Le geocaching, ça ne creuse pas que le sol

Jeudi après-midi, comme tout était fermé pour cause de fête nationale et que le soleil montrait de nouveau le bout de son nez, Chouchou et moi empruntons la Mégane paternelle pour partir faire du geocaching dans le fin fond de la Haute-Garonne. Regardant par la fenêtre et hésitant entre les adjectifs « rural » et « champêtre » pour qualifier le coin de cambrousse que nous traversions, je déclare avec enthousiasme: « C’est quand même assez joli, ces paysages rupestres ». Je me ressaisis tout de suite, mais le mal est fait. Chouchou se moquera de moi en réclamant des bisous rupestres jusqu’à la fin de la journée. Pffff.

« Mûres, raisin & co », la première cache de notre liste, est en fait un résidu de la liste de Noël que nous n’avions pu tenter faute de temps. Après avoir cahoté dans un chemin de terre encore boueux des pluies de la veille, nous laissons la voiture sur un parking improvisé et finissons à pied. Les indications du GPS sont assez précises. Sur le bord de la route, derrière un premier écran de broussailles, Chouchou aperçoit au pied d’un arbre un empilement de pierres et de branches qui n’a rien à faire là. Gagné: la cache – un Tupperware de taille 2 – est dessous. Je procède à un petit échange: une figurine Yogi Bear contre un porte-clés, prends la photo règlementaire, et nous repartons. C’est seulement en arrivant à la voiture que je pense au Travel Bug que je traîne dans ma trousse depuis fin avril, et que j’aurais pu déposer là.
Dans la petite bourgade de Saint-Lieux-lès Lavaur passe un chemin de fer touristique qui marquait l’emplacement de la seconde cache de la journée. Celle-ci est censée se trouver sur l’avant d’un lavoir. « Attention, un ciste est dissimulé sur l’arrière du lavoir: ce n’est pas la cache! » prévient la fiche sur le site. En Gruyérie le mois dernier, nous sommes tombés deux fois sur des avertissements similaires. Les cistes en question semblent être des fioles en verre, mais ça ne me dit pas à quoi elles servent: participent-elles à un autre jeu? Je suis intriguée. Nous zonons plus de vingt minutes devant le lavoir, retournant les pierres qui bordent les massifs de fleurs et regardant dans les trous accessibles de la façade. Rien. Pourtant, le niveau de difficulté n’est que de 1 – le plus bas -, et la cache a été découverte la veille encore.

Je finis par apercevoir, derrière deux briques dont la présence ne semble pas fortuite, ce qui ressemble à un coin de couvercle en plastique bleu clair. Chouchou se charge de l’escalade nécessaire et de la récupération du container, qui aurait été plus que périlleuse pour quelqu’un mesurant à peine plus d’un mètre cinquante. (Beaucoup de caches sont planquées hors de ma portée… Ca m’énerve!) Cette fois, en plus de procéder à un échange de petits trésors, je pense à déposer mon Travel Bug, et j’en récupère un autre qui se trouve dans la boîte. Le soir, en le loguant sur le site, je découvrirai qu’il vient des Pays-Bas et qu’il veut aller à Curaçao. Je vais donc le ramener en arrière, puisque je ne pourrai dans les mois qui viennent le larguer qu’en Belgique ou en Suède. Je ne comprends pas pourquoi il n’est pas prévu d’indiquer sa destination sur le Travel Bug même; ce serait beaucoup plus simple et ça éviterait ce genre d’erreur de bonne foi!
Nous roulons en direction de Buzet sur Tarn. De l’autre côté du fleuve, nous laissons la voiture au bord de la route et nous lançons à pied sur un sentier de forêt qui, d’après le GPS, ne cesse de nous éloigner de notre but. Le sol est boueux et je porte des Converse blanches (les seules chaussures fermées que j’ai apportées); la progression me paraît donc un peu pénible. Quand il devient évident que nous nous fourvoyons, nous faisons demi-tour et regagnons la route. L’application geocaching sur le smartphone de Chouchou révèle un autre chemin possible. Mais il n’est pas carrossable, et nous n’y voyons pas un brin d’ombre. Or, il fait de plus en plus chaud, j’ai de plus en plus soif, le terrain monte pas mal et si la cache n’est distante que de 500 mètres en ligne droite, il doit falloir compter le triple en suivant les boucles du chemin. Plutôt que de risquer un incident comme celui de début mai, nous renonçons et allons nous abreuver de jus de pomme chez Soeur Cadette. Le soir, afin de reconstituer nos forces, nous faisons un repas sain, équilibré et rupestre en famille au KFC. Tant pis pour le feu d’artifice, nous sommes trop crevés.

4 réflexions sur “Le geocaching, ça ne creuse pas que le sol”

  1. Hier, une cache prometteuse, j'avais compris l'indice abscon et j'arrive… sur la terrase d'un McDo, grosse déception !

    (Ps : comment ça en Suisse dans les mois qui viennent ?)

  2. En Suède. Je voulais écrire "en Suède", et mon inconscient a fait fourcher mon clavier ^^ C'est corrigé.

  3. Les géocacheurs qui l'ont récupéré il y a 4 mois aux Pays-Bas le détiennent depuis et ne l'ont pas remis en circulation 🙁 Je viens de leur envoyer un mail pour leur demander de le relâcher.

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