Le coup du cinéma

En fin d’après-midi, Chouchou et moi partons ensemble, lui pour aller à l’UGC Toison d’Or voir le dernier Audiard, moi dans le centre pour me dégourdir les jambes, me débarrasser de bouquins qui m’encombrent et éventuellement faire un petit repérage de fringues de mi-saison.

Ma pêche s’avère semi-satisfaisante: chez Pêle-Mêle, je trouve un superbe guide touristique sur le Japon paru en juillet 2009, un Yoko Ogawa que je n’ai pas lu, « L’envoûtement de Lily Dahl » de Siri Hustvedt et le tome 11 de « Death note », tous en très bon état à l’exception du Siri Hustvedt qui est un peu abîmé et le tout pour 22 euros seulement. Bonne pioche.

Mon exploration de la rue Neuve, en revanche, tourne court car il est 18h et beaucoup de magasins commencent déjà à baisser leur rideau de fer. J’ai envie d’une grande chemise/tunique à carreaux pour porter par-dessus un col roulé noir et un jean, mais sans savoir si cette envie vient de moi ou des blogueuses mode très nombreuses à arborer ce genre de look (ce qui serait plutôt un argument « contre », car je n’aime pas être habillée comme tout le monde). Le sort décide pour moi: des deux modèles qui me plaisent, aucun n’est disponible en 38. Ca doit être un signe, oublions la chemise/tunique à carreaux.

Je file chez Waterstones qui a le bon goût de fermer à 19h. J’y embarque deux magazines anglais et « 2666 », énorme pavé sur lequel je lorgnais depuis un moment déjà sans trop oser me lancer car personne de mon entourage ne l’a lu et n’a pu me donner son avis dessus. Puis je prends un sencha ariake à emporter chez Exki et vais m’asseoir face à l’UGC De Brouckère pour le siroter tout en feuilletant SHE.

J’ai de jolies chaussures auxquelles je jette des coups d’oeil ravis toutes les dix secondes, et je me sens limite Carrie Bradshaw tandis que j’attends mon homme censé sortir vers 19h. Sauf que 19h15 arrive, puis 19h30, sans que j’aperçoive le moindre chauve sexy se diriger vers moi avec un grand sourire. Damned. Il commence à faire frisquet et j’ai faim. Il est bien long, ce film…

Et puis soudain, le flash. Chouchou n’est pas au De Brouckère, il est au Toison d’Or.

Je me rue dans le métro, filant des coups dans les tibias de tous les autres passagers avec mes deux sacs de bouquins et priant pour être sur la bonne ligne. Non, merde, il y a un changement. Et bien sûr, j’ai oublié mon GSM à la maison. Rhâââââââ. Décidément, je n’en rate pas une. Chouchou doit être mort d’inquiétude, m’imaginer déjà coupée en deux par un tram ou enlevée par des aliens. Je sprinte en remerciant le ciel d’avoir mis des chaussures plates et arrive devant le Toison d’Or à 19h45.

Où Chouchou m’attend tranquillement en jouant au sudoku sur son iPod nano. « Je me suis douté que tu t’étais trompée de cinéma », me dit-il en rigolant.

Pffffff. La vérité, c’est qu’il en a rien à foutre de moi, Crâne d’Oeuf.

5 réflexions sur “Le coup du cinéma”

  1. Oui, il paraît qu'il était sublime mais que j'ai bien fait de ne pas y aller car je n'aurais pas supporté certaines scènes!

  2. Pascaline Loricourt

    HIhihihi la dernière phrase me fait tordre de rire, surtout que je viens de lire le post sur l'estime de soi et sur les petits copains aux QI de cuillère à soupe. lol. Chouchou n'a pas un QI d'oeuf à la coque, si???
    Je découvre ton blog et je le trouve vraiment mais alors vraiment très sympa et pleins de bons mots, de critiques juste et d'idées lecture intéressantes.

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