Causette contre Paulette: le match!

Je supporte de moins en moins la presse féminine traditionnelle, ses mannequins de 13 ans et demi et 38 kilos pour 1m80, ses injonctions à claquer deux mois de salaire dans le dernier It-Bag Chloé, ses articles psycho-bidon qui ressassent toujours les mêmes thèmes, son discours au final hyper normatif et pas du tout féministe. Il était donc normal que je m’intéresse à Causette et Paulette, deux nouveaux magazines qui affichent clairement leur ambition de se démarquer des Elle, Cosmo et autres Glamour.

CAUSETTE, « le magazine plus féminin du cerveau que du capiton »
Périodicité: mensuel (le numéro de mars est le #22)
Prix: 4,90€
Distribution: dans les points-presse ou sur abonnement
J’ai aimé:
– L’absence de publicité
– L’absence de rubrique beauté et de photos de mode
– Le ton résolument féministe
– Les articles qui abordent des sujets sérieux
Je n’ai pas aimé:
– Le grand format, pas pratique à trimballer dans un sac
– La maquette, que je trouve vieillotte et moche
– Le rapport prix/nombre de pages – ça fait vraiment cher…
Verdict: malgré une ligne éditoriale intéressante, Causette ne m’a pas séduite. Il n’est pas beau; ses pages « On n’est pas des quiches » rassemblent typiquement le genre d’anecdote que je vois circuler tous les jours sur Facebook, et on ne peut pas traiter un sujet sérieux en trois pages. Je le rachèterai uniquement si un des titres de couv m’interpelle vraiment.

PAULETTE, le féminin fait maison
Périodicité: bimestriel (le numéro en cours est le #4)
Prix: 4€
Distribution: par correspondance et dans certaines boutiques, ou sur abonnement
J’ai aimé:
– Le petit format un rien plus large que celui des versions mini des autres magazines féminins
– La maquette: ce magazine est BEAU, un vrai régal pour les yeux, avec une jolie mise en page, de belles illustrations et de très chouettes photos
– Les rubriques DIY, pleines d’idées vraiment sympas et faciles à réaliser
– Le principe 100% participatif, avec plein de contributrices différentes – dont beaucoup de blogueuses, m’a-t-il semblé
– La rubrique carnet de voyage (consacrée à l’Islande dans le dernier numéro)
Je n’ai pas aimé:
– Cette manie de la rédaction d’appeler les filles des Paulette et les garçons des Georges; je trouve ça un poil affecté…
Verdict: on l’aura compris, j’ai eu un coup de coeur pour Paulette, et vais probablement m’abonner pour le soutenir. Oui, son contenu est un peu plus « futile », mais quand je cherche à m’informer sur un sujet sérieux, je fais des recherches sur internet ou je lis un bouquin. Au final, pour moi, un magazine féminin doit rester une petite fenêtre de futilité et d’évasion.

15 réflexions sur “Causette contre Paulette: le match!”

  1. Ca doit faire environ un an que je boycotte les magazines féminins pour toutes les raisons que tu as citées plus haut. Je ne connais pas Paulette, mais j'accroche bien à Causette, que je trouve drôle et incisif, même si effectivement j'aimerai parfois des sujets plus approfondis. J'aime le fait que pour une fois ça ne parle de sujets qui sont censés intéresser les femmes (style la mode,… parce que pour ça je lis des blogs bien plus intéressants écrits par des filles qui savent de quoi elles parlent) mais de sujets qui concernent les femmes (avenir des maternités, violences faites aux femmes, place de l'égalité dans la présidentielle,…). Mais du coup je vais me renseigner sur Paulette pour voir où je peux le trouver!

  2. Causette ne m'attire pas du tout en fait…Il y a un petit coté "On a sacrifié le beau à la cause" justement qui me parait un peu rébarbatif.

    Je vais regarder Paulette de plus près

  3. Tout pareil que Sagattine ! Je vais commander un exemplaire Paulette de ce clic… Merci Armalite !

  4. Je me suis abonnée pour 3 numéros à Paulette, curieuse et plutôt enthousiaste, mais je ne suivrai pas. Ça a été une grosse déception de mon côté, j'ai l'impression que le magazine s'adresse à une tranche 15-20 ans, et même si je salue l'effort pour se démarquer et le côté participatif, ce n'est toujours pas ce que je chercherais.
    Je continue donc à "bouder" dans mon coin avec le trimestriel Muze (orienté littérature/Culture sous diverses formes) et la revue trimestrielle faite maison Toc-toc-toc qui entre chez des créateurs et fait découvrir leurs travaux et intérieurs. Des magazines orientés féminins mais pas "presse féminine". Je dois être perdue pour ce genre ^^

    Mélusine

  5. Mélu: Muze est intéressant c'est vrai. Connais pas Toc-toc-toc, on peut trouver ça où?

  6. Je comprends ce que tu dis sur la maquette de Causette, mais tu devrais vraiment réitérer l'expérience, parce que ce magazine est unique en son genre et qu'il réserve quand même de bonnes surprises 🙂

    Maintenant, ce qui me gêne avec Paulette, c'est qu'on pourra dire qu'en effet la maquette est belle, les sujets attrayants, etc. mais au final, c'est justement ce côté "participatif": il n'y a pas de mannequins dans les pages, mais des lectrices; les articles sont écrits par des blogueuses/lectrices, les photos/dessins sont faits à titre gracieux pour "la publicité que ça te fera" …
    Au final, la rédaction ne débourse pas un centime dans le contenu et tout est gratuit, donné par des lectrices/blogueuses/graphistes/autres qui acceptent le deal par réelle naiveté ou par illusion de la pub que cela engendrera pour elles.
    C'est pratiquement la même chose que pour l'affaire du "Huffingtton Post", et je ne comprends pas pourquoi on ne lance pas les hauts cris ici. Toi qui est traductrice, tu sais à quel point la rémunération des professions libérales est au lance-pierre, mais il y a pire encore maintenant: toutes les blogueuses, les amateurs ou même parfois de vrais professionnels mais débutants, qui font du travail bradé (ici, gratuit) et qui contribuent à niveler le salaire/la reconnaissance du métier par le bas.
    Paulette se sert de cela pour faire son magazine, et cela ne me plaît pas, je ne trouve ça ni honnête ni respectueux envers les professions.
    Je ne sais pas si je me suis fait bien comprendre car tout est un peu décousu. Mais pour moi, s'il n'y avait pas le contenu de Paulette qui diffère par sa qualité, c'est la même escroquerie pour la profession que le nouveau magazine "20 ans".

  7. Blandine: je savais que le contenu de Paulette était fourni par des non professionnels, mais j'ignorais qu'ils n'étaient pas rémunérés. Si c'est effectivement le cas, oui, ça me dérange.

  8. Même chose que Blandine.

    Je trouvais très sympa le coté participatif, mais si les contributeurs ne sont pas rémunérés, gros point noir pour moi. Je n'aime pas ce système "pour la pub que ça te fera".

    ça ne fait que tirer les prix vers le bas pour tout le monde. Et maintenant, il ne va plus de soi qu'un travail de qualité doit se payer, tout simplement.
    Ecrire, traduire, ou créer, ce n'est pas gratuit 😉

  9. Le blog de la créatrice :
    http://opomme.blogspot.com/
    Le site où il est possible de commander les numéros encore disponibles :
    http://toctoctoc-mag.com/
    J'étais tombée dessus par hasard, au fil de lectures de blogs. De jolies photos, des idées déco qui germent au fil des photos, la découverte de nouveaux blogs de créateurs et des soupirs rêveurs devant leurs produits. Il existe plusieurs revendeurs, tu dois pouvoir feuilleter la revue chez Little Circus par chez toi pour voir si ça t'intéresse 🙂

    Mélusine qui attend impatiemment le numéro suivant

  10. Salut à toutes,

    Paulette est un projet indépendant, il n y a pas de grand groupe derrière qui nous finance comme il peut y avoir pour le Huffington post. C’est un collectif qui porte chacun de ses collaborateurs et qui, certes, ne rémunère pas, mais contribue à leur apporter de la visibilité. Et tout le monde sait quand dans les métiers du journalisme, de la photographie ou de l’illustration, ce n’est pas négligeable. C’est le seul et unique moyen d’obtenir une certaine notoriété et une reconnaissance vis-à-vis des futurs employeurs qui exigent tous un book ! Or, l'expérience et les premières parutions sont extrêmement difficiles voire souvent impossibles à obtenir quand on est novices, sans contact dans le milieu ou encore étudiants. Paulette permet donc à tout le monde de faire son expérience, de servir de tremplin. Et ça marche puisque plusieurs vidéastes, journalistes et illustrateurs ce sont fait repérer grâce à des parutions sur le site et ont pu trouver des métiers et des missions payés 🙂 ! Il faut donc voir le côté participatif comme une mise en lumière des talents grâce à un support qui assure une grande visibilité.

    En gros, Paulette c’est un projet jeune et solidaire où chacun se porte volontaire de son plein gré parce qu’il y trouve un réel intérêt

    Et nous aimerions vraiment rémunérer tout le monde, nous sommes les premières à penser que le talent mérite rétribution mais malheureusement, sans vente publicitaire, c’est impossible de dégager de l’argent. Nous mettons donc tout en œuvre pour trouver des annonceurs mais ce n’est pas chose facile… Alors, en attendant que ça décolle, nous n’avons pas d’autres moyens que de fonctionner ainsi. Je précise également que personne de l’équipe n’est rémunéré. Nous donnons toutes de notre temps bénévolement…

  11. J'aimais bien la presse féminine justement pour son côté futile et superficiel: pour tout dire si je veux lire des trucs sérieux,je me tourne vers la presse généraliste qui n'est pas spécialement adressée aux hommes: Marianne,le Courrier international,L'express,le Nouvel Obs etc
    Je pense que ces mags sont lus par les hommes et les femmes.
    Depuis que j'ai découvert les blogs,il y a 3 ans environ,je ne peux plus blairer les ELLE et autres GRAZIA exactement pour les mêmes raisons que toi.Disons que je les trouvais déjà gnangnan et antifeministes(tout en faisant mine d'être l'inverse) mais ça m'amusait et me "vidait la tête".
    Les blogs ont parfois les mêmes défauts mais au moins on y voit des filles normales(quoique parfois un peu trop branchouilles et friquées pour certaines) et on y retrouve encore une certaine fraicheur.

    ANNESO

  12. bonjour ! J'arrive un peu après la "bataille" mais juste pour dire :

    @ justine : Causette est aussi un projet (de journalistes) indépendant, sans grand groupe de presse derrière…

    @armalite : le rapport prix/nombre de pages de Causette vient peut-être du fait de l'absence de publicité ? Au final, ça revient même moins cher (et plus intéressant) qu'un hebdo "classique" de 245 pas dont 157 de pubs… 🙂

    Effectivement, pour beaucoup, féminin = "futile". Moi je trouve ça pas mal d'essayer de bousculer ce stéréotype. Et Causette se débrouille plutôt bien dans le style…

    Paulette ? oui, j'ai vu… mais non. En tout cas je vois pas l'intérêt d'une version papier de ce qu'on peut trouver dans des blogs…

    donc voilà, j'ai choisi mon camp !

    isa

  13. Bonjour,
    Je découvre votre blog et ainsi cette discussion.. (Je cherchais tout bêtement le nombre d'abonnés de Causette) C'est chouette !
    À bientôt,
    Audrey

  14. Bonjour Audrey,

    Si je réécrivais cet article aujourd'hui, il ne serait sûrement pas le même. Je me suis abonnée à Paulette et je suis assez déçue; les numéros sont tous très jolis et… assez vides, au fond. Et puis après réflexion et discussion sur le sujet, le concept du magazine participatif ne me séduit plus autant. Quant au nombre d'abonnées, désolée, je n'ai pas de renseignements sur ce point!

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