« Alice in Wonderland »

Comme Chouchou ne travaillait pas hier, je me suis dit qu’on pourrait aller au cinéma l’après-midi, histoire par exemple de voir « Up in the air » avant qu’il disparaisse de l’affiche. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il avait déjà disparu depuis belle lurette. La bonne nouvelle, c’est qu’il y avait beaucoup mieux: « Alice in Wonderland », dont la sortie en Belgique était programmée deux semaines plus tôt qu’en France. Woohooooo!

Tim Burton a pris le parti de ne pas réadapter littéralement l’histoire de Lewis Carroll, mais plutôt de lui donner une suite. Alice va avoir 20 ans; elle a tout oublié de ses aventures au pays des merveilles et vient juste d’être demandée en mariage par un aristocrate ennuyeux comme la pluie quand un lapin blanc l’attire vers un trou entre les racines d’un arbre. Dans un monde qui n’obéit pas aux mêmes règles que le sien, Alice retrouve ses vieux amis et découvre sa destinée: mettre un terme au règne de la terrifiante Reine de Coeur en tuant le Jabberwockie…

Le film démarre assez lentement. L’atterrissage d’Alice à Underland (qu’elle avait à tort surnommé Wonderland autrefois) marque le début d’une longue scène exploratoire clairement conçue pour exploiter les possibilités de la 3D, et j’ai craint alors que Tim Burton ait privilégié la technique au détriment de l’émotion. Fort heureusement, la suite m’a très vite détrompée. Mes souvenirs du pays des merveilles tel que représenté dans le dessin animé de mon enfance ont été effacés par un royaume glauque, dont le peuple opprimé n’a d’autre solution que de se réfugier dans la folie. L’atmosphère d’Underland est glaçante à souhait, et le palais de la Reine de Coeur un pur délire sadique même si j’ai adoré ses décors somptueux.

Quant à Alice, la jeune fille excentrique du début ne tarde pas à révéler un vrai tempérament de rebelle et une détermination d’acier. Jusqu’à la fin, elle regimbe à faire ce que l’on attend d’elle – mais le moment où elle choisit librement de se battre pour libérer ses amis est aussi celui où elle devient adulte. La bataille entre les camps rouge et blanc, sans atteindre l’héroïsme grandiose de celle des champs de Pelennor dans « Le retour du roi », vient dignement conclure un film que Lewis Carroll n’aurait pas renié. J’ai beaucoup, beaucoup aimé.

5 réflexions sur “« Alice in Wonderland »”

  1. Vraiment, il est très bien. Il commence doucement mais ne cesse ensuite de monter en puissance jusqu'à la fin.

  2. Je ne sais plus quand j'ai trouvé que cette adaptation de Burton était géniale : lorsqu'il a pris la liberté de charcuter un mythe de la littérature, qu'il a rendu Alice leucémique,quand elle a combattu un dragon et que j'ai soudainement cru que le projectionniste a remplacé la bobine par "Le seigneur des anneaux", ou alors est-ce quand la reine blanche a été aussi risible dans sa gestuelle que Aaliyah dans la reine des damnés ?
    Non!! C'est définitivement lorsque le chapelier fou a exécuté une petite danse parfaitement ridicule.

    Lewis Carroll aurait adoré,vraiment.

  3. Les commentaires désagréables sont, bizarrement, toujours anonymes et jamais assortis de la moindre adresse…

  4. J'ai vu enfin. Et je ne suis pas super emballée.
    C'est définitivement du Burton, et j'adore Burton, mais là j'ai vraiment eu l'impression que c'était Disney avec une touche (visuelle) de Burton et non l'inverse que j'attendais.

    Mais peut-être est-ce parce que je l'attendais autant ? Je vais y retourner, en 3D cette fois, pour faire la comparaison 2D, 3D avec le même film. Peut-être que d'avoir été un peu déçue va mieux m'aider à l'apprécier la prochaine fois ?

    Et sinon, j'ai ressenti exactement l'inverse de toi, j'ai beaucoup aimé le début, vraiment beaucoup, et j'ai perdu de l'intérêt petit à petit, quand "l'histoire" s'emballe. J'aime bien la transformation scénaristique, mais elle me paraît plus anecdotique qu'autre chose.

    En fait, ça m'a donné envie de revoir la version dessin animé de Disney… et de revoir les fleurs chanter…

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