Où notre brillante carrière de géocacheurs démarre quelque peu laborieusement

Hier après-midi, nous avons voulu profiter d’une descente à la grande ville la plus proche de Monpatelin pour y chercher nos premières géocaches. J’avais emporté deux énigmes trouvées sur le site, et comme il s’agissait de lieux que je connais bien, j’imaginais que quelques minutes suffiraient pour commencer à inscrire des découvertes sur notre profil.

Tout faux.

La géocache n°1, de niveau 1/5 (le plus facile), se situait près d’une statue pas forcément évidente à localiser pour les touristes, mais que je situais parfaitement: « La partie de cartes », tirée du film « Marius » (d’après une oeuvre de Marcel Pagnol). Il n’y avait que très peu de cachettes potentielles dans le coin, et encore moins dans la direction désignée par l’indice: une poubelle que nous avons été jusqu’à vider pour vérifier que la cache ne se trouvait pas sous le container, et une sorte de panneau de signalisation que nous avons examiné sous toutes les coutures avant de conclure, dépités, que la cache avait dû être détruite et que vraiment, nous n’avions pas de chance.

(Après que nous soyons rentrés à la maison, une lecture plus approfondie de la fiche de cette cache nous a révélé que le container se trouvait bien sous le panneau de signalisation, mais pas au sol: fixé à la plaque située vingt centimètres au-dessus de celui-ci par un système d’aimants. Trop retors pour des débutants comme nous, mais une prochaine fois, nous ne nous ferons pas avoir par ce stratagème.)

Nous sommes allés soigner notre déception au Chamo, un glacier sis sur le port qui fait des granités au Coca dont je raffole. Quand, après avoir dégusté nos consommations en terrasse, nous sommes entrés pour payer, je suis tombée sur ça:

…Sans commentaires.

La géocache n°2 se trouvait sur la plus grande place de la ville. Elle était notée difficulté 4/5, mais l’énigme à déchiffrer parlait du « plus trublion des fournisseurs », dont une recherche Google m’avait appris que c’était le surnom du FAI Free. Je me suis dit: « Trop fastoche, on va chercher une boutique Free et ce sera quelque part autour. » Sauf que sur la place elle-même, il n’y a que des bars, des brasseries, une librairie et une pharmacie; dans l’avenue voisine, Bouygues, Orange et SFR s’entassent sur moins d’une vingtaine de mètres, mais de boutique Free, point. Mon dépit grandissait, et je commençais à regretter l’achat, en début d’après-midi, d’un ruineux Tom-Tom à la Fnac pour nos futures expéditions non-urbaines.

Refusant de nous avouer vaincus, nous sommes rentrés chez moi et nous avons imprimé une troisième énigme un peu plus détaillée que les précédentes, correspondant à une cache située à 200 mètres de chez moi, dans la gare ferroviaire de Monpatelin. L’occasion pour moi de découvrir celle-ci, où je n’avais jamais mis les pieds car il n’y passe qu’une demi-douzaine de trains par jour, et jamais à des horaires qui m’arrangent. Sur le parking, des djeûns traînaient autour de leur voiture. « Flûte, ils peuvent pas dégager, les moldus? » ai-je grommelé en cherchant la cache avec une désinvolture affectée plus que chelou.

Il doit y avoir un dieu pour les apprentis géocacheurs, car au bout de cinq minutes, un de leurs potes a appelé les djeûns, qui sont aussitôt partis le rejoindre. A partir de là, il ne m’a fallu que très peu de temps pour mettre la main sur un tube de médicaments poisseux contenant entre autres menus objets une barrette, une pile Duracell et une fève des rois de ma boulangerie préférée. J’ai prélevé cette dernière, que j’ai échangée contre une gomme en forme de tablette de chocolat ramenée du Japon, et signé le logbook en piteux état que Chouchou s’est empressé de photographier. Mission accomplie!

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