Panoramas de Montjoire: Grelottant sous la neige, nous cherchons un endroit « où se reposer » à proximité des coordonnées GPS fournies. Au bout de quelques minutes, nous repérons plusieurs bancs… à l’intérieur d’un jardin au portail fermé par une chaîne et un cadenas. Hors de question d’avoir fait tout ce chemin pour rien: Chouchou escalade vaillamment la grille, mais ne trouve rien de l’autre côté. Le seul banc situé à l’extérieur, le long d’un chemin boueux, est entouré de lierre et de ronce détrempées. Nos fouilles ne donnent rien, et je finis par sonner la retraite en grommelant. Nous avons passé une heure sur cette cache et nous ne nous sommes même pas logués. Je suis grmblbl.
In the cuckoo’s holly: Direction la forêt de Buzet. « Attention aux Muggles, qui se promènent et pique-niquent en nombre dans les parages », prévient le créateur de la cache. Ouais, ben un jour de réveillon, sous la pluie et avec une température ne dépassant pas 1°, les seuls couillons qui arpentent les sentiers couverts de feuilles mortes glissantes, c’est Chouchou et moi. Notre GPS nous fait faire un très grand carré, et je suis en train de remettre sérieusement en cause mes convictions écolos au motif que la nature, ça craint un max, quand j’aperçois enfin un énorme buisson de houx qui ferait une très bonne cachette. N’écoutant que ma frustration, je me faufile entre les feuilles vernissées et piquantes et trouve immédiatement un grand Tupperware rectangulaire. Il n’est pas bien étanche, et il y a plein d’eau à l’intérieur. Le stylo ne fonctionne plus; le logbook est trempé et le feutre de Chouchou peine à écrire dessus. Je sélectionne une petite figurine Kiki bleue pour l’ajouter à mon trésor de guerre et, à la place, laisse un porte-clés babouche marocaine et une géocoin trouvée à Lisbonne au début du mois.
L’oasis: Nous avions prévu de faire une autre cache dans le coin, « Mûres, raisins & co », mais l’heure tourne et théoriquement, nous devrions déjà prendre le chemin du retour. Comme j’aimerais tenter la cache de Lavalette, nous appelons mes parents pour prévenir que nous aurons un peu de retard. Grave erreur. A Lavalette, notre GPS nous fait arrêter sur un chemin de campagne et continuer à pied à travers des labours. Le terrain descend selon une pente assez forte; pour chaque mètre parcouru, un kilo de ciment à base de feuilles mortes et de glaise détrempée vient se coller à nos bottes. Les miennes, qui font 4 ou 5 pointures de trop, menacent de rester ventousées au sol à chaque pas que je fais. Bientôt, Chouchou et moi avons de la boue jusqu’aux genoux. Lorsque nous atteignons les coordonnées de la cache, je suis tellement énervée que je jette à peine un coup d’oeil aux arbres alentour avant de décréter que j’en ai marre et que je veux rentrer. Remonter la pente tient de l’exploit physique; je peine à soulever les pieds et j’ai beau racler mes semelles sur l’herbe, la glaise refuse de s’en décrocher.
A 16h30, je déboule furieuse chez mes parents en clamant que je HAIS la campagne et qu’il est plus que temps de bétonner tout ça, que quand j’étais môme on nous promettait qu’en l’an 2000 on vivrait tous dans des cités sous dôme avec des voitures volantes et que je me sens grugée sur l’action.
A 17h15, après avoir enfilé une jolie robe et des chaussures dignes de ce nom, puis mis une bonne couche de Russian Red, j’arrive chez Soeur Cadette. En me voyant, Cahouète, réputé pour être avare de bisous et de compliments, se fend d’un sourire extatique et s’exclame: « T’es trop jolie, Tatie! ». Me voici réconciliée avec la Terre entière, campagne incluse. Disons juste que désormais, je garderai mes distances vis-à-vis des forêts et des champs.
Joyeux Noël à tous.
Sauf exception, les commentaires sont désactivés. Si vous voulez poursuivre la conversation, je vous invite à le faire sur la page Facebook du blog.

Joyeux Noel à toi et à toute ta famille ! Sylvie-Québec
mais quelle idée de faire du géocaching sous la neige – euh pluie !
Joyeux Noël !