment le moment d'acheter ces ravissantes tasses à thé ?") Quelque chose me plaît ? J'en prends note et j'y reviens plus tard. Ou pas du tout, parfois, parce qu'après réflexion cela n'en valait pas le coup ou je ne désirais pas vraiment ce que je pensais convoiter 🙂
Épargner se révèle pour moi quelque chose de tranquillisant et satisfaisant, la promesse de moins paniquer en cas d'imprévu ; et comme tu le dis, lorsqu'on se met dans cette optique et qu'on réalise un achat mûri, on le savoure vraiment 🙂
"Bon courage" me paraît un peu pessimiste, je vais plutôt te souhaiter "Bonne expérience" : )
Mélusine
Par "douloureux", je voulais dire qu'il y a une sorte de conditionnement à dépasser, ce réflexe "je vois-je veux-j'achète" que j'ai développé pour les achats d'un montant "raisonnable" (c'est très rare que j'aie envie de choses vraiment chères, ce qui me tue, c'est l'accumulation de dépenses "moyennes").
Quelle sagesse !
Tu m'inspires… 😉
Mon problème,c'est quand j'ai l'impression qu'il me MANQUE un truc.
Par exemple,là,il me MANQUE "un soutif qu'on voit pas sous les fringues claires en été",j'en ai BESOIN.
Il me MANQUE une paire de ballerines style danseuse,j'en ai pas,j'en ai envie depuis des années (oui,carrément).
IL ME FAUT des sandales avec une semelle amortissante(pour mon pauvre petit dos,snif,c'est trop triste) et j'en ai vu des dorées qui me plaisent,si je les achète pas,je ne pourrai pas crapahuter à Barcelone avec mes sandales compensées jolies mais pas AUSSI confortables.Que vais-je devenir?
BREF.
Je suis dépensière en frivolités fillesques mais je me soigne et comme toi,je voudrais vachement diminuer pour les mêmes raisons,trop de fric qui passe là-dedans,trop d'accumulation (en plus quand je vois des vieilles photos,je me dis souvent "mais pourquoi tu avais autant fantasmé sur cette sape moche en fait" super).
Mais cette impression de devoir encore acheter quelques trucs indispensables avant "d'arrêter" dure depuis 20 ans.
C'est grave si ça se trouve.
ANNESO