Quand les critiques encensent un film à ce point, j’hésite toujours à aller le voir de peur d’être déçue. Surtout que je ne suis pas très bon public pour les comédies et que ce qui fait hurler de rire la plupart des gens a le don de me laisser de marbre. Hier soir, entre une séance de méditation au Serendip Spa et un dîner tardif chez Mamma Roma, j’ai quand même invité Chouchou à me rejoindre devant l’UGC Toison d’Or pour voir si « Le nom des gens » méritait tout le bien qu’on en dit.
La réponse est juste oui.
J’ai adoré le couple improbable formé par Bahia BenMahmmoud, militante de gauche qui couche avec ses adversaires politiques pour les convertir, et Arthur Martin (comme les cuisines), spécialiste des risques épidémiques posés par les volatiles morts et par ailleurs vieux garçon passablement coincé avec la gent féminine. Sara Forestier déploie une belle énergie – et une rafraîchissante impudeur – face à un Jacques Gamblin subtil et juste comme d’habitude. Les dialogues font mouche, que ce soit dans le registre comique (« Quand on commence à se méfier des canards, c’est le début de la fin! ») ou humaniste (« Au fond, les étrangers sont les seuls qui méritent vraiment d’être français »). Le trait est parfois un peu forcé, comme dans cette scène où l’héroïne prend le métro toute nue sans s’en apercevoir, mais je veux bien pardonner beaucoup de choses à des gens qui arrivent à faire un film aussi drôle, touchant et pas moralisateur sur le thème casse-gueule du racisme, de la différence culturelle et de l’intégration. Le monde a besoin de plus de Chang Martin BenMahmmoud 🙂
La théorie sur le bienfait que les bâtards pourraient amener au monde m'avait mise en joie.
J'ai vu ce film juste après une journée noire (encore une) de votation en Suisse où plus de la moitié (encore une fois) s'est montré profondément xénophobe, il m'a fait un bien fou !
Tu as remarqué que la scénariste s'appelle Baya ? Je me demande à quel point il y a de l'autobiographie, mais on sent cette profonde habilité au fantasque dans l'écriture de ce petit moment de bonheur, non ?
Oui, j'ai remarqué que le film est d'elle et de Michel Leclerc, un nom bien français et celui d'un grande chaîne de supermarchés, et je me suis demandé dans quelle mesure le scénario s'inspirait de leur propre histoire. Ce sont également eux qui ont écrit et chantent le générique de fin.
Et je suis convaincue que le métissage est l'avenir de l'humanité!
(Sinon, ça a été ton opération?)
Avant d'écrire ma critique sur ce film, j'ai googlé Baya et trouvé des trucs intéressants, sacrée bonne-femme…
( Oui, merci, ça va, je sors aujourd'hui.
Le Flying Spaghetti Monster (et ton hippopotame mauve) bénissent le wi-fi hospitalier ! )