Jeudi midi:
Avenida da Liberdade, 2
J’ai déjà évoqué ce repas. Installé dans un ancien cinéma, le HRC de Lisbonne bénéficie d’une architecture étonnante avec son plafond situé à dix mètres de haut, ses balcons encore visibles le long des murs et sa scène sur laquelle sont installées une partie des tables. La déco n’est pas en reste: outre les reliques habituelles (instruments de musique, disques d’or ou costumes de scène ayant appartenu à des stars du rock), on peut admirer une Cadillac accrochée au plafond et un écran tactile qui permet de localiser à travers le monde les autres pièces de la collection du HRC. La carte est la même que dans tous les autres restaurants de la chaîne, à l’exception d’un burger couleur locale. Je demande ce qu’il y a dedans, m’attendant à une composition à base de morue ou d’un autre produit de la mer. « De la mozzarella », me répond la serveuse. Comment on dit « What the fuck » en portugais?
Jeudi soir:
Café Buenos Aires
Calçada do Duque, 31B
C’est mon guide touristique qui nous recommande cet établissement situé dans l’escalier le plus éprouvant de tout Lisbonne, un de ceux qui relient la Baixa au Bairro Alto. Les courageux pourront monter à pied comme nous l’avions fait dans l’après-midi. Les autres emprunteront l’ascenseur de Santa Justa et décriront une petite boucle avant de redescendre jusqu’à mi-hauteur des marches.
Très bonne surprise que ce Café Buenos Aires avec son plafond bas, sa déco bois et rouge, son côté « crafoutchou encombré » et son atmosphère intimiste. En guise de Cadillac, c’est cette fois une chaise que nous trouvons accrochée au plafond. Une manie locale, sans doute. Toutes les tables sont déjà réservées, mais dans la mesure où nous sommes arrivés tôt (à19h), le serveur réussit à nous caser en nous prévenant que nous devrons avoir libéré les lieux pour 20h30.
Comme dans pas mal de restaurants lisboètes, la carte est trilingue portugais/anglais/français, ce qui facilite la commande. Chouchou prend un plat de bacalhau et moi une salade boyarde pleine de jambon cru, de fromage et de pommes frites qui arrive dans une sorte de saladier géant. C’est délicieux bien que pas franchement léger. Nous sommes assis face à l’entrée et pendant tout notre repas, des gamins entrent et sortent du café en laissant la porte ouverte alors que bon, il ne fait pas si chaud dehors. En temps normal, ça me gâcherait la soirée. Là, je reste zen. L’effet Georges-Arthur, je présume.
Vendredi midi:
Tasca do Manel
Rua de Sao Tomé, 20
Le fameux resto dont le serveur vaut le détour à lui tout seul. Mais la cuisine n’est pas mal non plus. Bacalhau aux tomates et aux oignons pour Chouchou, au bacon et à la sauce fromage-vin blanc pour moi. Nous échangeons nos plats à mi-repas: les deux recettes sont à se rouler par terre. Le verre de rouge local que j’ai commandé pour aller avec ne brille pas par sa subtilité, mais reste d’une qualité honnête. L’addition se monte à 25 petits euros, une misère. En sortant, nous n’avons que quelques dizaines de mètres à faire pour gagner l’un des arrêts du fameux tram n°28.
Vendredi soir:
Leao d’Ouro
Rua 1° de Dezembro, 105
C’est sa proximité avec notre hôtel qui nous fait choisir pour notre dîner cette brasserie spécialisée dans les produits de la mer. A 20h30, la grande salle est presque vide. Des jambons entiers pendent au-dessus d’une grande crédence; les murs sont couverts d’azulejos dépeignant des scènes de chasse, et le plafond voûté par endroits s’orne de poutres apparentes. J’aime beaucoup et suis étonnée que l’endroit ne soit pas davantage fréquenté.
Chouchou reprend du bacalhau (il ne s’en lasse pas) tandis que je dévore une énorme portion de saumon grillé extraordinairement goûtu, accompagnée de petites pommes de terre succulentes et d’épinards savoureux. Ce qui ne me laisse guère de place pour caser un dessert, alors que j’aurais bien terminé mon repas sur une note sucrée. Là encore, nous nous en tirons pour moins de 30€ avec les boissons.
Samedi midi:
Miradouro do Adamastor
Cet endroit m’a été recommandé par 3 ou 4 sources différentes, et puis il se situe près d’une géocache que nous souhaitons tenter. Malheureusement, il se met à pleuvoir peu de temps avant que nous y arrivions. Dommage: nous ne déjeunerons pas sur la sympathique terrasse face au Tage. La carte n’est ni typiquement portugaise, ni très raffinée; elle propose des choses simples mais bonnes type soupe maison ou tartines. J’adore les murs peints en turquoise qui contrastent avec les portes et les fenêtres rouge foncé, les petites tables en formica et les chaises d’écolier en bois. Si je séjournais seule à Lisbonne pendant quelque temps, je me verrai bien passer mes après-midi ici avec un thé et un ordinateur portable (il y a un accès wifi gratuit). D’ailleurs, un type solitaire assis dans le fond semble avoir eu la même idée que moi.
L’addition arrive accompagnée d’un petit gâteau style beignet très dense. « Quelle charmante attention », me dis-je en décidant de le laisser à Chouchou qui vient de partir aux toilettes et qui est beaucoup plus « sucré » que moi. Mais quand je le lui désigne, il explose de rire. « C’est pas un gâteau, c’est un caillou! » Ah. Ca explique pourquoi je lui trouvais l’air lourd.
Ahhhhh les pommes de terre du Café Buenos Aires ! Miam !
Vous n'avez pas testé les desserts au dulce de leche ?
tout ça me donne très envie de repartir à Lisbonne…
J'aime pas trop les trucs sucrés, et puis j'ai jamais faim pour le dessert.
Par contre, un truc qui tue, c'est le bolo rei. Ils font ça seulement en décembre pendant la période des fêtes. Tu imagines une brioche des rois provençale, mais avec une pâte trois fois plus dense et bourrée de fruits confits et de fruits secs même à l'intérieur. Je regrette de ne pas en avoir rapporté une valise entière pour les congeler.