« Un fou de Stendahl est abandonné en forêt. Une très jolie blonde quitte brusquement une route qu’elle connaît comme sa poche. Un Breton sans histoire rencontre au bord d’une falaise deux inconnus inquiétants. Nous ne sommes pourtant pas dans un roman policier. Les agresseurs ne sont ni des agents secrets ni des trafiquants. Ils ne s’attaquent qu’à des tendres: un ancien routard devenu libraire, une mécène mélancolique, des romanciers…
Qui, parmi les passionnées de lecture, n’a rêvé un jour que s’ouvre la librairie idéale? Une librairie vouée au roman où ne seraient proposés que des chef-d’oeuvre? En se lançant dans l’aventure, Ivan et Francesca se doutaient bien que l’affaire ne serait pas simple. Comment, sur quels critères, allaient-ils faire le choix des livres retenus? Parviendraient-ils un jour à l’équilibre financier? Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était le succès.«
« Au Bon Roman » est le livre que m’a envoyé Londoncam lors du premier swap littéraire que j’avais organisé en novembre. Je l’ai lu pratiquement d’une traite hier dans le train qui nous emmenait à Monpatelin pour une semaine, Chouchou et moi. A nous les nuits ininterrompues par des concertos félins! Joie, bonheur et ronflements béats à tous les étages.
…Mais je m’égare.
Malgré ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture ci-dessus, « Au Bon Roman » commence presque comme un thriller. Puis, après 50 pages passées à se familiariser avec les protagonistes de trois curieuses agressions, on découvre le lien qui les unit: tous sont membres d’un comité de lecteurs formé à la manière d’une société secrète, par deux amoureux des romans qui souhaitaient créer une librairie d’un genre un peu spécial. A partir de là, un long flashback dans le bureau d’un policier sympathisant à la cause de la grande littérature va permettre de reconstituer toute l’histoire depuis le début.
J’ai été, je l’avoue, assez déroutée par ce début un peu « tronçonné », qui semblait constamment basculer d’un genre et d’un sujet à un autre. Gênée par le style de Laurence Cossé, dont les dialogues me paraissent empruntés et raides. Incrédule face au luxe de précautions dont s’entourent Ivan et Francesca pour dissimuler l’identité de leurs lecteurs: pour un peu, on croirait qu’ils protègent les témoins d’un procès contre un parrain de la mafia! Du coup, j’ai mis assez longtemps à entrer vraiment dans l’histoire.
Et puis peu à peu, je me suis prise de sympathie pour ces héros improbables, dont le combat anti-Dan Brown et Marc Levy ne pouvait que résonner en moi. J’ai jubilé de la réussite initiale de leur entreprise et enragé face aux attaques anonymes qui les visaient. J’ai eu envie de devenir leur co-conspiratrice ou juste d’aller traîner moi aussi dans les rayons de leur librairie qui déchaînait tant de passions. Je me suis laissée gagner par leur découragement et leur tristesse quelques chapitres avant la fin. Et j’ai noté avec amusement que le nouvel emplacement de la librairie n’était autre que la rue parisienne dans laquelle Editeur Préféré a installé ses bureaux voici un peu plus d’un an.
Bref, malgré ses défauts, j’ai trouvé que « Au Bon Roman » était un livre attachant, mais à réserver sans doute aux amateurs purs et durs de littérature. Les autres risquent d’être rapidement lassés par la longue litanie de noms d’auteurs et de titres d’ouvrages qui émaillent ses pages, et peu intéressés par le plan marketing d’un lancement de librairie ou les guéguerres internes au milieu de l’édition.
Haaa, tu l'as dévoré alors !
Effectivement le côté très "littéraire" est pour moi un des points négatifs du livre, mais j'avais aimé les personnages et leur épopée, et au final gardé un goût très doux de la lecture de ce roman au final assez atypique.