C’est Marie-Aude qui m’a fait découvrir cet album pendant Trolls & Légendes. Elle l’avait acheté sur place et fait dédicacer pour son neveu par l’une des illustrateurs. Je l’ai feuilleté rapidement: coup de foudre. Le lendemain, je faisais le pied de grue devant la table de Carine M. pour obtenir à mon tour un bôdessin. Ce fut un de ses personnages préférés: la sirène spectrale, mais accommodée à la sauge Régis, c’est-à-dire en version cyclope. Adorable.
J’ai toujours eu une grande affection pour les monstres. Si le zombie est le symbole du consumérisme rampant (dixit Chouchou), de façon plus générale, le monstre représente la part d’ombre qui est en chacun de nous, les travers honteux, les pulsions inavouables. J’aime quand des auteurs s’attachent à les rendre moins effrayants comme pour nous inviter à apprivoiser cette part d’ombre, à nous réconcilier avec elle, à l’accepter voire à la mettre en lumière.
Ici, on commencera à apprivoiser les monstres en prenant un thé avec eux – quelle excellente idée! Qu’ils soient « domestiques » comme le vampire ou le dragon, fantasmagoriques comme la tricoteuse de mauvais sorts ou le fantôme de la tasse, exotiques comme le lapin crétin naufrageur ou l’abominable homme des neiges, ce « Guide du savoir-survivre
» en leur compagnie explique où les rencontrer, comment les inviter, quels rituels utiliser pour éviter de se faire manger tout cru alors qu’on a apporté de délicieux petits gâteaux. Avec ses illustrations superbes et sa mise en page recherchée, c’est un très beau cadeau à faire à un jeune amateur de monstres… ou à garder pour soi!
Si cet article ne vous a pas convaincus, allez donc faire un tour sur le site du Boudoir Fantastique… Vous devriez vite changer d’avis! Et pour info, l’éditeur considère ce livre comme adapté aux petits lecteurs à partir de 5 ans.
"apprivoiser" et "mettre en lumière sa part d'ombre".
… hum,… si je ne savais pas (déjà) que tu as pratiqué l'Aïkido, je m'en serais douté.
Sparkes
Euuuuh. C'est pas du tout à l'aïkido que j'ai appris ça. Et d'ailleurs pour être honnête je ne vois pas vraiment le rapport. *se gratte la tête*
Je m'en doutais un peu (que tu ne vois pas le rapport).
Peut-être est-ce seulement propre à celui qui me l'enseigne depuis … quelques années, mais à ce que j'en sais, le vrai but de l'aikido n'est pas d'apprendre à casser des poignets mais plutôt à "rencontrer" et "mettre en lumière son coté obscure". Une sorte d'homéopathie de la violence.
C'est le fait de lire dans ton blog ces phrases que j'entends dans mon dojo avec les mêmes mots qui m'a surpris.
Ah je ne dis pas que le but de l'aïkido est d'apprendre à casser les poignets (bien que je garde une affection toute particulière pour un petit nikyo discret dans ce but ^^). Apprendre à maîtriser la violence en soi, oui. Après, l'ombre et la lumière étaient, je pense, des concepts assez étrangers à mon prof (ou alors il le dissimulait bien) (je n'ai hélas que du mal à dire de lui après 7 ans de vie commune et un largage peu glorieux)