It’s been a rough week

La semaine a été difficile. Mon père a été hospitalisé en urgence dimanche dernier, avec des douleurs si atroces qu’il n’a même pas protesté. L’accumulation des rayons lui avait déclenché une dermite radique et toute la morphine dont il disposait ne le soulageait plus. Il ne dormait plus, n’évacuait rien et souffrait très fortement en permanence. Au téléphone, il avait la voix blanche d’un mourant. Et le service dans lequel il a été admis était désorganisé à un point hallucinant: plusieurs jours se sont écoulés avant qu’il voie un docteur; il a reçu des médicaments en double mais pas toujours de repas de midi, etc. Soeur Cadette a dû aller pousser une gueulante entre sa journée de boulot et sa télé-conférence de 20h avec Dallas pour qu’enfin ça s’arrange un peu.

Et moi… j’ai plongé. Le jour, avec la lumière du soleil et l’esprit occupé par le boulot, ça allait à peu près. Mais dès la tombée de la nuit, l’angoisse commençait à monter. Après un début d’attaque de panique (ce qui ne m’était plus arrivé depuis juillet 2009), j’ai recommencé à prendre du Xanax et des somnifères pour arriver à dormir au lieu de passer la nuit à imaginer que je sentais mon corps pourrir de l’intérieur. Dès 21h30, je prenais mes cachets et j’allais me coucher avec le bouquin le plus prenant possible. Je ne le lâchais que quand mes paupières commençaient à se fermer toutes seules, en priant pour ne pas me réveiller avant le lendemain matin.

Heureusement, la semaine se termine sur une note positive. Mon père est rentré à la maison aujourd’hui, avec des doses de morphine trois fois supérieures à ce qu’il prenait avant et une pommade pour soulager ses chairs à vif. Il est un peu dans le cirage, mais il ne souffre plus trop. Il ne lui reste qu’une semaine de traitement avant le premier bilan. Je ne veux même pas imaginer ce qui arrivera si celui-ci est négatif; je n’ai juste pas la force de le faire.

Aujourd’hui, je suis allée à mon cours de méditation et… les autres élèves ayant eu un empêchement, je me suis retrouvée seule avec Claudia. Elle sait que je viens pour apprendre à contrôler mes angoisses; elle a vu ou senti que je n’allais vraiment pas bien en ce moment, et j’ai profité de notre tête-à-tête pour lui expliquer pourquoi. « Ce n’est peut-être pas un hasard que nous soyons seules ce soir, m’a-t-elle dit avec un sourire entendu. Tu veux faire une méditation normale, ou tu veux que je t’apprenne des exercices de visualisation ciblés et qu’on discute la manière dont tu peux aider ton père et t’aider toi-même? » Evidemment, j’ai opté pour la deuxième solution.

Claudia, qui a entre autres choses étudié l’herboristerie, m’a indiqué le nom de plusieurs plantes que je pourrais prendre pour rééquilibrer mon « système féminin »: des feuilles de framboisier infusées toute la nuit et de la motherwort (il faut que je cherche comment ça s’appelle en français!). Elle m’a également conseillé de demander du co-enzyme Q10 à la pharmacie. Et elle m’a parlé du stage que son professeur, une femme « phénoménale » qui obtient « des résultats étonnants » vient donner au Serendip Spa à la fin du mois. A la base, je suis assez sceptique sur l’efficacité de la visualisation. Pourtant, mes attaques de panique sont bien un produit direct de mon imagination morbide. Si l’esprit peut influer de manière négative sur le corps, il faut bien envisager qu’il puisse aussi le faire de manière positive, non?

12 réflexions sur “It’s been a rough week”

  1. Depuis le temps que je te lis, je n'ai jamais osé écrire de commentaires, ne me demande pas pourquoi,je ne sais pas. Pourtant j'habite Toulouse et je t'ai croisé une fois dans la rue sans oser t'aborder, peut être pas trop l'envie de te faire peur ou de te mettre mal à l'aise (puisqu’après tout, nous ne nous connaissons pas, étrange chose qu'un blog …) En ce moment ou je lis ton malheur et ton mal-être, j'ai envie de te faire un sourire, de te proposer des choses futiles, une part de cheese-cake, ou d'échanger des livres, mais je ne peux pour l'instant que t'apporter mon soutien moral un peu dérisoire et toutes mes pensées positives …

  2. Noemie: Pour ce qui est d'être reconnue dans la rue par des lecteurs, ça m'est arrivé deux fois, dont une par Miss Sunalee qui est devenue une de mes amies les plus proches 🙂 Et j'ai fait grâce à ce blog beaucoup d'autres jolies rencontres, dont celle de Chouchou! Je comprends que tu aies préféré ne pas m'aborder, mais sache que ça ne m'aurait pas mise mal à l'aise.
    Merci pour ton gentil commentaire, et je prends volontiers la part de cheesecake si la croûte n'est pas en speculoos ^^

  3. tu as surement du trouver entretemps, mais la motherwort, c'est de l'agripaume..
    C'est curieux, parce qu'on m'a causé méditation et feuille de framboisier cette semaine aussi ^^! Je pense très fort à toi.

  4. longtemps que je n'étais pas passée sur ton blog, et je commente peu quand je passe.

    je découvre avec tristesse et compassion la maladie de ton père et les douleurs qui rejaillissent sur l'ensemble des proches.

    comme il est dit dans un autre commentaire, c'est un peu dérisoire mais je ne peux que t'envoyer tout mon soutien et des ondes positives…

    ce n'est pas évident mais effectivement garder le moral et l'esprit positif ça ne peut qu'être bénéfique même si on est septique 😉

  5. Des bisous et des bonnes ondes…prendre soin de soi (et apprendre à le faire) est excellent pour le corps comme pour l'esprit..bon courage !

  6. Comme beaucoup de monde, je trouve cela dérisoire mais ne pouvant guère faire autre chose, je t'envoie plein de pensées positives et je croise fort les doigts pour la semaine prochaine

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