« Quatre soeurs »

Après avoir dévoré le premier tome de la bédé et lu des tas d’avis enthousiastes sur la série de romans dont elle était tirée, je n’ai pas résisté longtemps: j’ai filé sur Amazon et je me suis commandé l’intégrale de « Quatre soeurs« , de Malika Ferdjoukh.
Arrivée presque en même temps que moi à Monpatelin, elle aura sauvé une semaine de soirées pendant lesquelles je risquais de déprimer sec. Vers 19h, sitôt mon boulot du jour terminé, je filais me blottir sur Chloé mon canapé transsexuel, je tirais une douillette couverture en polaire sous mon menton et je me transportais instantanément à la Vill’Hervé pour retrouver les soeurs Verdelaine au sommet de leur falaise battue par les vents. Je m’indignais des mauvais tours joués par cette chipie de Bettina, je pouffais devant la ruse déployée par Enid pour faire dormir avec elle les chats de la maison, j’avais le trac avec Hortense avant qu’elle monte sur scène pour jouer sa première pièce de théâtre, je compatissais aux hésitations amoureuses de Charlie, je grinçais des dents devant la radinerie de tante Lucrèce, j’espérais de tout mon coeur que l’état de Muguette s’arrangerait, je me demandais où diable était passée tante Jupitère, je humais presque l’odeur du cake aux noix de Geneviève sortant du four, j’écrasais une larme quand les spectres de Lucie et Fred Verdelaine prenaient enfin congé de leurs filles, et je voulais que cette histoire ne se termine jamais. Je voulais continuer à regarder vivre ces personnages si fantaisistes et attachants; je voulais leur demander de me faire une place à la grande table de la cuisine pour boire du lait chaud avec eux pendant mes insomnies.
Je pourrais vous énumérer les qualités littéraires du texte de Malika Ferdjoukh; vous expliquer que la bonne littéraire jeunesse est de la bonne littérature tout court; disserter sur la façon dont l’auteur a su rendre son récit à la fois intemporel et très ancré dans notre époque; m’amuser de ses nombreux jeux de mots et des charmants tournures de phrases qu’elle se plaît à inventer. Mais rien de tout cela n’expliquerait vraiment pourquoi je suis tombée amoureuse de ces « Quatre soeurs ». La vérité, c’est que ce livre est plein d’une grâce lumineuse et que l’espace de 600 pages, il m’a fait oublier tout le reste. C’est le plus beau compliment que je puisse faire en ce moment.

3 réflexions sur “« Quatre soeurs »”

  1. Je me souviens avec plaisir de mes lectures de jeunesse dont Malika Ferdjoukh faisait partie. J'ai encore "Sombre citrouille", spécialement dédicacé pour mon anniversaire… J'adorais la collection L'École des Loisirs, qui publiait des romans de Malika Ferdjoukh, ceux de Marie-Aude Murail et de ses frère et sœur Lorris Murail et Moka (j'ai aussi des exemplaires dédicacés par eux), l'excellent "Le Passeur" de Lois Lowry, le tout aussi bon "No Pasaran, le jeu" de Christian Lehman.
    Mais surtout, SURTOUT! les écris de Xavier Deutsch, auteur Belge de littérature de jeunesse, qui a marqué profondément ma pré-adolescence avec son roman "Les Garçons", que je te conseil très vivement…

  2. Une vraie tres bonne serie (puisque parue a la base en quatre tomes) que j'ai bien du relire trois ou quatre fois malgre le fait que je suis censee avoir "passe l'age" depuis longtemps … Mais la litterature jeunesse recele tellement de perles comme celle-ci que lorsqu'on est accro, c'est pour la vie !

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