Charité bien ordonnée

Chaque fois que je passe une semaine à Monpatelin, je m’accorde une journée pour aller vadrouiller en ville, surtout s’il fait beau. Comme j’avais un rendez-vous médical en début d’après-midi, j’ai décidé de joindre l’utile à l’agréable et sauté à bord du TER de 10h34 qui m’a amenée à destination en douze minutes. Mon objectif du jour: commencer à remplir la boîte à chaussures destinée à ma swapée.
Le marchand de thé chez qui je me sers en Mariage Frères n’avait pas de mugs du style et de la couleur que j’aurais voulus. Par contre, la Boutique 51 débordait de brols colorés tous plus sympas les uns que les autres. J’ai hésité devant une bouteille design de sirop de cactus presque vert fluo – originale, certes, mais je n’étais pas sûre que la destinataire de mon colis l’apprécie. Idem pour les sucres aux parfums délirants. Au final, j’ai quand même trouvé pour elle deux objets qui remplissaient mon cahier des charges, et pour moi, une bague Pylônes rigolote: une demi-sphère de plastique transparent aux trois quarts remplie de liquide rouge. Charité bien ordonnée, toussa toussa.
A la Fnac, il y avait une promo sur les coffrets DVD de série, 3 pour le prix de 2. J’ai failli prendre la saison 1 de « Veronica Mars » pour faire découvrir ce petit bijou à ma swapée, mais si ça se trouve, elle connaît déjà. Donc, j’ai opté pour les deux premières saisons de « Brothers & Sisters » afin d’occuper les longues soirées en solitaire à Monpatelin, plus la première de « Hero Corp » dont le pitch semble alléchant mais dont je n’ai quasiment pas entendu parler sur le net, ce qui m’inquiète un peu. J’ai également embarqué trois bouquins: un pour ma swapée, plus le dernier Yoko Ogawa et une novella de Jim Dodge appelée « L’oiseau canadèche » qui était marquée d’un autocollant « coup de coeur ».
Arrêt obligatoire chez Sephora, d’autant que j’avais reçu des bons de – 20% valables sur trois produits. Je me suis offert la dernière crème teintée Estée Lauder dont j’avais lu beaucoup de bien, plus le vernis shatter rouge d’OPI et le Too Hot Too Pink To Hold ‘Em de la collection Texas. (J’ai testé le shatter à peine rentrée chez moi: il craquèle peu et de façon trop régulière; je suis vraiment déçue par rapports aux vernis crack de Debby qui coûtent deux fois moins cher et donnent dix fois mieux).
En passant devant chez Sinéquanone où je n’achète jamais rien, j’ai été happée par la vision d’un foulard noir avec des étoiles blanches et suis entrée pour l’examiner de plus près. Le tissu était trop rêche à mon goût. Par contre, le petit top corail également à étoiles blanches me semblait prometteur. Je l’ai embarqué en cabine d’essayage. Too bad, la fermeture éclair remontait beaucoup trop haut et me gênait dans le cou. « Ca va? » m’a demandé la vendeuse. J’ai répondu par la négative et lui ai montré le problème. Elle a rigolé. « Vous l’avez mis devant-derrière. La fermeture éclair va dans le dos. » Passer pour une cruche sidérale même pas capable de regarder où se trouve l’étiquette sur un vêtement: ça, c’est fait. Pas rancunière, j’ai acheté le top de la honte qui, une fois mis correctement, m’allait très bien.
Avant l’heure de mon rendez-vous, j’ai encore réussi à dénicher une bricole pour ma swapée dans l’autre boutique de brols rigolos située face à la cathédrale, des cartes touristiques sympas pour Postcrossing, une garniture de coussin pour la jolie housse La Cerise sur le Gâteau que le facteur m’a apportée récemment, et un registre à tête paresseuse pour faire ma compta à la main. Oui, je suis un dinosaure de la gestion administrative. C’était l’achat le moins fun de la journée et, à 40€, pas le moins cher.
Déjà bien chargée, je me suis dirigée vers la clinique où j’avais rendez-vous. Au secrétariat, j’ai donné le nom d’Etre Exquis comme personne à contacter en cas de pépin. « Ca s’écrit comment? » m’a demandé la secrétaire. Avant que je puisse commencer à épeler, sa voisine de bureau s’en est chargée pour moi. Voyant mon regard interloqué, elle a expliqué en rigolant: « Moi aussi, je m’appelle comme ça, et pendant toute ma scolarité, on m’a demandé si je n’étais pas la soeur ou la cousine de votre ami ». Le monde est minuscule.
Puis une troisième personne m’a annoncé qu’à mon arrivée lundi, je devrais régler un « forfait confort » de 15€ non remboursé. « C’est quoi, le forfait confort? » « Avant, on mettait les gens dans des box juste entourés de paravents après leur opération; maintenant, on les met dans des chambres pour qu’ils aient plus d’intimité, et ça a un coût. » J’ai protesté que pour passer une heure à récupérer de l’anesthésie, un box me suffirait amplement. « Ah oui mais il n’y en a plus, on les a supprimés. » Alors bon, 15€ ne vont certes pas me ruiner, mais si on ramène ça au tarif horaire, quatre murs blancs et un vilain lit à barrière vont me coûter proportionnellement plus cher qu’une chambre design dans un trois étoiles. Cherchez l’erreur.
L’anesthésiste qui va s’occuper de moi lundi a visiblement raté une carrière de comique. Je vous laisse imaginer le registre des blagues qu’on peut faire sur le sujet de la coloscopie, et notamment de la purge préalable obligatoire. Mais oui, j’ai bien compris que ça allait être chiant. Ah ah. Bon, cela dit, il était gentil et rassurant, ce monsieur. Même si je n’étais pas particulièrement inquiète, j’ai apprécié.
Retour en ville. Il était 15h et je commençais à mourir de faim. Un poulet général Tao et un riz thaï pris dans le boui-boui vietnamien habituel ont remédié au problème. Puis je suis passée saluer Christine à la boutique Swarovski, où j’ai vaillamment fait la sourde oreille aux appels d’un mignon petit bonhomme japonisant, style Murakami, tout piqueté de strass et à porter en pendentif. Christine m’a appris que les vernis Mavala, Debby et Rouge Baiser étaient en vente aux Galeries Lafayette voisines: voilà une info intéressante, en l’absence de Monop’ dans le coin.
Les doigts cisaillés par mon shopping du matin, je suis allée me poser à la terrasse d’un des bars de la place de l’opéra, où j’ai commandé un diabolo menthe. (J’ai lu tellement d’horreurs sur les effets néfastes de l’aspartame depuis quinze jours que je n’ose plus boire de Coca Light.) J’ai eu pile le temps de terminer le ELLE commencé dans la salle d’attente de l’anesthésiste avant de devoir reprendre le chemin de la gare pour attraper le TER de 17h22. En examinant mes paquets, je me suis rendu compte que j’avais quand même acheté aussi pas mal de trucs pour moi, hum. Mais je le vaux bien. Ce soir, j’ai fait un dîner de fruits: abricots-pêches blanches-cerises Burlat, car à partir de demain, c’est régime sans fibres en prévision de la coloscopie de lundi. Ce week-end sera placé sous le signe des coquillettes-jambon. J’ai hâte :S

2 réflexions sur “Charité bien ordonnée”

  1. Hero Corps c'est vraiment pas mal, il y a un humour bien décalé…j'avais vu la saison 1 sur france4 et par j'ai loupé la saison 2 (ces pignoufs n'ont fait aucune pub et l'ont passé à un horaire décalé grrr).
    Je te souhaite bon courage pour lundi (et pour dimanche aussi!) Je suis passé par là il y a quelques mois et à ma grande surprise c'était moins terrible que prévu…pas drôle mais j'ai pu avoir un nouveau produit qui rend moins malade…et me purger en buvant du jus de raisin et un bon rooibos!

  2. Courage pour le week end et l'examen que je connais bien à force de le refaire régulièrement.
    Mais, si tu es vraiment déçue par le shatter rouge d'OPI, tu peux me l'apporter aux Imaginales ;-)))))))
    Bises plein en passant.

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