Six mois sous Xanax: le bilan…

Il y a six mois, mon généraliste me mettait sous Deroxat et Xanax suite à une grosse crise de panique, en me prévenant que ce n’était qu’un palliatif temporaire et que je devais suivre une psychothérapie pour résoudre le problème de mon angoisse de la maladie.
Les premiers temps, je n’ai pas bien réagi du tout aux médicaments. J’étais complètement assommée; je dormais 16h par jour et le reste du temps, je luttais pour garder les yeux ouverts ou ne pas m’écrouler en pleine rue. J’ai dû augmenter la dose beaucoup plus lentement que prévu, et deux bons mois se sont écoulés avant que je recommence à fonctionner à peu près normalement. Effets positif:s adieu les insomnies, bonjour la coolitude à toute épreuve! Effets négatifs: adieu les orgasmes (à cause de la perte de sensibilité…), bonjour les fringales! J’ai bien dû prendre cinq kilos à cause de ça, alors que j’en traînais déjà pas mal de surnuméraires.

La thérapie, entamée avec toute la bonne volonté du monde, a été un pur échec. Si raconter ma vie ne m’a curieusement posé aucun problème, j’étais tellement sceptique par rapport aux méthodes utilisées que ça ne pouvait juste pas fonctionner. Peut-être aurais-je dû voir un comportementaliste plutôt qu’une traumatologue…

J’ai commencé à diminuer mes doses de médicaments en octobre, et là encore, l’arrêt a dû être extrêmement progressif. La première fois que j’ai tenté de supprimer complètement le Deroxat (après être descendue de 40 à 10mg quotidiens), j’ai été saisie au bout de trois jours de violents vertiges qui, tout un samedi durant, m’ont jetée à terre telle une poupée de chiffon, d’une façon presque comique: je suis debout… ah tiens je suis allongée sur le lino. J’ai recommencé à raison de 10mg trois jours d’affilée, puis rien le quatrième, pour espacer les prises jusqu’à ne plus consommer que 10mg une fois tous les trois jours. Arrivée là, j’ai stoppée le Deroxat, attendu un peu que mon état se stabilise, puis entrepris de faire la même chose avec le Xanax.

Actuellement, je ne prends plus qu’un demi-comprimé de Xanax un soir sur deux. Les soirs où je n’en prends pas, mes pensées sont un peu plus sombres que d’habitude, et mon angoisse de la maladie tente de remonter en surface. Mais ça va, j’arrive à gérer.

Je comprends maintenant pourquoi on dit que les anti-dépresseurs ne doivent pas être pris à la légère. J’ai expérimenté la lourdeur de leurs effets secondaires et la difficulté du sevrage. J’aimerais bien ne pas avoir à recommencer. Pourtant, je dois reconnaître qu’ils m’ont permis de sortir du cercle vicieux dans lequel je m’étais lentement enfermée depuis près d’un an et demi, de casser l’enchaînement automatique de pensées négatives qui me donnait l’impression d’être en train de mourir. Comme avec mon endométriose, je constate que lorsqu’un traitement efficace existe, il n’est jamais anodin, et qu’il faut toujours être prêt à en payer le prix.

Illustration: www.istockphoto.com

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