« Le Skylab »

Début juillet 1979, la famille d’Albertine, onze ans, se réunit à St-Malo pour fêter l’anniversaire de la grand-mère au cours d’un week-end mouvementé. Pendant que la première station spatiale américaine menace de s’écraser quelque part en Bretagne, les réacs s’écharpent avec les gauchistes, une des tantes oublie encore les paroles de « Bambino », le grand-oncle traumatisé par la guerre du Vietnam tente de se suicider, les jeunes cousins se trémoussent en boum sur « Born to be alive » et Albertine découvre l’amour en la personne d’un beau surfeur blond…
Malgré toute mon affection et pour Julie Delpy, et pour les chroniques familiales, et pour la période des années 70, je ne peux pas dire que je sois tombée sous le charme de ce « Skylab ». Le film commence par une interminable scène de déjeuner dans le jardin, interrompue par plusieurs averses (parce que bon, il faut bien faire sentir qu’on est en Bretagne). C’est mou, et ça traîne drôlement en longueur. J’ai même craint que les personnages ne se lèvent JAMAIS de table et que toute la suite du film se passe là. Heureusement, ça n’a pas été le cas, et la suite s’est révélée un peu plus rythmée. Je me suis laissée embarquer dans le trip nostalgie des vacances en famille, des chamailleries entre cousins, des engueulades d’adultes qui même graves finissent toujours par se tasser parce que rien ou presque ne peut dénouer les liens du sang.
Et puis la fin, de nouveau, m’a déstabilisée et mise assez mal à l’aise avec cette scène où un ancien para qui a fait l’Algérie et le Tchad se met à chialer en pleine nuit, avouant qu’il ne supporte pas d’être rendu à la vie civile: « Là-bas, dit-il en substance, j’arrivais dans un village et j’étais le roi. Ici, les féministes voudraient nous dicter notre conduite. » Pas inintéressant, mais tombant un peu comme un pavé dans la mare de ce qui était ici un divertissement plutôt léger et bon enfant, où même la tentative avortée de pendaison du grand-oncle était traitée comme une gentille excentricité vite oubliée. Je ne suis pas fan non plus des scènes avec Karin Viard, qui joue Albertine devenue adulte et prenant à son tour le train avec son mari et ses deux enfants au tout début et à la toute fin du film. Bref, je n’ai pas passé un mauvais moment, mais mon avis sur ce « Skylab » reste assez mitigé.
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