Early bird in the making?

Depuis deux semaines, je me lève aux environs de 7 heures du matin, en même temps que Chouchou.
Pour mesurer ce que la nouvelle a d’ébouriffant, il faut savoir que je suis une couche-tard lève-tard, qui n’a pas mis de réveil depuis 17 ans qu’elle bosse à son compte (sauf quand elle avait un avion à prendre). J’ai toujours considéré ça comme un des principaux avantages du statut d’indépendant, le fait de pouvoir ne sortir de mon lit que lorsque je n’avais vraiment plus sommeil. Et comme je suis du genre à bouquiner jusqu’à 2 ou 3 heures du matin…
Avant d’emménager avec l’Homme, j’étais à mon maximum de décalage. Souvent, je ne parvenais à m’endormir que peu avant le lever du soleil, et n’émergeais péniblement qu’aux alentours de midi. Ce qui a posé de légers problèmes quand je me suis mise à vivre avec un marin qui, lui, devait être sur le pont à 7 heures du mat’. Il allait se coucher à 23 heures, et à partir de là, je ne pouvais plus faire un bruit pour ne pas l’empêcher de dormir. Par contre, le week-end, il passait l’aspirateur à partir de 8 heures du matin sans se soucier de savoir si j’avais terminé ma nuit ou pas (et c’était « ou pas »).
Le problème est différent avec Chouchou, puisque la lumière de ma lampe de chevet ne le dérange pas si je veux continuer à lire au lit après l’heure de son coucher, et puisqu’il aime bien faire la grasse matinée le week-end pour récupérer de sa semaine. Mais je sais que pour tout un tas de raisons, il a de plus en plus de mal à se lever quand il doit aller bosser. De mon côté, je vois approcher l’hiver, ses journées courtes et déprimantes. Je sais que je ne fais plus rien de productif une fois la nuit tombée. Si je continue à émerger vers 10 heures, à commencer mon boulot vers midi et à terminer vers 18 heures au moment où Chouchou rentre, impossible de mettre le nez dehors avant la fermeture des magasins, d’aller prendre un cours de yoga au Serendip Spa ou de faire ne serait-ce qu’une demi-heure de Wii.
Donc, pour soutenir Chouchou le matin (c’est plus facile de se mettre en route de façon dynamique quand on peut allumer la lumière, faire du bruit, échanger quelques paroles d’encouragement et un bisou de bonne journée avec quelqu’un), et aussi pour être plus productive, j’ai décidé de me lever désormais en même temps que lui. Ca fait deux semaines, et l’expérience est plutôt concluante jusqu’ici. Oh, les cinq premières minutes sont assez pénibles et souvent accompagnées d’un léger mal de tête. Mais une fois que j’ai commencé à boire mon You Zhi Hua Cha et à récolter mes radis virtuels sur Farmville, histoire de réveiller mes neurones sans brutalité, je peux enchaîner sans douleur sur le reste de ma journée. Je finis de bosser à 16 heures maxi, ce qui me laisse du temps pour faire plein d’autres choses avant que Chouchou rentre. Et le soir, ben je suis crevée, donc je vais au lit vers 22h30; je lis trois quarts d’heure ou une heure avant d’éteindre la lumière et je m’endors presqu’aussitôt, ce qui ne m’était encore jamais arrivé. Bref, je suis hyper contente de moi.
Je sais aussi que si j’avais essayé de décaler mes horaires de la sorte il y a six mois seulement, je n’y serai pas parvenue. Toute cette expérience me fait penser au moment où j’ai arrêté de fumer. Début 2006, après dix-huit années de cohabitation heureuse avec mon paquet de Stuyvesant menthol, j’ai décidé que j’en avais assez d’avoir une haleine de cendrier, des fringues et un bureau qui puaient la clope en permanence. J’ai arrêté du jour au lendemain, quasiment sans douleur – juste en buvant beaucoup de thé et en mâchant beaucoup de chewing-gums sans sucre les premières semaines. Pendant quelques mois, il m’est encore arrivé de taxer des clopes à des amis quand on bouffait ensemble au resto, par exemple, mais l’envie m’est passée progressivement, et aujourd’hui, je ne supporte même plus la fumée de cigarette. Je pense que c’est la même chose avec ce décalage. Si je m’étais forcée à essayer, je n’y serais pas parvenue. Là, j’avais vraiment envie et ça s’est imposé tout seul.
Pourvu que ça dure!

3 réflexions sur “Early bird in the making?”

  1. Bravo!
    Je suis comme toi, mon rythme naturel c'est de me coucher vers 4h et de me réveiller vers 11h-12h. Malheureusement je ne suis pas indépendante donc j'ai des horaires de bureau à respecter et j'ai du abandonner ce rythme à regret! Le seul problème c'est qu'à la moindre grasse mat je peux pas dormir ensuite jusqu'à tard donc même le dimanche je me surveille pour pas dormir trop tard.

  2. "La monde appartient à ceux qui se lèvent tôt"… Mon horaire de boulot ayant changé, je dois me lever tôt tous les jours. Là j'ai une semaine de vacances et je n'ai pas su me réveiller au-delà de 9h du mat'. En même temps, je fais ce que je dois faire et il me reste plein de temps pour moi (ou pour glander joyeusement) après. Seul hic, à moins que je me sois prise une fameuse cuite la veille, je ne sais plus faire de grasse mat'. Mais bon, je continue à penser que c'est un bon rythme et qu'il est assez soulageant, sur la fin de la journée, de se dire qu'on peut la finir tranquilou, sans stress! J'espère que ça te rend la vie plus zen du coup!

  3. mamzellecarnetO

    tu es super forte !
    parce que j'ai beau me lever tôt, je me couche vers 1h ou 2, je n'arrive pas à faire tout ce que je veux sinon (j'ai un emploi de bureau, mais pour faire un dessin par jour, etc. je me couche tard !). Il faudrait que je lise moins (sur internet) hihi !

    et je n'arrive jamais à me lever d'un bond, c'est trop trop dur.

    ps : il y a 15j j'ai visité Magritte, tu as qq chose à me conseiller pour ce week-end ?

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