J’veux pas y aller

Demain, je dois descendre à Monpatelin… et je n’ai pas envie. Pas envie de me lever aux aurores, de passer la journée à m’ennuyer dans le TGV (mais quand installeront-ils enfin le wifi sur cette ligne?), de me nourrir de sandwichs et de ne pas pouvoir boire de thé vert, d’attendre ma correspondance plus d’une heure au café de la gare, de manquer me donner un tour de reins en hissant le monstre turquoise dans les escaliers, de découvrir en triant le courrier reçu en mon absence que l’administration me fait encore des misères et que j’ai encore une pluie de fourmis crevées sur mon oreiller.
Et puis surtout, je n’ai pas envie de laisser Chouchou seul pendant presque deux semaines. Il traverse une période très difficile en ce moment, avec beaucoup de soucis de boulot (mais pas seulement), et même si je ne peux pas faire grand-chose pour l’aider, je préfèrerais rester près de lui. Oh, je sais qu’il profite de mes absences pour regarder des tas de séries télé dégoûtantes, manger n’importe quoi et se coucher à pas d’heure, mais justement – je ne suis pas certaine que ça lui soit très profitable.
Dans ce genre de circonstances, ma vie à cheval entre deux pays m’apparaît comme une contrainte plutôt que comme une chance. Je me dis que je pourrais aussi, comme Soeur Cadette, être appelée à voyager régulièrement à l’étranger pour mon travail. Mais je culpabilise quand même. Je culpabilise de ne pas être là pour mon amoureux. Je culpabilise de ne pas passer plus de temps auprès de ma famille. Je culpabilise de laisser mon appart à l’abandon trois semaines par mois. Mon coeur est coupé en trois, et on n’a encore inventé ni l’ubiquité ni la téléportation.

6 réflexions sur “J’veux pas y aller”

  1. mamzelle carnetO

    je te comprends ! je suis coupée entre Paris (MonPatelin à moi) et Bruxelles (où est mon amoureux 😉 ) et je trouve ça affreux, et j'essaie de faire changer les choses et je n'y arrive pas. au secours !

    mais il n'y a que 1h22 entre les deux (plus le temps de métro).
    mais je ne peux venir que le week-end.

    bref c'est pas pire et pas pareil, mais mon coeur est coupé aussi, et je comrpends très bien. (pour le train, tu y lis ? tu as un smartphone ? tu twittes ? j'ai deux cartes de téléphone, et je switche à la frontière…)

  2. non, je n'ai pas de smartphone. je lis seulement des magazines, ou alors des bouquins très light pare que j'ai du mal à me concentrer quand je ne suis pas parfaitement au calme.

  3. Dans les boutiques charmantes dont regorge ton carnet d'adresses, tu n'as pas encore déniché le joli thermos qui t'accompagnera, plein de thé vert fumant (ou glacé) ?

    Maigre consolation face au coeur coupé, certes, mais petit confort de voyage.

  4. J'y ai pensé, mais je suis toujours tellement chargée entre ma grosse valise pleine de livres, mon MacBook en bandoulière et mon énorme sac à main plein d'autres trucs indispensables….

  5. J'espère que ce petit com' te trouvera bien arrivée dans un chez toi sans courrier relou ni fourmi. Et que le plaisir d'être arrivée comblera un peu les désagréments du voyage.

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut