Entre Saint-Malo et Cancale se trouve une petite presqu’île classée au patrimoine national qui abrite une géocache de type « à tiroir ». Sachant que la seule chose à faire pour obtenir l’emplacement final de la cache était de relever une date sur un panneau et d’effectuer une simple addition (rien à voir avec Gruyère et ses douze milliards d’indices à retrouver pour, au final, ne pas calculer les bonnes coordonnées!), sachant également que les gens passés par là avant nous vantaient la beauté de la promenade, nous nous sommes dit que ce serait une cache bien agréable à faire hier avant le dîner.
Sans Catherine-notre-GPS, nous aurions sans doute eu quelques difficultés à atteindre cet endroit situé à 7 km de Saint-Malo proprement dit et pas franchement bien indiqué. Nous nous sommes garés sur le parking à l’entrée de la presqu’île; une fois munis des coordonnées (qui semblaient tout ce qu’il y a de plus probables) et de l’indice « sous une pierre à 35 m de hauteur », nous avons attaqué l’ascension d’un chemin à flanc de falaise en admirant le paysage désert dans la lumière du couchant.
Au bout d’un moment, Chouchou a tendu un doigt vers la gauche et dit: « C’est par là ». Euh, par là où ça grimpe sévère et où il n’y a pas de chemin, juste une vague trouée entre des ronces énormes? Oui, par là même. Au péril de la vie de mon jean, j’ai endossé le rôle du sherpa en me félicitant d’avoir mis mes boots de moto plutôt que des ballerines. Touristes aux jambes nues s’abstenir! Le plus beau, c’est qu’une fois arrivés en haut, Chouchou a tendu le doigt vers la droite en disant: « Maintenant, c’est par là ». Dans une direction où il était absolument impossible de s’aventurer.
Nous avons battu en retraite jusqu’au chemin initial et continué à longer la falaise. Dans le genre sauvage, il fallait bien admettre que l’endroit était très beau, et que le bruit de la marée montante venant s’écraser sur les rochers en contrebas faisait un accompagnement sonore pas dégueu non plus. Nous avons encore marché plusieurs minutes, et une construction est apparue sur une éminence devant nous. Chouchou a commencé à dire que le chemin ne devait pas aller plus loin, qu’il valait mieux laisser tomber et faire demi-tour. J’ai protesté qu’en toute logique, le chemin devait faire le tour de la presqu’île et qu’on trouverait bien, de l’autre côté, un moyen d’accéder à ce point mystérieux situé en plein milieu parmi d’épaisses bruyères.
Là-dessus, Catherine a décidé de mettre tout le monde d’accord en tombant brusquement en carafe de batterie.
J’étais super déçue. Oui, j’aurais dû considérer la balade comme une récompense en soi, mais c’était une cache de taille 3 (une grosse, avec plein de trucs dedans!) et puis échouer si près du but après avoir fait tant de chemin, c’était rageant. Alors Chouchou s’est tourné vers une pierre qui dépassait vaguement dans la direction qu’indiquait Catherine jusqu’à sa mise en grève, et il a proposé qu’on aille voir là, ocazou. Les protestations de mon jean n’y ont rien fait: nous sommes repartis piétiner dans des ronces qui me montaient jusqu’aux genoux.
Chance ou flair, notre obstination a payé. Deux ou trois minutes plus tard, la cache était à nous, à nous, à nous!
Mon plus grand plaisir dans ces cas-là, avant même de piller les Travel Bugs ou les Geocoins éventuels (il n’y en avait pas cette fois), c’est de feuilleter le logbook assez gros pour que les gens y écrivent autre chose que leur pseudo et la date de leur trouvaille. J’ai ajouté ma contribution au stylo rose et nous avons immortalisé notre exploit avant de refermer et de replanquer la cache, puis de rebrousser chemin avec le sentiment du devoir accompli. Nous avons rarement autant galéré pour trouver une cache, mais quelle satisfaction! Par contre, je vais signaler à son créateur qu’une difficulté de terrain de type 2 me semble très sous-évaluée, et que cette cache mérite au moins un 3 sur 5.
Vous l'avez mérité cette cache !! Mais quelle satisfaction pour le coup: belle balade PLUS la cache 😀